II Guerre Mondiale : l’autre débarquement

La mémoire collective française oublie trop souvent de mentionner qu’il y a eu un deuxième débarquement ayant contribué à libérer la France. C’est celui qui s’est fait par le sud.

Du 17 au 25 août des forces militaires françaises reprennent la Provence.
Elles progresseront vers le nord pour faire jonction dans l’est avec les armées alliées en provenance de Normandie.

Au départ, les armées qui débarquèrent à Toulon étaient essentiellement composées d’unités de spahis “Algériens” et de tirailleurs ” Sénégalais”.
Fin août quand la libération de la France est acquise, le bras droit d’Einsenhower, le chef d’état major des forces alliées fait passer une note confidentielle à l’état major français

” il est souhaitable que la 2ème division blindée soit constituée de soldats Blancs”.

En clair il n’est pas question que des Indigènes soient associés aux défilés militaires officiels des villes de France qui vont être libérées sur toute la partie est du pays.

La libération, oui, mais par des armées où la ségrégation raciale doit être la règle.

De Gaulle s’exécute de bonne grâce.

Officiellement 3600 tirailleurs Arabes Noirs et Malgaches sont retirés du front et cantonnés dans des camps militaires des villes du Sud.

Dans les faits il s’agit plutôt de 15000 Indigènes qui sont relégués du devant de la scène pour être invisibilisés de la grande campagne militaire de libération de la France.

Aujourd’hui, ils sont toujours les grands oubliés du débarquement de Provence.

Mais les quelques rares tirailleurs sénégalais encore vivants eux se souviennent de tout comme si c’était hier.

Issa Cissé témoigne que quand fin novembre, le rapatriement des tirailleurs en Afrique est ordonné, les Indigènes protestent. Ils n’ont pas reçu leur solde.

Une fois à Thiaroye ils refusent à nouveau d’être démobilisés dans leur région d’origine n’ayant toujours pas reçu leur solde d’ancien combattant.
La France règlera le problème par un massacre. Celui de Thiaroye.
Bilan plus de 300 exécutions de tirailleurs . Les corps sont enterrés à la va vite dans la banlieue de Thiaroye, sans comptabilité ni identification.

Il ne s’agit que de corps noirs.

Des survivants sont condamnés à de lourdes peines de prison pour rébellion.

La répression doit servir à rétablir l’ordre colonial après la libération.
Thiaroye annonce les massacres de masse de Sétif et Guelma du 8 mai 1945.
La liberté c’est pour les Blancs par pour les Indigènes.

En 1960 la France passe de la répression armée à la discrimation économique et cristallise les pensions de guerre des tirailleurs.

Il n’est pas question d’indexer des pensions Indigènes sur le cours de la vie, même africaine.

Résultat un tirailleur comme Issa Cissé, touche 334 € tous les 6 mois en guise de pension de guerre.

Aujourd’hui la vindicte coloniale se poursuit contre les descendants de tirailleurs vivant en France.

L’état français surveille de très près les gens du 93, les habitants des quartiers, les Noirs les Arabes, les Indigénistes les Islamistes, les racistes anti- blancs… Autant de candidats à la sécéssion d’avec la République, accusés d’en avoir après cette France qui a pourtant été si généreuse envers leurs parents.

Ahmad Nougbo

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Tags : Afrique, colonialisme, goummiers, tirailleurs sénégalais, deuxième guerre mondiale, débarquement des alliés,

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