Algérie : Défendre et concrétiser ses revendications

La campagne référendaire autour du nouveau projet de Constitution entre ce samedi dans son quatrième jour. Et le moins que l’on puisse dire pour le moment, c’est qu’elle est loin d’avoir atteint sa vitesse de croisière. Ou pour reprendre les termes utilisés par l’agence officielle Aps, elle a débuté de manière timide en ces premiers jours d’explication.

Pourtant cette nouvelle Constitution constitue le premier socle sur lequel se bâtira la nouvelle République ou la nouvelle Algérie. Une constitution qui répond en premier à la principale revendication des premiers marcheurs du hirak qui ont investi les rues algériennes un certain 22 février pour faire barrage à un cinquième mandat de l’ancien président, mais aussi et surtout signifier leur refus d’une prolongation du quatrième mandat comme le complotait le cercle du président démissionnaire.

Et la mouture de la nouvelle Constitution a pris un soin particulier à verrouiller le nombre de mandats présidentiels, les limitant à deux. Et le président Tebboune l’a encore rappelé dans son interview accordée au journal français l’Opinion, martelant que « la Constitution est un document sacré. Si le peuple la respecte, les dirigeants doivent la respecter encore plus. C’est peut-être philosophique pour certains.

En Algérie, plus personne ne pourra toucher à la Constitution pour (réaliser) un troisième mandat», poursuivant sur le même sujet «Je m’interdis de juger mes pairs et ne jette la pierre à personne. Mais on a vu les conséquences de ces prolongements successifs. Le président Zeroual avait fixé une limite à deux mandats. Moi, j’y tiens personnellement, aussi bien pour la présidence que pour le Parlement», ajoutant que «dix ans, c’est suffisant pour exprimer ses idées, développer son schéma de développement politique».

Ainsi, le référendum du 1er novembre prochain est une étape cruciale pour cette nouvelle Algérie pour laquelle des millions d’Algériens ont battu le pavé des mois durant. Mais il reste que pour réussir cette campagne d’explication, il faudrait un engagement fort de la société civile et une moindre implication de ces parties et partis qui ont servi jusqu’à l’allégeance l’ancien système et marginalisé les jeunes et les forces vives de la nation.

Les nouvelles forces politiques, association et société civile ont cette obligation de plaider en faveur du «oui» au référendum sur la nouvelle Constitution qui est la concrétisation et le fruit de leur lutte.
Par Abdelmadjid Blidi

Ouest Tribune, 10 oct 2020

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