Des dizaines de personnes demandent des armes dans les camps pour une possible guerre
Rabuni (camps de réfugiés sahraouis en Algérie), 13 novembre (EFE) .- Des dizaines de personnes sont descendues aujourd’hui dans les rues des différents camps de réfugiés sahraouis de la région algérienne de Tindouf pour montrer leur soutien au Front Polisario et demander à ce qu’elles soient armes pour une éventuelle guerre avec le Maroc après l’incident armé de vendredi au poste-frontière de Guerguerat.
À l’aube, des unités marocaines ont franchi le mur de séparation construit dans le désert en trois points différents avec l’objectif déclaré de dissoudre le camp installé le 21 octobre par des dizaines d’activistes sahraouis et de briser le blocus qu’ils maintenaient sur la route commerciale qui relie la Mauritanie. et les zones occupées par le Maroc au Sahara occidental.
L’incursion s’est heurtée à la réponse des forces sahraouies qui, selon des sources militaires dans les camps ont expliqué à Efe, “elles se sont livrées à divers combats et ont résisté dans la région de Tifarit”.
«Dès le petit matin, l’armée sahraouie était en alerte face aux mouvements qui se déroulaient dans la zone. Au moment du départ des Marocains, l’armée sahraouie a dû intervenir rapidement. Il a tiré un coup de feu tactique pour avoir le temps et repousser les Marocains pendant que les civils étaient évacués », a expliqué une source sahraouie à Efe.
Quelques heures plus tard, des dizaines de jeunes se sont rassemblés devant le siège du ministère sahraoui de la Défense, situé dans le camp de Rabuni, capitale administrative de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), pour s’enrôler comme volontaires et demander des armes.
Criant «liberté, indépendance», «nous donnerons notre âme et notre sang pour la terre sahraouie», la congrégation a opté pour la guerre comme seul moyen de mettre fin à «la tromperie marocaine» et de récupérer «la terre et les droits volés».
«Ce matin, nous avons entendu par haut-parleurs un groupe de jeunes demander des volontaires pour rejoindre les rangs de l’armée. Nous, les jeunes, avons hâte d’aller en première ligne », a expliqué à Efe l’un d’eux, d’un camp voisin.
Des sources gouvernementales sahraouies ont précisé, pour leur part, que bien qu’il s’agisse d’une initiative privée, elle a été transmise à la population pour «se préparer à la prochaine phase de la lutte».
DÉPLOIEMENT DE LA POLICE DANS LES ZONES OCCUPÉES
Dans cette atmosphère de tension guerrière, les organisations de la société civile sahraouie ont dénoncé que les forces marocaines renforçaient les mesures de sécurité et de répression dans les villes et les zones occupées pour tenter d’éviter les manifestations et d’éventuels troubles.
Comme l’ont dit des sources du groupe ‘Equip Media’ à Efe, à partir de début de vendredi ‘la police d’occupation et les forces auxiliaires ont imposé une surveillance stricte autour des maisons des militants du Front Polisario et des défenseurs des droits humains cela semble une tentative de les attaquer ou de les intimider, comme cela s’est produit dans la brèche de Guerguerat.
«À Aioun, nous avons été témoins d’une forte présence de l’armée et de la police bloquant les rues et les quartiers principaux. Également des responsables et des unités chargées de collecter des informations (de renseignement) sur la population », ont-ils ajouté.
QUATRE SEMAINES DE TENSION
La tension dans la région de Guerguerat, qui permet aux sahraouis de regarder sur la Méditerranée, est montée en flèche depuis il y a quatre semaines un grand groupe de militants a installé son camp sur cette importante route commerciale et a annoncé qu’ils empêcheraient tous les types de trafic, à l’exception des civils et uniquement pour des raisons humanitaires.
La congrégation a annoncé qu’elle y resterait jusqu’à ce que les troupes marocaines se retirent et que l’ONU remplisse son engagement de convoquer un référendum d’autodétermination pour résoudre l’un des rares conflits territoriaux ouverts de l’époque coloniale.
Il y a quelques jours, les manifestants ont dénoncé que l’armée marocaine et des agents en civil s’étaient positionnés à seulement trois kilomètres de leur camp et le Polisario a mis ses troupes “en état d’alerte maximale” avant d’avertir qu’il considère la trêve de 1991 “comme un armistice. temporaire »sous réserve de la conclusion de la consultation puis acceptée.
PLAINTE DEVANT L’ONU
Dans cette atmosphère de conflit, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le secrétaire général du Polisario, Brahim Ghali, ont dénoncé l’attaque à l’ONU et prévenu qu’il la considérait comme “une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu”.
Dans une lettre adressée au secrétaire général, Antonio Gutierres, Ghali a tenu Rabat pour responsable et a fait valoir qu’avec son opération “ l’État occupant marocain a sérieusement sapé non seulement le cessez-le-feu et les accords militaires, mais aussi toute possibilité de parvenir à une solution pacifique et durable ».
“Nous tenons l’Etat occupant marocain pleinement responsable des conséquences de son opération militaire, et nous demandons aux Nations Unies d’intervenir d’urgence pour mettre fin à cette agression contre notre peuple et notre territoire”, a-t-il conclu. EFE
Source : Diario libre, 13 nov 2020
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, El Guergarate,
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