Sahara Occidental : Levée de boucliers à Washington

TRUMP RECONNAIT LA « SOUVERAINETÉ DU MAROC » AU SAHARA OCCIDENTAL : Levée de boucliers à Washington

Réagissant à la décision du président sortant Trump, de « reconnaître la souveraineté du Maroc » sur le Sahara occidental, le puissant président de la Commission de défense du Sénat américain, James Inhofe, a déclaré que l’annonce du président Donald Trump de reconnaître la prétendue marocanité du Sahara occidental ne change pas les « positions de l’ONU ou de l’UE, ni la charte de l’UA qui appellent à la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. »
James Inhofe, sénateur républicain qui est ami personnel de locataire de la Maison Blanche a déclaré que « L’annonce d’aujourd’hui (hier jeudi) de la Maison Blanche alléguant de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental est choquante et profondément décevante. Je suis attristé que les droits du peuple sahraoui occidental aient été bradés », a souligné l’influent sénateur républicain dans une déclaration de presse. Il a affirmé que l’annonce de Trump « ne changera pas les positions des Nations unies ou de l’UE, ni la charte de l’Union africaine, ni l’avis de la Cour internationale de justice – un référendum doit encore avoir lieu », -a-t-il dit . Il a, à ce titre, exhorté ces organisations internationales à « rester fermes pour soutenir le droit du Sahara occidental à l’autodétermination », et s’est dit « convaincu que les États-Unis seront en mesure de revenir à la politique que nous menons depuis 1966″. Il a rappelé qu’en 1966, alors que l’Afrique de l’Ouest était en cours de décolonisation, l’Assemblée générale de l’ONU a convenu qu’un référendum d’autodétermination devrait être organisé pour le peuple sahraoui », a-t-il rappelé. 
Depuis lors, ajoute le sénateur Inhofe, la communauté internationale « s’est dotée d’une politique claire et définie: le Sahara occidental mérite un référendum d’autodétermination pour déterminer son propre avenir». «Les États-Unis soutiennent cette politique depuis des décennies et s’efforcent d’organiser un référendum d’autodétermination ». « Nous ne sommes pas seuls dans cette position: l’Union africaine, l’ONU, la Cour internationale de justice et l’Union européenne sont tous d’accord pour dire que le peuple sahraoui a le droit de décider de son propre avenir », a encore dit le sénateur américain .il a a révélé que le président Trump a été « mal conseillé par son équipe », expliquant qu’ »il aurait pu conclure cet accord – sur la normalisation Maroc -Israël -sans échanger les droits d’un peuple sans voix », en l’occurrence le peuple sahraoui . « Lors de ma dernière visite dans les camps de réfugiés sahraouis, j’ai rendu visite aux enfants qui y vivaient. C’étaient des enfants joyeux, heureux et normaux qui ne savaient pas encore qu’ils faisaient partie d’un conflit gelé et oublié. Je pense à eux et à tous les Sahraouis d’aujourd’hui. Je n’arrêterai pas de me battre pour eux et je ne laisserai pas le monde les oublier », a conclu le sénateur Inhofe. 
Le sénateur démocrate Patrick Leahy : « les Sahraouis ont droit à l’exercice de ce qu’on leur a promis depuis longtemps un vote libre et juste pour l’autodétermination ».
De son côté le sénateur américain, Patrick Leahy, a déclaré que le président américain sortant Donald Trump, qui a annoncé « reconnaître la prétendue marocanité du Sahara occidental, ne peut pas nier le droit international et le droit des Sahraouis à l’autodétermination ». « Après avoir perdu sa propre réélection, le président Trump ne peut pas par proclamation nier le droit international ou les droits du peuple du Sahara occidental », a souligné l’influent sénateur démocrate , en réaction à la décision de Trump. 
Pour l’ancien président du Sénat US , Patrick Leahy, les Sahraouis « ont droit à l’exercice de ce qu’on leur a promis depuis longtemps un vote libre et juste pour l’autodétermination ». Le sénateur Leahy, avocat diplômé de l’université de Georgetown en 1964, était président du Comité judiciaire du Sénat de 2001 à 2003, puis de nouveau de 2007 à 2015. Il a également occupé le poste de président du Sénat entre le 17 décembre 2012 et le 3 janvier 2015. 
Pour sa part le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré, lors d’un point-presse, que la position de l’ONU demeure inchangée sur le Sahara occidental après la décision du président américain. Antonio Guterres « pense (…) que la solution à cette question peut toujours être trouvée sur la base des résolutions du Conseil de sécurité », a ajouté le porte-parole Stéphane Dujarric. La résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité a chargé la Minurso d’organiser un référendum libre et équitable au Sahara occidental et en proclamer les résultats. 
Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la Résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc. 
Pour rappel les États-Unis , membre permanent du Conseil de sécurité ont toujours voté les résolutions de l’Onu sur le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Un droit inaliénable au regard de la charte de l’ONU , dont la commission de décolonisation examine tous les ans l’évolution du conflit du Sahara occidental. 
La décision de Trump met gravement en cause la crédibilité des États-Unis aux Nations unies et sur la scène internationale. Elle pourrait être remise en cause par le président élu Joe Biden , qui compte détricoter la politique extérieure de son prédécesseur et ses décisions unilatérales .
M. Bendib

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