En dépit de l'obstruction du Maroc : Le Conseil de sécurité va examiner la situation au Sahara occidental

EN DÉPIT DE L’OBSTRUCTION DU MAROC : Le Conseil de sécurité va examiner la situation au Sahara occidental 

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira, ce lundi, à la demande de l’Allemagne, pour discuter du conflit au Sahara occidental, a-t-on indiqué de source diplomatique aux Nations unies.
Cette réunion, qui est un sérieux revers pour le Maroc, intervient au lendemain de la grave décision de Trump et de son vil marchandage engageant les États-Unis dans une impasse diplomatique sur la question du Sahara occidental.
Prévue à huis clos, cette réunion se tiendra en effet après la décision du président américain sortant Donald Trump de reconnaitre la prétendue « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste. Mardi, en violation du droit international, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Kelly Craft, a transmis une copie de la proclamation de Trump sur le Sahara occidental au SG de l’ONU, Antonio Guterres et au Conseil de sécurité. L’annonce unilatérale par Trump a suscité une véritable levée de boucliers aux États-Unis, où plusieurs sénateurs démocrates et républicains et d’anciens hauts responsables dont James Baker , architecte du plan de paix et John Bolton, président du Conseil national de sécurité (avril 2018 – septembre 2019) de Donald Trump, sont montés au créneau pour dénoncer une décision irréfléchie, remettant en cause l’engagement des États-Unis à l’égard des principes de l’annexion de territoires par la force et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, tous deux inscrits dans la Charte des Nations unies.
Tant James Baker que Christopher Ross, tous deux anciens émissaires de l’ONU pour le Sahara occidental, ont évoqué une « décision insensée et irréfléchie ». La réunion du Conseil de sécurité devrait donner une indication sur la démarche US- du moins jusqu’à la fin du mandat de Trump – à l’ONU qui a réaffirmé que le statut du territoire non autonome reste inchangé et alors que l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution appelant a des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario en vue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Joe Biden pourrait annuler la décision de son prédécesseur
Pour nombre d’observateurs, le président élu américain Joe Biden, qui succédera à Trump le 20 janvier, devra trancher sur la décision de Trump, qui met en porte à faux son pays membre permanent du Conseil de sécurité et qui plus est, rédacteur des avant projets du conseil de sécurité. Il n’en demeure pas moins que pour l’ONU, « la position reste inchangée » vis-à-vis de la question sahraouie. « Le SG de l’ONU reste convaincu qu’une solution à la question du Sahara occidental est possible, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité », avait déclaré le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujaric en réaction à la décision de Trump.
Pour rappel, le Conseil de sécurité composé de 15 membres a prolongé d’un an la mission onusienne pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Pour Stephen Zunes, professeur de politique à l’Université de San Francisco, l’annonce du président sortant américain, Donald Trump, sur une reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental « porte préjudice à la réputation des États-Unis » et placerait le président élu Joe Biden « dans un dilemme ». Il souligne à cet égard que si le prochain président US pourrait annuler la reconnaissance par les États-Unis de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental « d’un trait de plume », le régime marocain pourrait en réaction renoncer à la normalisation des relations avec Israël. Donc, poursuit l’analyste américain, le président Biden se trouverait « sous une pression considérable pour ne pas saper ce que beaucoup considèrent comme une avancée importante ».
Inquiétudes au Congrès chez même des « pro-israéliens »
Évoquant la position de certains membres influents de la classe politique américaine, le journaliste du Washington Post indique que de puissants membres « pro-israéliens » du Congrès ont exprimé des inquiétudes quant à la déclaration de Trump, à l’instar du président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre, Eliot L. Engel, qui a noté que la décision de Trump « bouleverse un processus onusien crédible et international ».
De même que le sénateur Jim Inhofe, président de la commission sénatoriale des services armés, qui a déclaré qu’il était « attristé par le fait que les droits du peuple sahraoui aient été troquées », considérant la déclaration de Trump comme « choquante et profondément décevante ».
Abordant le statut juridique du Sahara occidental en tant que territoire non autonome, Stephen Zunes a souligné l’impératif d’un référendum d’autodétermination supervisé par la communauté internationale à « condition de proposer dans ce référendum l’indépendance comme option au peuple sahraoui ». Toutefois, « le Maroc et maintenant les Etats-Unis ont catégoriquement exclu cette option », considère-il.
L’auteur rappelle ensuite que depuis la proclamation par le Front Polisario de la création de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en 1976, un nombre de 84 pays ont reconnu le Sahara occidental comme un État indépendant, en précisant que la RASD « demeure un État membre à part entière de l’Union africaine », dont la Charte interdit les changements de manière unilatérale des frontières héritées de la période coloniale.
M. Bendib 
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