Le Maroc a payé contre l’ouverture de consulats au Sahara occidental : De la diplomatie du mercenariat

Le Maroc a payé certains pays pour qu’ils ouvrent des représentations diplomatiques dans les territoires sahraouis occupés, a indiqué mercredi la secrétaire générale de l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFSPA), Mme Michèle Decaster.

« Le Maroc a payé pour l’ouverture de consulats à Dakhla et à Laâyoune alors qu’aucune communauté appartenant aux pays (ayant ouvert ces consulats) ne vit dans ces zones », a-t-elle déclaré sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne.
Cette attitude dévoile « la volonté du Royaume marocain d’influencer les instances onusiennes d’une manière détournée », a-t-elle soutenu rappelant que les Nations unies considéraient l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui comme la meilleure solution pour le règlement du problème dans la région.
Mme Decaster a exprimé, en outre, sa satisfaction quant à la position des membres du Conseil de sécurité en dépit de la reconnaissance, en décembre, par le président américain sortant, Donald Trump, de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Elle a dit souhaiter voir l’administration Biden, qui entrera en fonction le 20 janvier courant, annuler la décision de Trump dont l’annonce a menacé de mettre fin à trois décennies de soutien américain au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination à travers la mise en œuvre de la résolution 690 de 1991 du Conseil de sécurité.
Le 9 décembre dernier, le journal marocain en ligne, le Desk avait révélé que 16 pays, principalement africains, avaient ouverts des représentations diplomatiques à Laâyoune et à Dakhla occupés en contrepartie d’aides financières ou matérielles.
Parmi les pays ayant bénéficié des aides marocaines, le Desk cite la Guinée-Bissau dont l’ouverture du consulat à Dakhla, en octobre dernier, a été précédée de l’envoi d’une commission technique marocaine en vue de la construction d’un nouveau siège pour le ministère des Affaires étrangères bissau-Guinéen.
« C’est d’ailleurs la cheffe de la diplomatie de ce pays qui l’avait annoncé, en toute transparence, à la presse », signale le site qui évoque également le projet de réalisation de trois écoles de formation professionnelle dans ce pays en plus du dragage du port de Bissau à titre gracieux.
L’ouverture du consulat de Djibouti, à Dakhla en février 2020, a été suivie de la signature d’un contrat « pour la mise en place et le développement d’une jetée pétrolière dans le parc industriel de Damerjog », à Djibouti.
D’après le même site, des entreprises marocaines ont été chargées de réaliser le siège d’un ministère en Gambie, des projets immobiliers aux îles Comores et des logements sociaux en Haïti en contrepartie de la mise en place de consulats dans les territoires sahraouis occupés.
Le 23 janvier dernier, Sao Tomé-et-Principe ouvrait lui aussi un consulat à Laâyoune, un mois après une promesse marocaine de contribuer au budget de ce pays à hauteur d’un million de dollars par an, selon le Desk.
Suppression de visas, octroi de bourses d’études, renforcement des investissements, formations d’experts et d’étudiants, figurent également parmi les aides accordées par le Maroc au profit des pays ayant ouvert des représentations diplomatiques à Dakhla et à Laâyoune, signalait le même site.
SPS
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