La ministre des Affaires étrangères suédoise, Ann Linde a affirmé la nécessité d’organiser un référendum d’autodétermination libre au Sahara occidental, saluant les récentes déclarations de l’ancien conseiller à la sécurité nationale américaine, John Bolton dans lesquelles il avait critiqué la reconnaissance de la prétendue “souveraineté” du Maroc sur le Sahara occidental, en échange de la normalisation avec Israël.
Les déclarations de la ministre suédoise sont intervenues lors d’un entretien numérique organisé, vendredi, par la jeunesse socialiste suédoise, consacré au débat de la politique étrangère de la Suède, ainsi qu’aux relations internationales et aux positions politiques et de solidarité de ce pays vis-à-vis de certaines causes de libération, de décolonisation et des droits de l’Homme.
Selon l’Agence de presse sahraouie (SPS), la question du Sahara Occidental a été au centre du débat animé par la responsable du département des relations extérieures de la jeunesse socialiste, ajoutant que les questions des intervenants étaient principalement axées sur la position de la Suède à l’égard des derniers développements enregistrés dans ce dossier.
Dans ses réponses, la MAE suédoise a souligné que son pays “s’est toujours opposé à tout accord illégal au sein de l’UE, tel l’accord de pêche, entre autres, et ce de par son insistance sur l’importance de permettre au peuple sahraoui d’accéder à ses droits humains”.
La question du Sahara occidental est inscrite au niveau de l’Organisation des Nations Unies depuis longtemps, a ajouté Ann Linde, regrettant que de nombreux pays placent leurs relations avec le Maroc avant cette question.
La cheffe de la diplomatie suédoise a, dans ce cadre, indiqué qu’elle rencontrera, la semaine prochaine, son homologue marocain auquel elle ne manquera pas de faire part de son inquiétude sur la question du Sahara occidental.
Concernant la persistance de la vacance du poste d’envoyé de l’ONU au Sahara occidental, Mme Ann Linde a précisé avoir “contacté le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, pour l’interpeller sur la nécessité pour l’ONU d’intervenir et de désigner un nouvel envoyé” au Sahara occidental.
La ministre suédoise des Affaires étrangères a, par ailleurs, salué l’article de John Bolton, ancien conseiller américain à la sécurité nationale sous Trump, dans lequel il a critiqué le président sortant et fustigé la reconnaissance par celui-ci de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en échange de la normalisation avec Israël.
Pour sa part, la responsable du département des relations extérieures de la Jeunesse socialiste a exprimé sa “profonde gratitude pour la position du ministère suédois des Affaires étrangères à l’égard de la question du Sahara occidental”.
L’autodétermination du peuple sahraoui est une priorité pour l’Afrique
La lutte du peuple sahraoui pour l’indépendance et l’autodétermination doit rester une priorité pour le continent africain, a indiqué une déclaration du Comité exécutif du Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud. Dans une déclaration du Comité national exécutif du parti, à l’occasion de son 109e anniversaire, qui coïncide avec le 8 janvier de chaque année, relayée par l’agence de presse sahraouie (SPS), l’ANC a affirmé que “dans le contexte du renforcement de l’unité et de la solidarité africaines, l’autodermination du peuple sahraoui est une priorité pour parvenir à l’unité et à la solidarité africaines”. Le Congrès national africain a exprimé, à plusieurs occasions et événements continentaux et internationaux, son soutien au peuple sahraoui et à son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.
Le 11 décembre dernier, l’ANC avait appelé, via un communiqué, “toutes les forces internationales et progressistes” du continent à condamner l’annonce du président américain sortant, Donald Trump, de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental occupé, affichant sa “consternation” quant à cette décision.
L’ANC avait rappelé, entre autre, que le Royaume du Maroc, membre de l’Union africaine (UA) et donc engagé de fait à respecter son Acte constitutif et ses décisions, n’a aucune souveraineté sur le Sahara occidental, position reconnue par de nombreuses résolutions de l’Union africaine, des Nations Unies ainsi que par l’arrêt de 1975 de la Cour internationale de Justice.
Le Maghreb-DZ, 11 jan 2021
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