Mali : Le CS de l’ONU préconise le retour à l’accord de paix d’Alger

Des membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur attachement à l’accord de paix au Mali, issu du processus d’Alger, appelant les autorités de transition à aller de l’avant dans sa mise en œuvre. Comme quoi, tout processus lié aux velléités de déstabilisation contre le voisin du Sud est vite remis en cause, et rappelle de fait la nécessité de revenir à la solution de paix conclue en 2015 à Alger.

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité, consacrée à la situation au Mali, l’Estonie a salué un « climat propice », notamment avec la reprise des réunions du Comité de suivi de l’accord et la participation au gouvernement de membres des groupes armés signataires, appelant le CNT à accélérer la mise en œuvre des réformes institutionnelles et à prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre l’Accord d’Alger. Réaffirmant son attachement à l’accord, la Russie a demandé aux autorités de transition de prendre les mesures nécessaires pour rétablir l’ordre constitutionnel et engager le dialogue avec toutes les parties prenantes maliennes, appelant à la poursuite du dialogue « constructif » avec les groupes signataires, tout en soutenant la proposition du Conseil de la paix et de sécurité de l’Union africaine de déployer une force permanente dans la région du Sahel.

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De leur côté, les Etats-Unis ont exhorté le gouvernement malien à mettre l’accent sur les questions prioritaires, d’ici à avril 2022, tel que stipulé dans l’Accord d’Alger. Ils ont souhaité voir le pays engranger des progrès « tangibles » dans la réalisation des objectifs de l’accord de paix. Pour le Royaume-Uni et le Viet Nam la présence dans le gouvernement des mouvements signataires de l’Accord est une chance qui doit être exploitée pour faire avancer le processus de paix, insistant sur la nécessité de dégager un consensus autour des réformes, tout en soulignant l’importance de la lutte contre l’impunité et l’organisation des élections. La Norvège et l’Irlande ont tous deux estimé qu’au-delà de la lutte contre les groupes armés, le retour rapide de l’autorité de l’État et des services de base dans tout le pays est « essentiel » et que la solution au Mali n’est pas que sécuritaire.

Enfin, le Mali, s’est dit conscient de la nécessité de poursuivre et d’intensifier les efforts pour accélérer la mise en œuvre de l’accord de la paix afin de permettre au peuple malien de jouir pleinement des dividendes de la paix. Lors de sa dernière réunion tenue en novembre dernier à Bamako le CSA, présidé par l’Algérie, avait salué l’attachement des autorités de la transition et des mouvements signataires à la mise en œuvre de l’accord de paix au Mali, qui demeure la » seule voie » permettant la préservation de la paix dans ce pays sahélien (Intervenant au cours de cette réunion, le Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), M. Mahamat Saleh Annadif a précisé que « le succès » au Mali « dépendra des réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives », avec, à la clef, des élections inclusives et crédibles en mars 2022, et des résultats acceptés par la majorité des Maliennes et des Maliens ».

Si l’année 2020 » a été celle de tous les risques », M. Annadif veut croire que 2021 sera placée « par les Maliens d’abord » sous le signe de l’optimisme, se félicitant de voir tous les organes de transition opérationnels malgré le manque de consensus tout le long des tractations sur la désignation des membres aussi bien du gouvernement que du Conseil national de transition. Il a informé, toutefois, que les parties signataires de l’Accord pour la paix ont adopté, le 18 décembre dernier, une feuille de route révisée, assortie d’actions prioritaires, qui sera présentée au Comité de suivi de l’Accord (CSA) à la 42e session prévue pour le 19 janvier prochain.
»

L’état d’esprit et le volontarisme qui ont guidé l’élaboration de ce document poussent aussi à un optimisme, même s’il doit être prudent », a nuancé le chef de la Minusma. En outre, le représentant spécial a estimé que la période de transition -décrétée en septembre dernier- représentait une réelle opportunité de sortir du cercle vicieux des crises politiques. « Quels que soient l’accompagnement et le soutien de la communauté internationale, il n’est viable que s’il est le produit de la volonté des acteurs politiques maliens », a-t-il souligné. À 14 mois de la fin de la transition, M. Annadif a considéré qu’il n’est jamais trop tard pour atteindre un minimum de consensus sur les fondamentaux de la paix et de la stabilité, parce que l’avenir du Mali est en jeu.
Mokhtar Bendib

Le Courrier d’Algérie, 16 jan 2021

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