Sahara Occidental Le Maroc au banc des accusés

Une tendance quasi générale se fait de plus en plus nette quant au rejet du troc de la honte conclu par le Makhzen, la reconnaissance de l’Etat d’Israël en échange de la «marocanité» du Sahara Occidental sous les auspices de l’ex-Président américain Donald Trump.
L’intervention armée d’El Guerguerat qui a rompu le cessez-le-feu conclu, sous l’égide de l’ONU, a eu un effet de boomerang. En effet, loin d’entériner le fait accompli, la cause du peuple sahraoui connaît une donne nouvelle quant à la justesse du combat pour l’autodétermination et l’indépendance.
Dans le même temps, la prétendue solution de l’autonomie présentée à grand renfort de publicité par le Maroc se trouve définitivement enterrée. C’est pourquoi le représentant du Front Polisario en Europe et auprès de l’UE, Oubi Bouchraya Bachir, déclare : «le statu quo d’avant le 13 novembre est définitivement dépassé .»
Et d’ailleurs, le Conseil paix et sécurité de l’Union africaine annonce un sommet en février pour examiner le règlement du conflit dans ce territoire non-autonome. Conscient que le vent commence à tourner, l’occupant marocain multiple les manœuvres pour faire avaliser le fait accompli, comme la tentative de faire passer deux projets d’infrastructure traversant le Sahara Occidental vers les pays de l’Afrique de l’Ouest. Mohamed Salem Ould Salek, ministre des Affaires étrangères sahraoui, souligne que «le Maroc pense que cacher ses manœuvres derrière l’argent et l’économie peut tromper une organisation (UA), qui fait du rejet de l’acquisition de territoires par la force et du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des Etats membres parmi ses grands principes et objectifs».
Paradoxalement, le conflit du Sahara Occidental est sorti de l’indifférence dans laquelle il était plongé dans la communauté internationale. Des personnalités politiques, des intellectuels de renom en appellent au rétablissement du droit du peuple sahraoui à la liberté.
En Espagne, ancienne puissance occupante, Plus de 150 députés espagnols se sont adressés au nouveau Président américain, Joe Biden, pour annuler «la décision unilatérale» de son prédécesseur concernant le Sahara Occidental et la «reconnaissance illégale» de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
«Nous avons, en effet, l’espoir que cette nouvelle administration à Washington puisse réexaminer, sinon revenir sur la proclamation de Donald Trump, en contradiction totale avec le droit international et avec les principes fondateurs de la politique étrangère des Etats-Unis», a déclaré, quant à lui, Oubi Bouchraya Bachir. Toutefois, a-t-il poursuivi, «l’avenir de notre pays, la cause du Sahara Occidental et l’issue du conflit ne dépendent pas de la position d’un seul pays, aussi puissant soit-il», bien que les Etats-Unis, rappelle le représentant sahraoui, soient «la première puissance mondiale ayant tenu la plume pour rédiger les résolutions du Conseil de sécurité en 1991 sur le Sahara Occidental».
La réaction du Makhzen ne surprend guère devant les soutiens à la cause sahraouie.
Comme à son habitude, il recourt à la répression de ses militants dans les territoires occupés.
Il reste que si le Front Polisario rappelle sa disponibilité à revenir à la table des négociations, sur le terrain, l’armée sahraouie poursuit ses attaques contre les positions de l’occupant derrière le mur de sable.
B. T.
Le corps d’un disparu sahraoui retrouvé sans vie
Disparu depuis 20 jours dans des circonstances mystérieuses, le corps sans vie du jeune Sahraoui Mohamed Salem Fahim a été retrouvé, vendredi dernier, au matin, à l’hôpital de la ville de Laâyoune occupée. La communauté internationale est appelée à intervenir pour protéger les Sahraouis de la répression de l’occupant marocain qui n’est pas à son premier crime, en sus des enlèvements.
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine,

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