Sahara Occidental : Le choix des armes

Le peuple sahraoui, qui fête le 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), source de fierté et porteuse d’une légitimité incontestable, n’a plus que le choix des armes pour parachever une décolonisation inachevée. 

Armés d’une volonté de paix, traduite par le respect scrupuleux de l’accord de septembre 1991, révélateur de l’échec du projet d’occupation marocaine, les Sahraouis ont consacré, vainement, faut-il l’admettre, tous leurs efforts au processus onusien, torpillé par la mauvaise foi de la partie marocaine, provoquant le départ des émissaires onusiens, l’incapacité manifeste de la Minurso, humiliée et réduite à l’état de vœu pieux, et la démission de la communauté internationale, indifférente au génocide sahraoui. «Le Front Polisario a tenté pendant 29 ans d’éviter la guerre, en faisant des concessions, mais il s’est confronté à une absence totale de coopération, tant de la part de la partie marocaine que de l’ONU», a affirmé le responsable du secrétariat du Front Polisario, Khatri Addouh. 
L’ONU porte l’entière responsabilité de la violation du cessez-le-feu par l’occupant marocain qui a vidé de sa substance le processus de négociation. La dérive de Guerguerat, accentuée par le deal honteux conclu entre Trump et le Makhzen en faillite, a porté un coup mortel à la légalité internationale que l’ONU n’a pas su défendre depuis la reconnaissance, en 1966, du statut de territoire autonome du Sahara occidental, éligible au droit à l’autodétermination. 
Face à cette escalade dangereuse, visant à entériner le statut illégal de colonie marocaine et à empêcher le choix référendaire sahraoui, le retour à la lutte armée s’impose pour défendre le droit inaliénable à l’autodétermination, préserver les acquis d’un Etat membre fondateur de l’Union africaine et reconnu par plus de 80 pays, et protéger le peuple sahraoui, victime de la barbarie coloniale. La déception sahraouie est à la hauteur du silence abyssal de la communauté internationale, indifférente au sort du peuple sahraoui, privé de sa terre et de ses richesses, victime de violation des droits de l’homme dans les territoires occupés, soumis au blocus militaire et aux pires sévices. 
Le «nouveau tournant de Guerguerat» a profondément marqué la conscience du peuple sahraoui, convaincu que la lutte armée est «la voie idoine, légale et légitime» pour reconquérir les droits nationaux confisqués, même si l’option politique n’est pas totalement écartée. «Notre objectif est l’accès à l’indépendance par voie politique, militaire, ou les deux à la fois», a souligné le ministre de l’Equipement, Sid-Ahmed Batal. 
Présent aux festivités commémorant le 45e anniversaire de la RASD, accompagné de sénateurs, le vice-président du Conseil de la nation, Ghazi Djabri, a réitéré le soutien indéfectible et inconditionnel de l’Algérie à la lutte légitime et légale du peuple sahraoui. 
Cette position, inscrite dans les principes intangibles de la politique étrangère de l’Algérie, s’appuie sur le respect de la légalité internationale aux antipodes des tractations douteuses et de la transgression flagrante des dispositions de la charte de l’ONU et des décisions du Conseil de sécurité.
Horizons, 28 fév 2021
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, ONU, 

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