Deuxième vendredi après la reprise des marches du Hirak et forte mobilisation. Ce 5 mars 2021 a signé, de l’avis des observateurs, un vrai retour des manifestations à Alger et dans de nombreuses villes du pays : Annaba, Tizi Ouzou, Laghouat, Bejaia, Oran, Constantine, Bouira, Jijel, Ouargla etc…. En effet, les manifestants étaient plus nombreux à battre le pavé et afficher leur détermination à poursuivre la lutte pour la satisfaction des revendications des Algériens exprimées depuis le 22 février 2019.
En dépit d’une forte présence policière remarquable dès les premières heures de la matinée, la fermeture des accès à l’intérieur des villes, les manifestants se sont montrés déterminés à signer l’une des plus grandes marches du Hirak depuis la reprise de la mobilisation, à l’occasion du 2ème anniversaire du mouvement. Et comme attendu, les manifestants ont répondu d’abord à l’avant-projet de loi élaboré par le ministère de la Justice portant sur la déchéance de la nationalité pour certaines personnes vivant à l’étranger. « Vous ne nous faites pas peur par la déchéance de la nationalité », lancent les manifestants qui ont envahi les rues d’Alger peu avant 14h00.
Les marcheurs ont repris les itinéraires habituels des grandes mobilisations du début du Hirak, avec plusieurs marches convergeant toutes vers Alger-Centre et la place Audin qui a été le théâtre, pendant plusieurs heures, d’une grandiose marche à laquelle ont participé jeunes et moins jeunes, hommes et femmes ainsi que des gens âgés. La foule, munie de banderoles, pancartes et emblèmes, a défilé en montrant sa colère contre les tenants du pouvoir. Les protestataires dénoncent aussi l’attitude des agents de renseignements qui ont maltraité les manifestants du Hirak.
Pour cette nouvelle journée de mobilisation, les manifestants ont respecté globalement le port du masque de protection, contrairement à la marche de lundi dernier où on a constaté un certain relâchement. Comme à Alger, plusieurs villes du pays ont été le théâtre de manifestations ayant drainé des foules très compactes, à l’image de Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Sétif, et Batna.
Ces derniers jours, nous avons assisté à une campagne organisée pour tenter de semer la division au sein du mouvement populaire. Peut-on dire qu’il reprend sa vitesse de croisière ? En tout cas, avec la mobilisation d’aujourd’hui, le pouvoir est appelé à abandonner son discours tendant à minimiser la détermination des Algériens. Que proposera-t-il comme solution ?
Samir Rabah
L’Est Républicain, 6 mars 2021
Tags : Algérie, Hirak,
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