Par Mohamed K
En annonçant des élections législatives le samedi 12 juin prochain, le président de la République Abdelmadjid Tebboune vient de relancer d’une manière solennelle la vie politique dans le pays notamment dans la sphère partisane censé donner à lieu à une refondation totale de l’échiquier en cours vieux d’une vingtaine d’années.
Un nouveau processus est désormais enclencher dans le prolongement de ce qui est communément appelé le “12/12” au milieu d’une contestation populaire résiliente.
Il a débuté d’abord par la révision exceptionnelle des listes électorales dans quelques jours, par l’annonce des répartitions de sièges suite au récent découpage administratif, et une panoplie de textes législatifs concernant les modalités du vote, qui vient d’être changé par une ordonnance sur le régime électoral.
En effet, le président de la République a convoqué ce jeudi les électeurs pour désigner les représentants de l’assemblée populaire (APN) le 12 juin prochain suite à la dissolution de la chambre basse du parlement en février dernier.
“En vertu des dispositions de l’article 151, alinéa 02, de la Constitution, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a signé aujourd’hui 27 Rajab 1442, correspondant au 11 mars 2021, le décret présidentiel 96-01 relatif à la convocation du corps électoral en vue des élections législatives, dont la date est fixée au samedi 12 juin 2021”, précise le communiqué de la Présidence.
Le même jour jour, le président de la République “a également signé l’ordonnance 21-01 portant loi organique relative au régime électoral.
Ces législatives anticipées sont une vieille revendication de la classe politique en général, ainsi qu’une large frange de la population. Lors des manifestations du hirak, les slogans étaient hostiles au parlement dissous.
Ce dernier subissait de vives critiques et on le considérait comme un symbole de l’ancien régime corrompu et dictatorial. Avant d’annoncer la date du scrutin, Tebbounne avait lancer d’intenses consultations politiques avec plusieurs formations les plus en vue sur la scène.
Plusieurs partis ont déjà entamé leurs préparatifs pour cette importante échéance. L’événement de la semaine aura été la création d’une coalition de plusieurs dizaines d’organisations de la société civile, regroupées autour d’une entité unique dénommée Nida el Watan.
Cette dernière est déjà soupçonnée d’être la véritable assise électorale et politique du programme présidentiel, qui semble vouloir aller encore vers le renouvellement des assemblées élues au niveau des communes et des wilayas.
En effet, il est fort probable que ces élections législatives devront être suivies par un scrutin pour le renouvellement des APC et APW avant la fin de cette année 2021, ce qui est souhaité également par la classe politique.
Il est attendu dés la fin des législatives, dont on attend un meilleur taux de participation de l’électorat, par rapport au dernier référendum constitutionnel, la formation d’un nouveau gouvernement issu de la majorité parlementaire, qui devra relancer l’économie du pays, booster l’investissement et répondre aux besoins sociaux de la jeunesse, en proie à la précarité, au chômage et l’absence de perspective.
Pour rappel, le 18 février dernier, Tebboune avait annoncé dans un discours à la nation la dissolution de l’Assemblée populaire nationale, la tenue des élections législatives anticipées, un remaniement ministériel, ainsi qu’une grâce présidentielle de plusieurs dizaines de détenus du Hirak.
La Grâce présidentielle avait touché 30 détenus définitivement condamnés avec libération immédiate avec l’élargissement de la mesure pour atteindre un total de 50 à 65 détenus. Le nombre total des détenus du hirak était de 69 selon leurs avocats. Il s’agirait d’une importante mesure d’apaisement.
Dans la foulée de son discours prononcé à l’occasion de la journée du Chahid, le chef de l’Etat a aussi annoncé un remaniement du gouvernement de son Premier ministre Abdelaziz Djerad. Ce remaniement a toucheé plusieurs départements ministériels objets de vives critiques et d’insuffisances dans leurs gestions.
Le Jeune Indépendant, 12 mars 2021
Tags : Algérie, Abdelmajid Tebboune, élections, Hirak,
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