Par SALIM KOUDIL
« Nous ne pouvons pas relancer la machine économique avec un champ de cadavres ». Cette déclaration de l’économiste Rachid Sekak sonne comme un avertissement sur les risques encourus actuellement par l’économie nationale. La réaction de l’expert est en relation avec la dernière sortie de la Banque d’Algérie. Le gouverneur de cette dernière, Rosthom Fadli (en poste depuis septembre dernier) a été direct dans ses « remontrances » dans un courrier envoyé aux dirigeants des banques publiques. Ses reproches étaient essentiellement axés sur deux points. Le premier est le maintien de l’application des pénalités de retard sur les comptes crédits des clients, et l’autre est en relation avec la mise en œuvre des procédures de saisie envers les entreprises en incapacité de remboursement.
Le statu quo actuel ne pourra pas s’éterniser. Si l’économie nationale est au point mort, c’est essentiellement pour deux facteurs, la chute des prix du pétrole et la crise sanitaire engendrée par la Covid-19. Toutefois, tout au moins pour cette dernière, il est plus que plausible que les choses vont s’améliorer, tôt ou tard. Une question de temps. Avec les campagnes de vaccination en cours dans quasiment tous les pays, les affaires vont reprendre. Mais pour en profiter, il faut être prêt à l’avance. Ceci implique une préparation « au saut » de la part des entreprises nationales, qu’elles soient publiques ou privées.
Dans ce sens, Rachid Sekak rappelle que les recommandations de la Banques d’Algérie sont certes nécessaires, mais loin d’être suffisantes. En premier lieu, les mesures qu’a rappelé le gouverneur de la Banque d’Algérie, et qui remontent à plusieurs mois déjà, aussi importantes qu’elles soient, doivent être accompagnées par un « plus ». Ce dernier consiste, comme l’a mentionné l’économiste, en de « nouveaux crédits d’exploitation » qui vont pouvoir régler les problèmes de trésoreries des entreprises touchées par la crise sanitaire. Un sauvetage sous forme de résistance solide aux conséquences de la pandémie sur l’économie nationale. Il permettra également aux entreprises d’entrevoir l’avenir, surtout à court terme, sous de bons auspices, dans l’espoir de bien rebondir dès que le ciel sera plus clair.
Tout en assurant ses « arrières », et en protégeant l’argent public, l’Etat ne doit pas oublier son statut de régulateur, et premier protecteur des entreprises nationales. Dans ces périodes de crise, il est indispensable de protéger tous les acquis, pour assurer les prochains.
Reporters, 15 mars 2021
Tags : Algérie, Rachid Sekak, Rosthom Fadli,
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