Une interview inédite de Michel Rocard réalisée en 2003
Aujourd’hui, en classant mes archives, je suis tombée sur mon classeur de l’école de journalisme. Je tournais les pages avec un peu de mélancolie, me remémorant ces moments de reportage dans le Nord de la France, relisant les commentaires des profs de l’ESJ Lille… Et, soudain, au milieu du portrait d’un descendant de harki à Roubaix et d’un compte rendu d’audience au tribunal de Lille, je vois cette interview de Michel Rocard ! Elle m’était sortie de l’esprit ! Je souris… Et je vois ma note ! 17. J’entends alors une voix surgir de mes souvenirs – certainement Dominique Mobailly, la responsable de la filière presse écrite me préciser en me rendant la copie » + 1 point pour avoir réussi à décrocher une interview d’un ancien Premier ministre ». Pour moi, il était surtout le père des Accords de Matignon.
18 ans plus tard, je suis dans mon cellier, et je parcours son interview. Là, à côté de mon vélo, de ma glacière et de mes vieux classeurs poussiéreux, je reste médusée par l’incroyable actualité de cet entretien. Comme si le temps s’était figé. Il y a 18 ans, il était déjà question d’instabilité au gouvernement, de contestations face au projet de la société Inco dans le Sud, et du manque de représentation des parties non historiques. Sentiment étrange d’un passé soudain ressuscité, ou plutôt d’un passé qui n’a jamais disparu !
Alors, je scrute les réponses de cet homme si brillant, si fin, si franc aussi dont la parole nous manque. La pertinence et l’actualité de son analyse sont stupéfiantes.
Décidément, le passé résiste dans notre pays…
Source : Entre oui et non, 6 mars 2021
Tags : Nouvelle Calédonie, France, Colonialisme, colonisation,
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