Maroc-Sahara occidental : En tournant le dos à la paix, le Makhzen joue sa survie

La politique de la « chaise vide » pratiquée durant de longues années a échoué. Le retour de Rabat au sein de l’Union africaine avait comme arrière-pensée d’exclure la République sahraouie, membre fondateur de l’organisation continentale. En vain !Le régime marocain risque, en poursuivant sa guerre dans les territoires sahraouis occupés et en persistant à tourner le dos à la paix, de se retrouver dans un tunnel, ont averti des observateurs pour qui la stratégie de Rabat pour retirer le dossier sahraoui de l’Union africaine (UA) « a échoué ». Le Maroc, qui persiste à tourner le dos à la paix et à faire fi des décisions de la légalité internationale, œuvre, depuis son retour, en 2017 au sein de l’UA, à l’exclusion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et au retrait du dossier de cette dernière colonie en Afrique de l’agenda de l’UA, initialement créée pour la libération des peuples africains de l’occupation et de l’apartheid.

Force est de constater, néanmoins, que cet objectif d’exclure la RASD pour la réalisation duquel le régime du Makhzen a longuement œuvré à travers sa politique de la chaise vide « s’est évaporé », quelques mois après ce retour, soulignent ces observateurs. À ce propos, ils estiment que le coup de grâce à la stratégie misant sur une réintégration au détriment de la RASD a été apporté par la décision du Sommet extraordinaire de décembre dernier pour « faire taire les armes, de réinscrire la question du Sahara Occidental dans l’agenda du CPS » et par sa décision, rendue publique jeudi dernier par la Commission de l’UA sur la réunion du 9 mars en cours, qui a remis la question sahraouie dans son véritable contexte de décolonisation, en insistant sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, ainsi que sur la responsabilité de l’organisation continentale. 
Tourner la page de la marginalisation du rôle de l’UA concernant le dossier du Sahara Occidental et proclamer son retour fort et l’attachement au rôle UA-ONU, en concert et en complémentarité sur ce dossier, sont entre autres décisions importantes du Conseil. L’accent est mis, dans ce sens, sur l’impératif respect des frontières, le bannissement du recours à la force ou à la menace d’y recourir entre les pays membres, et l’acceptation d’un règlement pacifique à travers le dialogue et la négociation. Sur le plan opérationnel, le CPS a défini les objectifs des négociations prévues entre les deux États membres, la RASD et le Maroc. Il a été décidé, également, l’organisation d’une visite sur le terrain pour évaluer la situation et lever, dans les meilleurs délais, un rapport au Conseil et la prise des dispositions pour la réouverture du Bureau de l’UA à Laâyoune occupée. 
Dans le cadre de ces décisions, le CPS a rappelé le mandat octroyé à l’envoyé de l’UA qui est appelé à reprendre d’urgence son engagement auprès des parties en conflit, et demandé aux trois membres africains du Conseil de sécurité de l’ONU de défendre cette position commune au sein du Conseil. Suite à la défection de Rabat lors la dernière réunion du CPS consacrée à l’examen du conflit au Sahara Occidental, et devant son « rejet attendu » des décisions du Conseil, des observateurs ont prévenu que « si le Maroc persiste dans sa guerre dans les territoires sahraouis occupés et continue à tourner le dos à la paix, il ira tout droit vers l’implosion, et la monarchie risque de se retrouver dans un long tunnel duquel elle n’en sortira pas indemne ». Rappelons que le Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine (CPS) a demandé au Maroc et à la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de s’engager dans des « pourparlers directs » et sans « conditions préalables », en vue de parvenir à un « règlement définitif » du conflit au Sahara Occidental, qui garantit au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination.
L’Alliance d’Europe centrale et orientale solidaire avec le peuple sahraoui

L’Alliance d’Europe centrale et orientale de solidarité avec le peuple sahraoui a réaffirmé, ce vendredi, son engagement de poursuivre ses activités de solidarité en faveur de la décolonisation du Sahara Occidental, condamnant avec « fermeté » les violations des droits de l’Homme, perpétrées par le Maroc dans les territoires occupés. 
« L’Alliance CEE et tous les autres activistes des organisations de la société civile ont réaffirmé qu’ils poursuivraient leurs activités de solidarité avec le peuple sahraoui dans son processus de décolonisation depuis longtemps attendu », indique un communiqué diffusé à Budapest en Hongrie. Il y a une semaine (dimanche 14 mars), l’Alliance avait tenu une conférence de solidarité avec le peuple sahraoui à laquelle ont pris part 25 participants de douze pays, représentant différentes organisations de la société civile, principalement des groupes de solidarité avec le Sahara Occidental, des militants pour les droits humains et des partis politiques. La conférence s’inscrivait dans le cadre de la commémoration du 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). 
Le coprésident de l’Alliance, le Hongrois Matyas Benyik, a souligné que les membres de l’Alliance CEE « défendaient la légalité internationale et les droits du peuple sahraoui », déclarant : « le Sahara Occidental appartient aux Sahraouis. Le Maroc est une force d’occupation illégale et n’a aucune souveraineté » sur ce territoire. L’Alliance d’Europe centrale et orientale de solidarité avec le peuple sahraoui est coprésidée par des représentants de quatre pays : la Hongrie, la Roumanie, la Russie et la Slovénie.
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