Mathématiques de l’élection présidentielle française : Marine Le Pen semble être le challenger le plus fort

L’ancien négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, Michel Barnier, a fait ses adieux à ses anciens collègues de la Commission européenne lors d’une cérémonie. Beaucoup s’attendent à ce qu’il rejoigne une demi-douzaine d’autres candidats connus en annonçant sa candidature à l’élection présidentielle française de l’année prochaine.

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L’ancien commissaire européen à deux reprises, qui a occupé divers portefeuilles ministériels dans les gouvernements des anciens présidents français conservateurs – ancien ministre des affaires étrangères, ministre des affaires européennes, ministre de l’agriculture et de l’environnement – a annoncé en février qu’il allait créer son propre parti, Patriotes et Européens, dans ce qui est largement attendu comme une plate-forme pour sa future candidature à la présidence.

Du côté des conservateurs, de nombreux noms ont été évoqués dans la presse et dans des déclarations informelles, mais un seul candidat a fait l’objet d’une quasi-certitude : Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France (il a fait partie du gouvernement Fillon sous Nicolas Sarkozy en tant que ministre de la santé, puis ministre de l’emploi et des affaires sociales).

Bertrand est connu pour être l’un des rares membres du parti républicain français, qui existe depuis longtemps, à avoir survécu relativement indemne au succès électoral massif d’Emmaneul Macron et de son mouvement en 2017. Les sondages actuels le placeraient en troisième position si l’élection avait lieu maintenant, mais il existe également des estimations qui n’excluent pas la possibilité que, s’il parvient à dépasser Macron au premier tour, il puisse battre Le Pen au second.

La rivale potentielle de Bertrand au sein du Parti républicain est Valérie Pécresse, elle-même ancienne ministre du gouvernement Fillon (elle a dirigé les ministères de l’éducation puis du budget) et actuellement présidente du conseil régional de Paris. Cependant, son départ est encore assez attendu et elle n’a pas encore fait de déclaration.

En tout état de cause, M. Barnier pourrait élargir ce champ conservateur en annonçant formellement son intérêt pour la présidence.

Pendant ce temps, il y a des rapports croissants que

que Marine Le Pen et son parti, le Rassemblement national (RN), actuellement considéré comme le principal challenger, semblent gagner du terrain.
Mme Le Pen est arrivée à 21 % au second tour en 2017, mais elle se situe désormais régulièrement autour de 24-26 %, soit encore un quart de l’électorat, et certains s’attendent à un éventuel second tour au-dessus de 40 %.

L’amazone politique, autrefois xénophobe et anti-européenne, s’est, selon les observateurs, “assagie” ces dernières années, suivant les conseils d’experts, et ne souhaite plus voir la France quitter l’UE, mais renforcerait plutôt la ligne de l'”Europe des nations” en réduisant les pouvoirs communautaires, plutôt que de poursuivre l’intégration. Et même si elle a perdu une partie du noyau dur de l’ancien front national, elle a réussi à arracher davantage de voix au centre, essentiellement à l’ancien camp conservateur.

L’année dernière, Macron a tenté de faire reculer la “droite”, selon certains, en introduisant une loi spéciale pour combattre le “séparatisme islamique” en France. Mais ce faisant, il a marqué ce que beaucoup considèrent comme un but contre son camp, car il n’a fait que discréditer la ligne Le Pen, qui a toujours eu ce ton, aux yeux de la classe moyenne silencieuse, tout en décevant beaucoup dans son propre camp par son initiative.

La perte de popularité résultant de la situation gouvernementale actuelle joue également contre Macron, et l’épidémie, qui en est à sa deuxième année, semble s’étendre dans tous les pays.

Quoi qu’il en soit, les experts sont de plus en plus nombreux à ne pas exclure la possibilité que, par exemple, si le nombre d’absents augmente, une Le Pen avec un programme de “gouvernement d’union nationale” (il y a déjà eu des indications à ce sujet) pourrait même gagner l’élection contre le président actuel.

La grande question pour beaucoup est de savoir si les candidats conservateurs plus ou moins populaires (et appréciés) sur la scène nationale, tels que Barnier, prendront des voix de quel côté : la base essentiellement centriste – bien que plus libérale – de Macron, ou la plus centriste de Le Pen elle-même ?

Selon les experts, le centre-gauche n’a toujours pas de véritable candidat de rupture ayant une reconnaissance nationale. Le principal atout des socialistes est actuellement Anne Hidalgo, la maire de Paris, qui est devenue assez populaire dans la capitale grâce à un certain nombre de mesures telles que la transformation des quais de Seine en zone piétonne, mais qui est loin d’être acceptée au niveau national. Il est actuellement prévu qu’il remporte 8% des voix et n’aurait une chance de remporter la présidence que s’il se maintenait au second tour contre Le Pen.

C’est une histoire similaire pour Yannick Jadot, le grand favori des Verts, qui est actuellement un Vert fort au Parlement européen, mais qui est également connu pour son engagement en faveur de l’environnement dans son pays. Mais pour être un favori, il devrait être accepté à la fois par les socialistes et l’extrême gauche, ce à quoi peu s’attendent.

Infostart, 2 avr 2021

Etiquettes : France, Emmanuel Macron, Marine Le Pen, extrême droits, élections présidentielles, Michel Barnier, Nicolas Sarkozy, Xavier Bertrand,

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