Le président français Emmanuel Macron réunit mardi dirigeants africains et européens, ainsi que des institutions multilatérales, pour tenter de trouver des solutions inédites à la crise de financement d’une Afrique qui aspire à maîtriser son développement et à s’extraire du piège de la dette.
Ce “Sommet sur le financement des économies africaines” accueillera à Paris au Grand Palais ainsi qu’en visioconférence une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement, et des dirigeants d’organisations internationales.
L’idée de cette conférence a germé à l’automne, quand le Fonds monétaire international a calculé que l’Afrique risquait de se heurter à un déficit de financement (“financial gap”) de 290 milliards de dollars d’ici 2023.
Certes, la croissance du continent, qui a connu sa première récession en un demi-siècle l’an passé (-2,1%), devrait rebondir de 3,4% en 2021 et de 4% en 2022.
Le moratoire sur le service de la dette publique mis en place dès avril 2020 à l’initiative du Club de Paris et du G20 a également permis de donner un peu d’air, en suspendant le paiement de 5,7 milliards d’euros d’intérêt au bénéfice d’une cinquantaine de pays.
Et le G20 a réussi à convaincre la Chine, de loin le plus gros créancier bilatéral du continent, et les créanciers privés, de prendre part aux futures renégociations de dette.
Mais cela ne suffira pas. “Nous ne pouvons pas faire avec les recettes d’hier” alors que “nous sommes collectivement en train d’abandonner l’Afrique à des solutions qui datent des années 60”, a estimé Emmanuel Macron fin avril, appelant à un “New Deal du financement de l’Afrique”.
Et le chef d’Etat français de mettre en garde contre le risque d’un effet boomerang, entre “réduction des opportunités économiques”, “migration subie” et “expansion du terrorisme”.
Sans parler de la pandémie de Covid-19. Le continent ne déplore que 130.000 morts mais “seule une victoire totale, incluant pleinement l’Afrique, pourra venir à bout de cette pandémie”, ont mis en garde 18 dirigeants africains et européens dans une tribune publiée dans Jeune Afrique mi-avril.
RTBF, 16 mai 2021
Etiquettes : Afrique, dettes, développement, covid 19, migration, terrorisme, Emmanuel Macron,
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