Algérie: l’ex-VP du raffinage à Sonatrach placé en détention (Affaire Augusta)

Affaire Augusta: l’ex-VP du raffinage à Sonatrach placé en détention

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Par S. Ould Brahim

L’étau se resserre sur les principaux bras droit d’Abdelmoumen Ould Kaddour qui ont été derrière l’acquisition controversée par Sonatrach de la raffinerie italienne d’Augusta en décembre 2018.
Après la mise en détention de l’ex-vice-président des finances du groupe pétrolier, Ahmed Mazighi, en juillet 2020, c’est au tour de l’ex-vice-président du raffinage et de pétrochimie Abdelhamid Rais-Ali, de le rejoindre à la prison d’El Harrach. C’est ce qu’a appris, ce mercredi, le Jeune Indépendant de sources responsables au sein du géant pétrolier algérien.

Considéré comme l’un des personnages clefs de l’achat de la vieille raffinerie sicilienne, Rais-Ali a été placé en détention provisoire par le procureur près du tribunal de Bir-Mourad-Raïs (Alger) après avoir entendu pendant six mois une dizaine de responsables dans le haut management du groupe et autres membres du Conseil d’administration au temps de la présidence d’Ould Kaddour.

Rais-Ali était l’ancien directeur général de la raffinerie d’Arzew avant d’être coopté en tant que vice-président par Ould Kaddour lorsqu’il a lancé le fumeux projet de transformation du groupe baptisé SH 2030 qui a englouti lui aussi au moins 30 millions de dollars .
Conclu avec le bureau de consulting américain Boston consulting group (BCG) , le projet SH 2030 devait doter la compagnie, selon ses concepteurs, des standards internationaux reconnus en matière de management dont la digitalisation comme poumon à cette transformation.

En réalité, le projet servira plutôt à coopter “les amis” et les enfants de caciques du pouvoir, selon des indiscrétions à la direction de transformation (TRF) qui a piloté le projet. Ould Kaddour s’en est servi pour élargir ses réseaux de soutien au sein de la nomenklatura des décideurs.

Entre-temps, le PDG de Sonatrach, avec son entregent au sein des milieux pétroliers américains, avait entamé discrètement, en associant particulièrement son lieutenant Rais-Ali, des discussions avec les patrons des majors américaines et britanniques. Rais-Ali servira de faire-valoir, celui qui donnera son quitus pour l’acquisition de ce qui a été qualifié de « ferraille ».

Toutefois, Rais-Ali fait partie de plusieurs cadres ayant été au cœur de la transaction qui ont été entendus par la justice depuis la relance de l’enquête le 11 janvier 2020.

Les dirigeants convoqués par la justice qui a été saisie du dossier en juillet 2020, en tant que membre de l’ex-conseil d’administration du groupe Sonatrach sont Omar Maaliou ex-vice-président commercialisation qui a été en désaccord avec l’ancien P-DG du groupe pétrolier Abdelmoumen Ould Kaddour, Salah Mekmouche, ancien vice-président chargé de l’exploration et de la production, Slimane Arbi-Bey vice-président chargé de l’activité transport des hydrocarbures par canalisation ainsi qu’Ould Kaddour, qui se trouve en fuite depuis mars 2019 et qui serait en résidence surveillée à Abu Dhabi (Emirats arabe unis) depuis mars 2021.

Les personnages clefs qui ont également eu à traiter le dossier sous la coupe de Ould Kaddour et qui ont été entendus par le juge d’instruction sont Brahim Boumaout qui occupait le poste de directeur Stratégie Planification et Economie (SPE) nommé depuis à la tête du projet gazier de Sonatrach à Lima au Pérou, un investissement à l’international qui a vu le jour au temps de Chakib Khelil, de l’ex-vice-président commercialisation Ahmed Mazighi, en détention provisoire et Mohamed Karroubi qui occupait le poste de directeur exécutif au temps de la transaction devenu par la suite vice-président des finances.

Dans les prochains jours l’enquête va s’étendre à d’autres cadres qui vont être cités pour la première fois depuis le début de l’enquête, indiquent les mêmes sources au sein de Sonatrach qui n’écartent pas la mise en détention d’autres cadres dans cette affaire qui a porté un sévère coup à la crédibilité du groupe tout en saignant les caisses de l’Etat.

Le Jeune Indépendant, 15/07/2021

Etiquettes : Algérie, corruption, Augusta, Abdelmoumen Ould Kaddour, Ahmed Mazighi, Abdelhamid Rais-Ali,

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