Maroc-Algérie : Les lumières et les ombres

Quelles que soient les jongleries de façades, les intentions de la monarchie marocaine sont suffisamment claires. Preuve en est. La déclaration du représentant du royaume aux Nations unies dans laquelle le Maroc apporte de manière officielle son soutien à un prétendu « droit à l’autodétermination du peuple kabyle « . Cette dérive relève d’un stratagème élaboré, cohérent visant à nuire à l’unité nationale. La déclaration du diplomate marocain n’est pas inhérente à un cavalier seul mais suit un agenda concédé où se mêlent des forces sionistes et impérialistes qui ciblent toujours la stabilité de l’Algérie. Le Maroc en s’associant à ces forces dévoile chaque jour son penchant pour regarder l’Algérie comme son ennemi stratégique exclusif. Un constat et une vérité qui sont d’actualités. En effet, depuis la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, le voisin de l’Ouest déploie et développe un espace permettant à l’Etat hébreu de regagner le terrain perdu au Maghreb et en Afrique. Le Maroc est devenu un tout petit cheval de Troie conduit par des puissances étrangères. Donc un  » cow-boy  » utilisé pour en prendre d’autres pays au lasso et de les offrir aux grandes puissances.

Il y a urgence à être mieux informé sur les rapports israélo-marocains au moment où la situation sécuritaire régionale est des plus complexes et des plus fragiles. Ces rapports sont fondés depuis de longues années sur des relations solides et pas conjoncturelles basées sur l’identité idéologique, les intérêts politiques et économiques et par une stratégie commune à l’égard à la fois de l’Algérie, des pays africains et arabes. Un contentieux subsiste entre l’Algérie, et le Maroc au sujet de la colonisation du Sahara occidental, s’ajoutant à la nature évidemment très différente des régimes politiques. Un contentieux sur le respect et l’application du droit international, que le Maroc s’entête à résoudre comme voulu par l’Etat algérien dans le cadre des résolutions pertinentes des Nations unies et du Conseil de sécurité à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
A quelles fâcheuses illusions ou à quelles manœuvres malveillantes se livre donc le Makhzen qui cherche à donner une image déformée de l’Algérie, de son peuple, de son Etat et de ses institutions ? Tout, en effet, n’est pas idyllique entre Alger et Rabat, et ce serait mal faire que de vouloir accréditer le contraire, ou de tenter d’éluder la question. En osant s’ingérer dans les affaires internes de l’Algérie, le Makhzen qui n’a pas songé de dissimuler son soutien à un mouvement terroriste, séparatiste et à la solde des ennemis du pays démontre par l’occasion, son vouloir et son empressement à porter atteinte à l’unité nationale procédant ainsi plus de rancunes et d’ambitions de comploter que de volontés politiques réelles de bon voisinage.
Brutalement isolé politiquement sur la scène internationale, le palais royal tente un dernier  » assaut  » en mettant en ligne cette soi-disant « autodétermination du peuple kabyle » pour faire oublier l’occupation du Sahara occidental qui persiste depuis plus de quatre décennies et où le Maroc subit des déboires militaires, politiques et psychologiques. La nature même du régime monarchique du Maroc, ses composantes, et la profondeur de ses racines coloniales sont autant d’éléments qui l’encouragent à intensifier ses méthodes les plus répressives, à développer ses politiques annexionnistes et maintenir la région du Maghreb à une pression permanente. Pour le moment, c’est surtout l’offensive contre l’Algérie qui est visible se poursuit, se développe avec un élan sans cesse renouvelé. Comme le prouve ce soutien officiel au MAK et à ses visées séparatistes. Peut-on croire un seul instant que la complicité et la collusion du Makhzen avec ce mouvement terroriste ne soient pas aussi bien synchronisées aussi totalement orchestrées qu’avec certaines capitales occidentales dont Tel-Aviv et Paris.
B. C.
Le Maghreb, 20/07/2021
Etiquettes : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Kabylie, Omar Hilale,

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