Le Maroc vient d’être cette fois épinglé par la communauté internationale qui vient de découvrir le complot israélien pour lequel il avait pris le rôle de sous-traitant au profit de l’État hébreu. Le scandale du logiciel Pegasus vient d’être éventé et aujourd’hui le Makhzen, et malgré ses dénégations, est dans le box des accusés. Les révélations faites par le journal français « Le monde » sont suffisamment étayées par des preuves qui impliquent les services marocains et le Mossad.
Le Maroc vient d‘apporter une nouvelle fois son bellicisme à l’égard de l’Algérie puisque, selon les révélations du quotidien français, ce sont les numéros de téléphone de responsables algériens et d’institutions qui étaient espionnés via le logiciel Pegasus, mis au point par une firme industrielle israélienne au profit du Mossad et de Tsahal. En 2019, le ministre de la communication Ammar Belhimer avait, dans une interview accordée à un quotidien national en décembre 2019, sans s’étaler sur le sujet, affirmé que l’Algérie était visée par un vaste programme d’espionnage piloté par Rabat au profit d’Israël. Aujourd’hui les faits lui donnent raison. Et ce qui étonne, dans les révélations du quotidien français, est que cette affaire d’espionnage ne date pas d’aujourd’hui mais remonte à plusieurs années. Le fait de retrouver les numéros de téléphone de la fratrie Bouteflika dans le registre des numéros ciblés, prouve que cela fait des années que l’Algérie était sur écoute via ce logiciel. Pire encore même après le départ de l’ancien président et ses frères conseillers et sa sœur infirmière, le Makhzen a placé sous écoute les numéros des nouveaux responsables aussi bien civils que militaires.
C’est un acte belliqueux et le Maroc doit le payer cher car, si par le passé, il se contentait de noyer son voisin de l’Est avec des tonnes de drogue, ces derniers temps, il s’est permis d’attenter à son intégrité territoriale et avec l’affaire du logiciel espion, c’est de la stabilité de l’Algérie qu’il s’agit. Cette affaire prouve également que le Maroc entretenait de solides relations avec l’État Hébreu qui ne datent pas depuis l’annonce de la normalisation faite il y a quelques mois. Déjà le géniteur de M6, Hassen II, avait été accusé, au lendemain de la défaite des armées arabes le 5 juin 1967 au Sinaï et dans le Golan, d’avoir transmis à Israël des informations classées « top secret » relatives à des décisions d’un sommet de la ligue arabe organisé pour préparer la riposte à la volonté d’Israël d’envahir la Cisjordanie, Jérusalem et des territoires arabes d’Égypte et de Syrie. Le Maroc n’avait pas jugé utile de répondre à ces accusations et la ligue arabe n’avait pas eu, à son égard, la riposte qu’il fallait pour déjouer le complot.
Pour cette fois, le Maroc devra rendre des comptes car c’est un large éventail de numéros de téléphone à travers le monde qui ont été espionnés. En France, comme le président Macron, et dans plusieurs pays de l’Union européenne, on compte sérieusement demander des explications à Rabat qui n’a pas hésité à nier les accusations en affirmant que les révélations du journal « Le monde » sont « un tissu de mensonges ». Toutefois, les preuves apportées par le quotidien mettent à mal les arguments du Makhzen qui vient de prouver qu’il est une « danseuse du ventre », prête à se déhancher pour le plus offrant.
Cette affaire risque de ressusciter plusieurs crimes du Makhzen et des services marocains, des crimes que les capitales occidentales ont refusé d’admettre mais auxquelles, elles pourraient s’intéresser aujourd’hui.
Slimane B.
Le Courrier d’Algérie, 22/07/2021
Etiquettes : Pegasus, logiciels espions, NSO Group, Maroc, Algérie, France, Emmanuel Macron,
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