Pegasus: un logiciel pour traquer journalistes et opposants

“Pegasus” : un logiciel espion israélien utilisé par les états pour traquer journalistes et opposants.

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L’outil peut aspirer toutes les données d’un téléphone, y compris les conversations chiffrées.

Pégase est le cheval ailé de la mythologie grecque, symbole de la créativité. Dans le monde actuel, le nom de cette créature fantastique est récupéré par une firme israélienne pour espionner la vie de dizaines de milliers de personnes.

L’entreprise NSO emploie 750 salarié-es et a mis au point un logiciel espion, Pegasus, utilisé par de nombreux gouvernements dans le monde pour espionner leurs propres populations, ou des citoyens étrangers qui dérangent leurs affaires. Officiellement Pegasus a pour but d’aider les services de renseignement à lutter contre la criminalité, la firme prétend qu’elle «crée des technologies qui aident les agences gouvernementales à prévenir et à enquêter sur le terrorisme et les crimes, pour sauver des milliers de vie dans le monde». En réalité le logiciel est utilisé en dehors de tout cadre légal et le «terrorisme et grand banditisme» ne constituent qu’une infime partie des utilisations.

Concrètement, Pegasus profite des failles dans les systèmes d’exploitation des smartphones et permet d’avoir accès à toutes les données : photos, numéros et adresses, lire les emails, suivre les conversations, même sur les messageries chiffrées, géolocaliser l’appareil et activer micros et caméras discrètement, permettant de filmer et d’enregistrer une personne à son insu. Beaucoup plus invasif que l’écoute téléphonique ou la géolocalisation. Plus de 50000 personnes ont été espionnées, dont 1000 français-es et 180 journalistes, ainsi que des athlètes, des prêtres et des imams, des journalistes, des youtubeur-ses, des avocat-es, des syndicalistes… Ou encore des hommes et des femmes dont le seul tort est d’être proches, par liens d’amitié ou familial, de personnes critiques du gouvernement.

Au Mexique, près de 15000 numéros sont des «cibles» de Pegasus. Parmi eux, un journaliste assassiné en 2017, Cecilio Pineda, quelques semaines après que son numéro soit apparu dans le listing.

En Arabie Saoudite, le logiciel est utilisé juste avant que le prince héritier n’entame une purge parmi près de 500 de ses opposant-es.

En Hongrie, les numéros de dix avocats ont été rentrés dans le système Pegasus.

En France, ce sont des journalistes de Médiapart, du Monde, du Canard Enchainé ou de l’Humanité. Surveillance de la presse, assassinats, traque des opposant-es, à l’aide de technologies de pointe.

Et si le logiciel au cheval ailé est découvert, d’autres outils du même type sont très probablement utilisés, tout aussi secrètement et illégalement, par d’autres États. Bienvenue dans le meilleur des mondes.

Nantes Révoltée, 19/07/2021

Etiquettes : Pegasus, espionnage, NSO Group, logiciels espions, journalistes, opposants,

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