L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains, un partenariat de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), a appelé les autorités marocaines à mettre un terme à toute forme de harcèlement, contre l’ensemble des défenseurs des droits humains au Maroc, afin qu’ils puissent exercer leurs activités sans entraves ni peur de représailles.
L’Observatoire a précisé, lundi dans un communiqué, qu’il “a été informé des condamnations des journalistes Omar Radi, primé à plusieurs reprises pour son travail, et qui a notamment couvert les détentions et condamnations des militants du Hirak du Rif en avril 2019, Imad Stitou, qui traite de sujets relatifs aux droits humains, et Soulaiman Raissouni, ancien rédacteur en chef du journal indépendant arabophone Akhbar Al Yaoum , ainsi que de la poursuite de la détention arbitraire de ces deux derniers, également membres de l’Association marocaine des droits humains (AMDH)”.
Condamnant “fermement les condamnations de MM. Stitou, Radi et Raissouni, ainsi que la poursuite de la détention arbitraire de ces deux derniers, qui ne visent qu’à sanctionner leurs activités légitimes de défense des droits humains”, l’Observatoire s’est dit inquiet, “des risques que la grève de la faim que poursuit M. Raissouni fait peser sur sa santé et du manque de transparence de l’administration pénitentiaire à ce sujet”.
Il a appelé les autorités du royaume à “garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et le bien-être psychologique d’Omar Radi, Imad Stitou et Soulaiman Raissouni, ainsi que de l’ensemble des défenseurs des droits humains au Maroc” et “garantir également l’accès d’Omar Radi et Soulaiman Raissouni aux soins et aux médicaments nécessaires à l’amélioration de leur état de santé”.
L’Observatoire a également lancé un appel pressant pour “la libération immédiate et inconditionnelle” d’Omar Radi et Soulaiman Raissouni, ainsi que l’ensemble des défenseurs des droits humains arbitrairement détenus au Maroc, tout en exigeant des autorités marocaines “une enquête prompte, exhaustive, impartiale et transparente à propos des allégations de mauvais traitements à l’encontre d’Omar Radi et Soulaiman Raissouni”.
Espionnage et surveillance des journalistes, pratique courante au Maroc
Suite aux révélations de l’enquête mondiale “Pegasus”, publiée par le consortium international Forbidden stories dimanche 18 juillet, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Syndicat de la presse marocaine (SNPM), ont exigé samedi des autorités marocaines “de faire toute la lumière sur les accusations d’espionnage et de surveillance des journalistes Soulaiman Raissouni, Omar Radi et Imad Stitou”, en détention arbitraire pour leurs opinions, réclamant des procès équitables conformément aux normes internationales.
“Depuis les révélations de l’enquête mondiale Pegasus, la FIJ et la SNPM exigent du gouvernement marocain que toute la lumière soit faite sur les accusations d’espionnage et de surveillance des journalistes qui jettent un vrai discrédit sur le royaume, notamment en termes de liberté de la presse et de liberté d’informer”, a indiqué un communiqué conjoint de la FIJ et SNPM.
“La FIJ, première organisation mondiale de la profession représentant 600.000 journalistes dans 150 pays, et son affilié, le Syndicat de la presse marocaine (SNPM), ont pris note des condamnations des journalistes Soulaiman Raissouni (9 juillet), Omar Radi et Imad Stitou (19 juillet)”, a noté, en outre, le communiqué.
Relevant que plusieurs zones d’ombres subsistent quant aux procès des trois journalistes, “la FIJ réaffirme que les deux accusés auraient dû comparaître en état de liberté et ne pas être en détention préventive pendant plus d’une année (Imad Stitou comparaissait libre)”.
La FIJ et le SNPM ont rappelé, à ce titre, “qu’ils ont écrit au roi du Maroc le 15 juin pour qu’une clémence soit accordée aux accusés et ont précisé qu’une démocratie n’emprisonne pas ses journalistes, surtout lorsqu’il y a des possibilités de les placer sous contrôle judiciaire”, soulignant qu’elles ont demandé “que cet état de liberté s’applique aux trois journalistes lors du procès en appel”.
Le communiqué a fait observer qu’à travers la FIJ, ce sont aussi ses 600.000 membres qui attendaient des procès équitables conformément aux normes internationales avec des instructions plus courtes pour les deux parties”.
A rappeler que les journalistes marocains respectivement Soulaiman Raissouni, Omar Radi et Imad Stitou, ont été condamnés par l’autorité judiciaire au Maroc à 5 ans, 6 ans et 6 mois de prison ferme.
Etiquettes : Maroc, droits de l’homme, Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains, Organisation mondiale contre la torture, OMCT, Fédération internationale pour les droits humains, FIDH,
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