Algérie – L’ancien PDG de Sonatrach, Ould Kaddour, extradé des Emirats

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Par Nassim Mecheri
L’ancien PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a été extradé ce mercredi des Emirats arabes unis vers l’Algérie. L’avion transportant l’ancien patron de la compagnie pétrolière algérienne a atterri ce mercredi après-midi à l’aéroport d’Alger Houari Boumediène, les images de sa remise aux autorités algériennes ont été diffusée en direct sur la télévision nationale.
Abdelmoumen Ould Kaddour a dirigé Sonatrach entre mars 2017 et avril 2019.
En 2007, il a été incarcéré puis condamné pour « espionnage au profit de puissances étrangères » dans le cadre de l’affaire BRC. Mais il sera par la suite réhabilité et nommé à la tête de Sonatrach en mars 2017.
Un mandat d’arrêt international contre l’ancien du groupe Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour principal accusé dans l’affaire de l’acquisition de la raffinerie Augusta a été lancé en février 2021. Il passera ce mercredi sa première nuit à la prison d’El Harrach deux ans après avoir fui le pays.
Le Pôle pénal économique et financier avait ouvert une enquête sur l’affaire de la raffinerie d’Augusta, dans laquelle un mandat d’arrêt international a été émis contre l’ancien PDG de Sonatrach comme principal accusé.
En juin dernier, les autorités émiraties avaient donné leur feu vert pour l’extradition de Ould Kaddour, arrivé à Abu Dhabi en provenance de la France en mars. Son nom figurant sur la liste des personnes recherchées par Interpol, il a été arrêté après son arrivée aux Emirats, mais il sera relâché sous caution en attendant que les documents justifiant la notice rouge (mandat d’arrêt) parviennent à la justice émiratie.
L’acquisition par le groupe Sonatrach en 2018, pour un montant de plus de 700 millions de dollars, de la raffinerie d’Augusta en Sicile (Italie) a fait couler beaucoup d’encre.
La transaction a en effet suscité une grande polémique, notamment concernant le montant déboursé pour l’acquisition d’une raffinerie vieille de sept décennies et pour laquelle ExxonMobil avait, en vain, cherché un acheteur depuis 2015, selon les spécialistes. La présentant comme une opportunité et « une bonne affaire », il a été surtout mis en avant le fait que la raffinerie allait traiter le brut algérien, comblant ainsi le déficit national en produits raffinés que le pays importait.
L’argument n’a pas tenu la route longtemps, d’autant que la raffinerie était conçue pour des bruts de densités moyenne et lourde et non pour du brut léger de la catégorie de ceux que produit l’Algérie. Il faut donc acheter du brut chez un fournisseur tiers pour le raffiner.
Des experts avaient alors émis des réserves et se sont opposés à cette transaction, exhortant même le gouvernement de l’époque de ne pas approuver la transaction, compte tenu du montant exorbitant auquel devait s’ajouter des sommes importantes à engager dans le cadre de sa mise en conformité avec les normes environnementales. Mais ce fut peine perdue car la transaction a finalement eu lieu.
Pour situer les responsabilités dans l’acquisition par Sonatrach de la raffinerie d’Augusta, qualifiée de fiasco, la justice a ouvert le dossier en juillet 2020 et a placé sous mandat de dépôt , à ce jour, Ahmed Mazighi, vice-président des activités commerciales et Abdelhamid Ali-Rais, vice président du raffinage et de pétrochimie qui sont poursuivis pour dilapidation de l’argent public.
Au mois de janvier dernier, la justice a encore convoqué d’autres responsables de Sonatrach, supposés être impliqués dans cette transaction.
Au moins une dizaine de responsables de Sonatrach, dont d’anciens membres de conseil d’administration, ont été convoqués, en janvier dernier, devant le juge d’instruction près du tribunal de Bir Mourad Raïs, à Alger, dans le cadre de l’enquête sur la transaction ayant conduit à l’acquisition de la raffinerie d’Augusta en 2018.
Une source chargée du dossier avait confié au Jeune Indépendant que les responsables convoqués étaient notamment les anciens membres de l’ex-conseil d’administration du groupe pétrolier ainsi que les dirigeants clefs dans le processus d’achat de la vieille raffinerie d’ExxonMobil.
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