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Maroc, Algérie, Pegasus, Espionnage, #Maroc #Algérie #Pegasus
Chaabane Bensaci
Qui ne dit rien consent. Dans son discours du trône, le roi marocain Mohamed VI n’a fait aucune allusion ni à l’affaire Pegasus ni à l’initiative du diplomate aux Nations unies qui agitait la menace d’une instrumentalisation d’un groupuscule autonomiste kabyle, inscrit au fichier du terrorisme.
Un oubli délibéré ou une ellipse soigneusement ancrée pour éviter le marécage dans lequel se débat, depuis des mois, la diplomatie du Makhzen? Tout prête à penser qu’il s’agit d’une omission volontaire et que Mohamed VI n’est dans l’ignorance d’aucune des affaires qui entachent le royaume, à force de bourdes et de dépassements que seule la suffisance, induite par la normalisation avec l’Etat sioniste, a encouragés, au-delà de toute mesure.
Le chef de la DST marocaine, Abdelatif Hammouchi, auquel on prête une influence considérable, ne pouvait décider, à lui seul, de s’attaquer à des personnalités comme le président français Emmanuel Macron et à son Premier ministre ainsi qu’à d’autres responsables de pays «amis». De même que la cohorte de pauvres bougres, poussés manu militari vers Ceuta, pour faire trembler l’Espagne, ne pouvait échapper au regard acéré du roi, tant l’impact de cette action était négatif pour des relations soutenues avec la monarchie ibérique.
Bien sûr, pour se dédouaner du scandale Pegasus, le Makhzen n’a pas trouvé mieux que d’actionner la justice française contre les médias locaux qui ont participé aux révélations infamantes, en particulier Mediapart et Le Monde. Mohamed VI qui a vu sa propre image altérée par des rumeurs «insistantes et sordides» avait-il d’autre choix que celui de jouer la victime expiatoire?
Certes non, et c’est pourquoi il a tenté la vaine et perfide carte d’un «appel à la sagesse», adressé à l’Algérie qu’il presse de «rouvrir la frontière», alors que des milliers de tonnes de cannabis attendent de partir à l’assaut de notre peuple et de sa jeunesse.
La ficelle est grosse et grasse qui tend à vouloir abuser l’opinion interne et étrangère, en jouant la partition d’un royaume de bonne volonté. Et c’est peine perdue, car la manoeuvre est si grossière qu’elle ne peut tromper personne sur le véritable donneur d’ordre de ce qui restera comme l’affaire la plus vile et la plus irresponsable de la politique étrangère du Makhzen.
Celui-ci a, définitivement, démontré qu’il ne respecte ni amis ni bailleurs de fonds et que seuls comptent ses intérêts pour la préservation desquels il est prêt à toutes les compromissions.
L’Expression, 05/08/2021
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