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Assauts diplomatiques, guerre cybernétique, noyautage économique…
Dans sa guerre totale contre son voisin de l’Est, le Makhzen ne lésine pas sur les moyens et va jusqu’à puiser dans le registre du machiavélisme.
Brahim TAKHEROUBT
Ces derniers jours, c’est à l’économie nationale que le Maroc s’attaque par le dangereux procédé de la fausse monnaie. Il y a quelques jours, les services de la Gendarmerie nationale ont appréhendé un Marocain en possession d’une somme de 4 milliards de centimes en faux billets. Aussi modeste que paraît cette somme, il est clair qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé commis par un trafiquant voulant arrondir ses fins de mois.
L’opération est bien planifiée par le Makhzen qui s’est transformé en laboratoire de théories économiques criminelles. Pour preuve irréfutable, il y a exactement 4 mois, une opération similaire a été neutralisée par les mêmes services de la Gendarmerie nationale. Un réseau criminel composé de six individus a été démantelé, en mai dernier, au niveau de la zone frontalière de Oued Bounaïm, commune de Bab El Assa, daïra de Maghnia (Tlemcen) par les services de la Gendarmerie nationale et les gardes-frontières, selon un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).
Selon la même source, les individus arrêtés avaient en leur possession d’ «énormes sommes d’argent en monnaie nationale (billets de 1000 et 2000 dinars algériens) s’élevant à près de 4 milliards et 108,5 millions de centimes, dont une partie en faux billets estimée à 3 milliards et 93 millions de centimes, qu’ils ont tenté d’introduire et faire circuler avec la complicité des réseaux criminels marocains.
«Cette opération s’inscrit dans la dynamique des efforts visant à mettre en échec toute tentative de financement et de soutien aux mouvements subversifs», a souligné le communiqué du MDN. D’une stratégie de la tension permanente, le Maroc pousse le bouchon d’une guerre multiforme.
Après les déclarations gravissimes de son ambassadeur à l’ONU, soutenant publiquement une prétendue indépendance de la Kabylie, il a été rattrapé par le grave scandale de Pegasus. Au moins 6000 numéros de différentes personnalités algériennes ont été visés par un logiciel espion vendu par Israël au Maroc. À ce jour, le voisin de l’Est n’a pas jugé utile de s’excuser.
Dans son traditionnel discours à l’occasion de la fête du Trône, prononcé le 31 juillet dernier, Mohammed VI a royalement ignoré les deux scandales. Dans une tentative de diversion, le souverain marocain a mis le mouchoir sur de graves faits qui empoisonnent les relations entre les deux pays.
Quelques jours après cette grossière diversion, le Maroc remue le couteau dans la plaie et passe à une autre attaque qui s’apparente à une déclaration de guerre.
En visite à Rabat, le 12 août dernier, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a déclaré qu’il a évoqué avec son homologue marocain «les inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine».
Réagissant à ces déclarations fallacieuses et malveillantes, faites à partir du Maroc, concernant l’Algérie, la diplomatie algérienne précise qu’il s’agit d’une «sortie intempestive, dont le véritable instigateur n’est autre que Nasser Bourita, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères du Royaume du Maroc».
Les déclarations fallacieuses faites à partir du Maroc, concernant l’Algérie, traduisent une «sourde volonté» d’entraîner Israël dans une «aventure hasardeuse» dirigée contre l’Algérie, a déclaré, il y a quelques jours, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra. Mais où s’arrêtera le Maroc avec ses assauts répétés?
L’Expression, 18/08/2021
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