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LONDRES (AP) – Le Parti national écossais et les Verts écossais se sont mis d’accord vendredi sur un accord de partage du pouvoir qui n’aboutit pas à un gouvernement de coalition mais qui pourrait ouvrir la voie à un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Ecosse vis-à-vis du Royaume-Uni dans les deux années à venir.
Les deux partis, qui négocient depuis le mois de mai après que le SNP a perdu un siège et n’a pas obtenu la majorité absolue aux élections écossaises, consolideront la majorité indépendantiste au sein du parlement d’Édimbourg au cours des cinq prochaines années.
Le SNP est au pouvoir depuis 2007 et son leader, Nicola Sturgeon, est le premier ministre de l’Écosse depuis fin 2014, après le vote d’indépendance perdu plus tôt cette année-là.
“L’annonce de cet accord aujourd’hui marque sans aucun doute un moment historique”, a-t-elle déclaré. “Travailler ensemble pour construire une Écosse plus verte, plus juste et indépendante est révolutionnaire”.
Bien que le parlement écossais dispose d’un éventail de pouvoirs, notamment en matière de santé, d’éducation et d’énergie, de nombreuses questions économiques et de sécurité restent dans l’orbite du gouvernement britannique à Londres.
Selon les termes de l’accord, deux législateurs verts seront désignés pour devenir ministres – c’est la première fois que le parti dispose d’un tel pouvoir au Royaume-Uni. En contrepartie, les législateurs verts soutiendront le gouvernement de Mme Sturgeon lors des votes de confiance, ainsi que dans les budgets annuels.
Le co-leader des Verts écossais, Patrick Harvie, a déclaré que le redressement après la pandémie de coronavirus nécessite un changement dans la manière de faire de la politique.
“Nous devons construire un pays plus juste et compatissant et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire face aux urgences climatiques et naturelles et assurer une transition juste pour toute l’Ecosse”, a-t-il déclaré.
L’accord ouvrira probablement la voie à une confrontation avec le gouvernement britannique sur l’indépendance de l’Écosse. Mme Sturgeon a réaffirmé qu’elle souhaitait organiser un nouveau référendum sur la question au cours de la première moitié de cette législature – en gros avant la fin de 2024 – à condition que la pandémie fasse partie du passé.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson, chef du Parti conservateur, aurait le pouvoir ultime d’autoriser ou non un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Boris Johnson semble avoir l’intention de s’opposer à un nouveau vote, ce qui laisse présager de nouvelles tensions entre son gouvernement et l’administration décentralisée de Mme Sturgeon.
Il a toujours soutenu que la question avait été réglée lors du référendum de septembre 2014, lorsque 55 % des électeurs écossais se sont prononcés en faveur du maintien de l’Écosse au sein du Royaume-Uni. Les partisans d’un nouveau vote affirment que la situation a fondamentalement changé en raison du Brexit, l’Écosse étant sortie de l’Union européenne contre sa volonté. Lors du référendum de 2016 sur le Brexit, 52 % des Britanniques ont voté pour quitter l’UE, tandis que 62 % des Écossais ont voté pour rester.
Mme Sturgeon a déclaré que M. Johnson aurait tort de faire obstacle à un référendum et que le moment est du ressort du Parlement écossais.
De plus en plus de voix s’élèvent pour dire que la question pourrait être portée devant les tribunaux, mais Mme Sturgeon a déclaré que toute tentative du gouvernement britannique de contrecarrer la volonté démocratique de l’Écosse ne ferait qu’alimenter le désir d’indépendance.
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