Blanchiment d'argent au Maroc Une association tire la sonnette d'alarme et demande une enquête

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Au Maroc, une association a alerté sur “l’activité intensive” de la mafia du blanchiment d’argent dans les villes du nord en proie à des tensions sociales permanentes, appelant à une enquête sur des opérations suspectes menées par des réseaux de trafic de stupéfiants entre le Royaume et plusieurs pays européens.
Dans un communiqué rendu public récemment, l’Observatoire du nord des droits de l’homme (ONDH) révèle que des réseaux spécialisés dans le trafic de drogue, opérant entre le Maroc et plusieurs pays européens comme l’Espagne, la France, la Belgique, les Pays-Bas procèdent à des opérations suspectes de blanchiment d’argent notamment dans l’immobilier.
Derrière ces opérations, se trouvent “de nombreuses entreprises et des particuliers, qui ont établi un réseau de relations au sein des institutions de l’Etat, selon le document.
L’Observatoire appelle le parquet, le ministère de la Justice et les services de sécurité marocains à lutter contre ce phénomène, notamment dans le nord du Maroc, en raison de ses retombées politiques néfastes telles que l’abus d’influence, atteinte à la réputation de l’Etat en particulier avec les institutions financières, l’accès des criminels aux postes politiques et l’exploitation de fonds blanchis dans le financement du terrorisme”.
Cité par des médias locaux, Mohamed Benaissa, chargé de la communication auprès de l’observatoire,a indiqué que “l’activité intensive de la mafia du blanchiment d’argent dans les villes du nord entrave tout réel développement et en fait une zone de tensions sociales permanentes, et menace ainsi la sécurité sociale et la paix”.
L’intérêt de l’observatoire pour la question du blanchiment d’argent “vient des risques que cette question fait peser sur la vie économique, sociale et politique, notamment dans la région du Nord, qui depuis l’indépendance du Maroc est à la merci de la mafia de l’argent obtenu du trafic de drogue et de la contrebande d’êtres humains et de marchandises”, a-t- il ajouté.
Le militant des droits humains a appelé les pouvoirs publics à “prendre des mesures urgentes pour mettre un terme à ce qui se passe dans les villes du nord et ouvrir une enquête sur les sources de fonds injectés dans les grands projets, notamment dans le domaine immobilier, les hôtels de luxe et les cafés”.
En 2017, un rapport du département d’Etat américain sur le Trafic de drogue, avait estimé que le trafic de stupéfiants a représenté près de 23% du PIB du Maroc en 2016, soit l’équivalent de 23 milliards de dollars.
Selon ledit rapport, les fonds sont facilement blanchis grâce aux transactions immobilières et l’acquisition de produits de luxe comme les bijoux ou les véhicules haut de gamme.
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