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Depuis des années, médias et autres analystes proches du Makhzen ne cessent de mener campagne pour discréditer l’Algérie sur le plan politique et économique. Ces milieux hostiles annoncent régulièrement le chaos politique et l’effondrement de l’économie algérienne.
Lors de la décision prise par l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, certains experts à la solde du Makhzen ont rapidement pris des raccourcis pour soutenir que cette décision a été dictée par la volonté des autorités de détournés l’opinion publique des problèmes politiques et économiques auxquelles est confrontée l’Algérie.
Cette obsession de Rabat par l’économie algérienne ne date pas d’aujourd’hui. Pour ces pseudo-analystes, l’équation est simple, l’économie algérienne est entièrement dépendante des hydrocarbures. Il suffit donc que les prix du pétrole s’effondrent pour que l’Algérie sombre dans une crise économique qui finira par s’étendre au politique. Cela fait près de sept ans que les marchés pétroliers sont dans un cycle baissier. Pourtant, ni l’économie algérienne et encore moins les institutions de l’Etat ne se sont effondrés. Bien au contraire.
Dans une récente analyse diffusée par le ministère des Finances il est souligné que le déficit de la balance commerciale de l’Algérie a baissé de 87,89% durant les huit premiers mois de l’année 2021 par rapport à 2020. Le déficit est ainsi passé de 7,6 milliards de dollars à fin août 2020 à seulement 926 millions de dollars à fin août 2021. C’est la plus importante baisse du déficit commerciale enregistrée par l’Algérie depuis 2015.
Et ce résultat n’est pas seulement le fait d’une hausse des prix du baril de pétrole. De janvier à août 2021, le prix moyen du baril de pétrole a été de 66,26 dollars le baril. De 2015 à 2021, seule l’année 2018 a vu un baril plus ou moins élevé avec 71,05 dollars. Pourtant, cette année-là le déficit de la balance commerciale avait dépassé les 7,5 milliards de dollars.
Donc, cette performance n’est pas seulement le résultat d’une amélioration des marchés pétrolier, mais aussi d’une rationalisation et d’une plus grande maîtrise du commerce extérieur. Terminée l’époque de « l’âge d’or » de la surfacturation. Il y a lieu également de souligner une hausse conséquente des exportations hors hydrocarbures.
L’économie algérienne (industrie, agriculture et mines) va exporter plus de 4,5 milliards de dollars d’ici la fin 2021. Ce qui constitue une performance jamais égalée depuis l’indépendance du pays. Mais qu’en est-il alors du Maroc ? De janvier à juillet 2021, soit sur sept mois, le déficit commercial du Maroc a dépassé les 13 milliards de dollars. C’est un très lourd déséquilibre que les recettes du tourisme, déjà largement impacté par la pandémie et les transferts de la diaspora marocaine, ne peuvent couvrir d’ici la fin de l’année en cours.
L’économie marocaine et malgré la propagande du Makhzen, reste très vulnérable et très dépendante de l’étranger. Pour exporter un seul dollar, le Maroc doit importer pour deux dollars. Pour mieux comprendre ce fait, revenant à l’Algérie.
L’économie algérienne va exporter en hors hydrocarbures 2,5 milliards de dollars de plus qu’en 2020. Mais ce montant n’a pas entraîné une hausse de la facture des importations de marchandises. Bien au contraire, le montant des importations poursuit sa baisse déjà entamée il y a quelques temps.
Concernant le Maroc, le déséquilibre du commerce extérieur est durement impacté par l’endettement extérieur. Pour faire face aux retombées économiques du Covid-19 le Maroc a procédé au tirage de toutes les ressources disponibles, soit trois milliards de dollars, dans le cadre de l’accord au titre de la ligne de précaution et de liquidité du FMI pour l’année 2020. La même année, Rabat lancera d’autres emprunts extérieurs dépassant les quatre milliards de dollars.
Actuellement la dette extérieure publique du Maroc dépasse les 42 milliards de dollars. Au total, la dette publique du Maroc (interne et externe) atteindrait 98% de son produit intérieur brut.
Dépassant ainsi les 70% considérés comme un seuil acceptable pour les pays en voie de développement. La détérioration de la situation financière et économique en 2020 a entraîné la dégradation de la note du Maroc par les organismes assureurs internationaux.
Au total la dette extérieure publique et privée du royaume chérifien dépasse actuellement les 60 milliards de dollars. Si le Maroc croule sous les dettes, son roi par contre est le cinquième souverain le plus riche au monde avec une fortune dépassant les 8,5 milliards de dollars.
Contrairement au Maroc, l’Algérie avait décidée de faire face aux graves conséquences socio-économiques du Covid-19 sans recourir aux emprunts extérieurs.
A la fin de l’année 2020, la dette publique de l’Algérie ne dépassait pas les 51% du produit intérieur brut tandis que la dette extérieure publique était de 1,20 milliard de dollars seulement.
En ce mois d’avril 2021 les réserves de changes ont renoués avec la hausse (plus cent millions de dollars), mettant ainsi un terme à sept ans de baisse consécutive. Le pays s’attend à boucler l’année 2021 avec une balance commerciale équilibrée et une augmentation des réserves de change.
La croissance économique est également au rendez-vous avec 2,3% du produit intérieur brut durant le premier semestre de l’année en cours.
Certes, l’économie algérienne est loin d’être sortie de la crise. Des réformes profondes et courageuses doivent être engagées pour construire une économie solide qui ne dépendrait plus des hydrocarbures. L’Algérie dispose d’importants atouts pour atteindre ses objectifs.
Nadji C.
LNR, 11/09/2021
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