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PAR : ammar zitouni
De l’avis de tous les observateurs, l’Algérie se trouve aujourd’hui sur la scène internationale comme un Etat responsable diplomatiquement, mûr et moral. Ils décrivent l’attitude d’Alger, dont la discrétion le disputait au sang-froid, à la patience, à l’absence de toute velléité, de vanité, de condescendance ou de paternalisme, dans son rôle diplomatique à travers le monde.
En effet, l’Algérie sollicité de toute part pour sa sagesse et sa compétence dans la solution des conflits lance prudemment en tant que médiateur entre les différents protagonistes sur la base d’informations, des assurances et des témoignages recueillis par sa diplomatie les actions de bons auspices en tant que médiateur loyal et désintéressé.
Le problème qui préoccupait le plus la diplomatie algérienne, qui s’est toujours gardée de vouloir imposer sa présence ou ses interventions dans l’un des pays ou une région des plus explosives de la planète, qui touche directement les intérêts vitaux du tiers-monde, et particulièrement de l’Afrique et du Monde arabe, ce problème essentiel était de s’assurer de la bonne foi, de la volonté réelle et profonde des interlocuteurs, sans arrière-pensées, sans réserve ou sans ambigüité aucune, sans intentions inavouées. Pouvait-on faire réellement confiance à ceux qui ont provoqué le soi-disant ” printemps arabe “, dont la nation arabe a tant souffert, à l’impérialisme associé au sionisme qui continue à menacer le monde directement à travers duplicité, mensonges er mises en scènes nombreuses et variées ?
Pour des raisons diplomatiques, l’Algérie au vu de la résurgence des clivages antagoniques propres à la scène internationale souvent explosive sur le plan politique, économique et surtout sécuritaire, la multiplication des conflits imposant un éparpillement proprement dit, avance prudemment tant l’Afrique, le Monde arabe et le non-alignement manquent de cohésion mais pour certains avec une tendance vers les grandes puissances, voire même vers Israël comme le cas du Maroc qui appuie la demande d’admission de l’entité sioniste en tant que membre observateur auprès de l’Union africaine (UA) dont il n’est même pas membre fondateur. Acter cette décision sulfureuse est un acte qui porte en lui-même des réactions qui, non jugulées, risquent de compromettre le caractère panafricain de l’organisation.
Ces contradictions réelles ont conduit l’Algérie à réagir énergiquement contre l’admission de l’entité sioniste en tant qu’observateur auprès de l’UA ; le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra a déclaré que l’octroi à l’entité sioniste du statut d’observateur à l’UA ” était une décision administrative qui porte préjudice à l’unité ” de l’organisation panafricaine, ajoutant ” Nous souhaitons vivement que les esprits et les consciences s’éveillent et que des décisions soient prises afin de préserver la crédibilité de l’Afrique et l’unité de l’UA “, d’autant que des pays amis qui ont un poids politique considérable soutiennent entièrement la position algérienne.
Que l’Afrique soit aujourd’hui ballottée par des conflits par une situation sécuritaire des plus explosives, c’est une réalité. Mais cette réalité impose à l’UA sans nier aucune des contradictions de l’époque actuelle, et sans renoncer à faire de la vérité, de l’indépendance des peuples à l’instar du peuple palestinien et du peuple sahraoui la base de son action. De chercher comme le véhicule la diplomatie algérienne à dépasser les tensions et les conflits si réellement les Etats africains et même arabes agissent ensemble en conformité avec les principes de la paix, de la sécurité et du développement durable.
Devoirs de l’histoire, mission proactive, solidarité afro-arabe, la diplomatie algérienne se trouve aujourd’hui sur le podium de la scène internationale. Un rôle militant qui remonte à l’époque de la lutte de libération nationale lorsque les militants-diplomates du FLN et, plus tard, du GPRA, étaient sollicités pour intervenir afin d’aider à régler des différends entre pays amis, qui se souvient des responsabilités assumées à l’époque, dans ces rôles par Mohamed Benyahia, M’hamed Yazid ; Saad Dahlab, Abdelhamid Mehri, Abdelkader Chanderli, bien d’autres.
Cela signifie que les hommes diplomatiques algériens ne se sont jamais contentés d’être de simples ” intermédiaires ” ou des ” facteurs “. Ils conçoivent leur rôle comme celui de tout militant : ils interviennent s’ils sont sollicités et, s’ils sentent qu’ils sont en mesure d’aider au règlement d’un contentieux, d’un conflit ou d’une divergence et s’ils estiment que leur conseils, leurs recommandations, leurs pressions discrètes sont nécessaires pour surmonter un obstacle. Ils n’hésitent pas à le faire. Mais sans hésiter on plus à dire aux uns et aux autres ce qu’ils pensaient être l’erreur de telle ou telle partie et comment ils pourraient l’éviter. Une présence forte et active dans les forums internationaux qui lui a permis de contribuer ainsi à la recherche des solutions aux défis multiples imposés à la communauté internationale, dont le terrorisme, la sécurité et le désarmement.
C’est dans la foulée de ces mutations profondes que, sous l’impulsion du ministre des Affaires étrangères, M. Ramtane Lamamra et sur décision du Président Abdelmadjid Tebboune s’initie un redéploiement diplomatique à l’extérieur pour assurer une meilleure prise en charge des intérêts géostratégiques et économiques de l’Algérie et se mettre également à l’écoute de la communauté nationale à l’étranger. Forte de ses capacités, la politique extérieure à conforter la place de l’Algérie dans le concert des nations, en dépit d’un contexte régional et mondial complexe, marqué par des défis politique, sécuritaire, économique mais aussi par la crise sanitaire du coronavirus (Covid-19).
L’action internationale de l’Algérie telle que visée par le programme politique en vigueur milite pour une politique étrangère dynamique et proactive dont la révision des objectifs et des missions classiques diplomaties (relations bilatérales et multilatérales) ; pour une diplomatie économique offensive au service du développement national et des entreprises et investisseurs publics et privés ; pour une diplomatie cultuelle au service du rayonnement national ; pour la protection et la promotion d’une communauté nationale à l’étranger et d’une diaspora pleinement impliquée dans le renouveau national.et enfin la mise en place de la diplomatie économique au service du Plan de relance économique 2020-2024.
Ce redéploiement à l’extérieur vient d’être appuyé par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune à travers la création des postes d’envoyés spéciaux chargés de conduire l’action internationale de l’Algérie. Ces nominations ont été suivies par un vaste mouvement dans le corps diplomatique.
La détermination du chef de l’Etat vise à ajuster et d’affûter les outils de la diplomatie algérienne pour l’engager résolument dans les nouvelles formes d’action moderne de la diplomatie mondiale telles qu’elles se déploient aujourd’hui au niveau des grandes puissances et au sein des organisations internationales. Une mission qui a pour objectif de conférer à l’appareil diplomatique la flexibilité, l’efficacité et la réactivité nécessaires devant permettre à l’Algérie de faire face aux multiples enjeux de l’heure. Mais aussi l’actualisation des objectifs et missions de la diplomatie algérienne à la lumière des valeurs et des principes inébranlables de la politique étrangère, la poursuite de la défense de la souveraineté des Etats et l’appui aux causes justes et légitimes.
A. Z.
Le Maghreb, 14/09/2021
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