Sommet Afrique-France, un écran de fumée pour la Macronie

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Sentant le malaise de plus en plus grandissant de la jeunesse africaine qui s’élève contre la présence militaire notamment et des manœuvres françaises dans divers pays africains (Chad, Mali, Côte d’Ivoire …), la Macronie semble avoir mis les bouchées doubles pour ce très médiatique sommet-séduction ou le seul chef d’état sera… M. Macron lui-même.

Quatre années se sont écoulées depuis que le président français Emmanuel Macron a parlé aux étudiants de l’Université de Ouagadougou au Burkina Faso d’un nouveau chapitre des relations de la France avec l’Afrique.

“Réinventer cette relation” est le mot d’ordre du sommet de cette semaine qui s’ouvre ce vendredi à Montpellier.

Achille Mbembe, un penseur camerounais de premier plan sur le post-colonialisme qui a été choisi par le président français Emmanuel Macron pour diriger les discussions lors du sommet Afrique-France en octobre, affirme que ce n’est “pas un sommet qui changera” les relations entre l’Afrique et la France. Cependant, dit-il, “le sommet est le début d’une très longue phase qui durera… une ou deux générations”.

“Le terme Françafrique (Afrique française) est un terme, je dirais, qui aujourd’hui ne correspond pas exactement à ce qui se passe réellement”. Beaucoup de choses sont en train de changer. Un modèle hybride est en train d’émerger, et il doit être défini comme tel. Ce n’est donc pas un sommet qui va changer cela [les relations actuelles entre la France et l’Afrique, et les pratiques héritées de l’époque coloniale de la France], mais ce sommet est le début d’une très longue phase qui durera, à mon avis, pour une ou deux générations”, se défend le philosophe et professeur d’histoire et de sciences politiques à l’université du Witwatersrand.

Les relations du président français avec l’Afrique ont connu ces dernières années de nombreux accrocs qui continuent de s’accumuler comme dernièrement au Mali et avec le Maghreb. Les manifestations de l’année dernière à Dakar visaient le président Macron après sa défense biaisée de la liberté d’expression à la suite de la mort d’un enseignant aux mains d’un extrémiste islamiste présumé.

Le professeur Mbembe estime qu’il est nécessaire de mobiliser des sociétés entières pour envisager l’avenir avec confiance.

“Parce qu’il faut mobiliser des sociétés entières pour renouer… réparer des liens gravement endommagés et les inscrire dans une dynamique qui nous permette d’aborder les débats sur les grands défis de l’avenir”, a déclaré Mbembe.

Rien de bien nouveau donc dans les relations, on repart à nouveau mais sur des bases encore définies par la France et sa politique de plus en plus beliqueuse dans ses relations avec la continent noire et le monde.

Salima Morsli
Aldjazair.org, 08/10/2021

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