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Plus d’un million de soldats africains ont contribué à la défaite du nazisme et du fascisme lors de la Seconde Guerre mondiale, une contribution souvent ignorée ou sous-estimée par la France qui a toujours considéré comme acquis le fait que les Africains pourraient être utilisés à nouveau en cas de menace militaire ou d’attente de guerre.
Après la Seconde Guerre mondiale, grâce à des liens politiques, sécuritaires, économiques et culturels, la France a maintenu une mainmise sur l’Afrique francophone, à la fois pour servir ses intérêts et pour conserver un dernier bastion du prestige impérial.
Les dirigeants des pays africains peuvent être corrompus et ne pas travailler dans l’intérêt de leurs citoyens mais, même s’ils voulaient être des dirigeants honnêtes, ils n’y parviendraient pas.
Comment cela a-t-il pu se produire ? Après la Seconde Guerre mondiale, le pacte colonial a maintenu le contrôle français sur les économies des États africains ; il a pris possession de leurs réserves de devises étrangères ; il a contrôlé les matières premières stratégiques du pays ; il a stationné des troupes dans le pays avec le droit de libre passage ; il a exigé que tous les équipements militaires soient acquis auprès de la France ; il a pris en charge la formation de la police et de l’armée africaines ; il a exigé que les entreprises françaises soient autorisées à maintenir des entreprises monopolistiques dans des domaines clés (eau, électricité, ports, transports, énergie, etc.). La France a non seulement fixé des limites aux importations d’une série d’articles provenant de l’extérieur de la zone franc, mais a également fixé des quantités minimales d’importations en provenance de France. Ces traités sont toujours en vigueur et opérationnels.
Depuis un demi-siècle, la puissante et secrète “cellule africaine” supervise les intérêts stratégiques de la France en Afrique et ne rend compte qu’à une seule personne : le président français. Certaines des conséquences d’une politique de dépendance pour les pays africains sont évidentes : dépendance à l’égard de l’économie française, dépendance à l’égard de l’armée française et politique de la porte ouverte pour les entreprises privées françaises.
La situation actuelle
En plus d’être contraints de payer une “dette coloniale”, 14 pays d’Afrique occidentale et centrale (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cameroun, République centrafricaine, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Tchad, Congo-Brazzaville et Gabon) ont leurs réserves nationales détenues par la France dans la Banque centrale française. On estime que la France détient désormais près de 500 milliards de dollars par an d’argent des pays africains dans son trésor et qu’elle est prête à tout pour les conserver. De plus, les pays africains n’ont pas accès à cet argent.
En fait, la France a obligé ses anciennes colonies – les pays du CFA – à placer 65 % de leurs réserves en devises étrangères dans le Trésor français, plus 20 % supplémentaires pour les engagements financiers, ce qui ne leur laisse accès qu’à 15 % de leur propre argent. S’ils ont besoin de plus, ils doivent emprunter leur propre argent à la France aux taux commerciaux. Ainsi, ces États africains sont des contribuables français mais leurs citoyens ne sont pas français et n’ont pas accès aux biens et services publics que leur argent contribue à financer. Les Français savent-ils qu’ils vivent de la richesse des pays africains, et ce depuis plus d’un demi-siècle ? Et s’ils le savent, s’en soucient-ils le moins du monde ?
La France a le premier droit d’acheter toutes les ressources naturelles trouvées sur le territoire de ses ex-colonies. Les pays africains ne sont pas non plus autorisés à chercher librement d’autres partenaires, car la préférence est donnée aux intérêts et aux entreprises françaises dans le domaine des marchés publics.
La France a le droit exclusif de fournir des équipements militaires et de former les militaires africains en déployant des troupes et en intervenant dans les pays africains pour défendre les intérêts de la France.
En outre, les anciennes colonies de la France sont obligées d’utiliser la monnaie coloniale FCFA (le franc CFA) et d’envoyer à la France un rapport annuel sur leur bilan. En outre, elles sont obligées de s’allier uniquement avec la France en cas de guerre ou de crise.
En somme, il n’est pas étonnant que les présidents et ministres français soient accueillis par des protestations lorsqu’ils visitent les anciennes colonies françaises en Afrique.
Un avenir probable en Afrique
Au cours des 60 dernières années, la France a conservé une influence disproportionnée sur ses anciennes colonies africaines. Bien qu’elle ait été dirigée par différents présidents au cours des six dernières décennies, la politique africaine du gouvernement français est restée fidèle à ses racines néocoloniales et à sa nostalgie de l’empire perdu.