Les cors d’une guerre civile… en France

L’Algérie mène une vraie guerre contre trois ennemis: les mouches marocaines sur la toile, les néocolonialistes dans la prese française et les sionistes. 

On y est. C’est la guerre. L’Algérie mène une vraie guerre contre trois pays qui s’y mettent sans aucune retenue. Les doubab marocains sur la toile. Les néocolonialistes français de l’AFP et dans les plateaux de télévisions françaises, publiques et privées. Et, enfin, les sionistes, quoi qu’aucun Algérien ne reconnaît que les sionistes ont un pays tant que nos frères palestiniens restent colonisés. Le Président français sortant ose parler de la rente mémorielle, reniant toute vérité historique. L’on peut comprendre et le trauma du petit français en pleine crise d’adolescence politique et l’inculte qui prononce sans proportion aucune ce que lui chuchote sous cape la communauté des conseillers en mal de conseils.

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Pour rappel : n’est-il pas vrai que la France est le seul pays au monde à devoir sa liberté aux mitrailleurs musulmans. 10% de la population algérienne a été enrôlée, poussée au combat à côté de leur oppresseur, lors de la Première Guerre mondiale. Faux ?

400 000 basanés ont été forcés de participer à la Seconde Guerre mondiale. Et comment la France, le pays des droits de la reconnaissance, a-t-elle fêté sa victoire offerte par nos aïeux ? Avec les bombes et le napalm. C’est faux ? C’est un fait historique.

Trois ambassadeurs français en Algérie l’ont plus ou moins reconnu. Sarkozy n’a-t-il pas déclaré que le colonialisme était une négation en 2008 ?

Soixante ans après l’indépendance, la France peine à avouer son crime contre la nation algérienne même si quelques verrous ont bien sauté.

Pour rappel encore : Florence Beaugé, journaliste dans les «prestigieux» feuilles de choux Le Monde a bien dénoncé dans ses articles et dans son livre «Algérie, de la guerre à la mémoire» paru aux éditions du Cygne toutes les atrocités de la France coloniale.

Un témoignage sur les exactions de l’armée française : l’histoire de Louisette Ighilahriz, parue à la Une du journal Le Monde le 20 juin 2000, les regrets de Massu, les dénégations de Bigeard, les aveux d’Aussaresses, une enquête sur les viols, une autre sur Jean-Marie Le Pen, tortionnaire à Alger en 1957 ou encore l’enquête concernant le général Maurice Schmitt, (l’ancien chef d’état-major des armées françaises et tortionnaire en chef à l’Ecole Sarouy), la confession du sergent Cloarec, etc..

Sommes-nous pour autant des êtres grossiers en réclamant ces vérités ? Non!

Les responsables de l’Etat français craignent plutôt de déplaire à un électorat nostalgique d’une Algérie française ! Tantôt ce sont les harkis que les Français remettent dans les circuits pour narguer les Algériens, tantôt un révisionnisme absurde.

Qu’est-ce qui empêcherait la France de dire clairement : «Oui, il s’est passé ceci et cela, à telle ou telle époque»… Que la France reconnaisse qu’il y a eu utilisation massive de la torture pendant la guerre d’Algérie, et même avant (puisqu’on torturait de façon routinière dans les commissariats, avant 1954.) Il ne s’agissait pas de «bavures», comme des généraux français ont tenté de le faire croire, mais d’un système. Les «paponnades» du 17 Octobre 1961 sont le sens de ce système français assassin.

Cela, il faudrait que l’Etat français l’admette un jour ou l’autre au-delà de phrases théâtrales mêlant l’hypocrisie au mélodrame. C’est cette façon de faire qui est inexcusable.

Les intellectuels français, hypocrites, les intellectuels de service, tentent de renvoyer dos à dos les crimes de l’armée française et ceux du FLN. BHL, pour ne citer que lui, en détruisant la Libye par amour d’Israël d’après ce qu’il disait, distribue les bons et les mauvais points.

BHL a-t-il oublié que la France était censée être un Etat de droit, la patrie des droits de l’homme, avec un arsenal de guerre pour mater le soulèvement des Algériens. Face à elle, il n’y avait que des maquisards et une population sans défense.

Ces intellectuels devenus partisans de l’extrême droite raciste se réservent bien de dénoncer les restes de la guerre d’Algérie en France. Le vécu des enfants d’immigrés musulmans ghettoïsés dans les banlieues. Le racisme qu’ils subissent au quotidien. La discrimination à l’emploi, au logement…

De dénoncer cette «arabophobie» ou «islamophobie», en France, les discriminations touchant les descendants des migrations post-coloniales sont de plus en plus nombreuses et visibles. Les descendants des basanés qui ont libéré la France, ceux qui l’ont construite. Ceux qui lui ont offert un siège au CS de l’ONU.

Ces intellectuels dénoncent-ils le cliché de «l’islamiste de banlieues» qui tend à s’imposer dans le débat public français et vient pénaliser l’ensemble des citoyens de culture musulmane ? C’est un discours plus subtile qu’on ne le croit : il ne prétend pas que tous les musulmans soient dangereux mais seulement une «minorité», avec toutefois l’idée que cette minorité peut «contaminer» tous les autres, comme une sorte de maladie contagieuse (la maladie de l’islam). Et c’est le fer de lance du guignol Zemmour qui risque de devenir le patron de la France pour mener ce pays à une vraie guerre civile. Ça craint fort que Les Lumières de la France s’assombrissent et la guerre civile qu’elle souhaite pour l’Algérie risque de la surprendre dans pas longtemps si elle continue de jouer avec le feu.

S. M.

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