Espagne : Manifestation contre les accords de Madrid de 1975

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Des milliers de personnes ont manifesté, ce samedi, à Madrid pour réclamer du gouvernement espagnol une attitude « claire et ferme » concernant l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc, ont rapporté des médias locaux.
La manifestation massive initiée par la Coordination espagnole des associations solidaires avec le Sahara occidental a commencé peu après midi dans le centre de Madrid, avec des slogans en faveur de l’indépendance du peuple sahraoui.
Les manifestants ont scandé et brandi des slogans dénonciateurs des accords de Madrid et des violations des droits de l’homme au Sahara occidental. Ont défilé en tête notamment, le délégué du Front Polisario en Espagne, Abdellah Alarabi, des hommes politiques espagnols de divers groupes parlementaires, ainsi que des représentants du monde de la culture et de la société civile espagnole.

Des militants sahraouis, des politiciens et des activistes espagnols ont exigé que l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Union européenne (UE) et Madrid adoptent des mesures contre les violations des droits de l’homme au Sahara occidental commises par le Maroc et des résolutions « claires » sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
La traditionnelle manifestation de soutien au peuple sahraoui a reçu le soutien de milliers d’Espagnols qui ont appelé le gouvernement espagnol à proposer « une solution au différend qui maintient le territoire sahraoui en attente de décolonisation depuis un demi-siècle », rapporte la même source.

« L’Etat espagnol est responsable de la souffrance de tout un peuple, en abandonnant et en trahissant son droit à l’autodétermination et à l’indépendance », rappelle-t-on. Le site a noté à l’occasion que la guerre au Sahara occidental, éclatée à nouveau il y a un an après la violation du cessez-le-feu par le Maroc, pourrait « avoir un impact négatif sur la stabilité du Maghreb et sur la vie de milliers de Sahraouis qui subissent quotidiennement la répression de l’occupant marocain ».

Organisée sous le slogan : « Exigeons que l’ONU impose au Maroc des résolutions internationales et le respect des droits de l’homme. Référendum au Sahara maintenant », la manifestation constitue une rencontre annuelle dans le but de défendre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, en plus de contribuer au processus de paix pour avancer dans la résolution du conflit de manière pacifique.

Le Maroc poursuit ses violations des droits de l’Homme

Les violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc se poursuivent contre civils, militants, journalistes, femmes et enfants, devant le silence de la communauté internationale qui vient de se renouveler par un énième refus de doter la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) d’un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme. Au moins 59 détenus sahraouis sont actuellement dans des geôles marocaines dans des conditions inhumaines, selon le président de l’Association des familles des détenus sahraouis, Ammar Abdesselam. “Certains détenus croupissent dans les prisons marocaines depuis plus de dix ans, à l’instar de Naâma Asfari, Hafedhi Azza et Mohamed Lamine Abidine Heddi, alors que d’autres attendent, en vain, depuis plusieurs années la programmation de leur proc ès”, a précisé M. Abdesselam dans une déclaration à l’APS.

Outre l’emprisonnement des Sahraouis, l’occupant marocain s’adonne à toutes autres formes de répression, à l’image du viol, l’intimidation et la torture, s’accordent à dire de nombreuses ONG. Dans le lot des victimes, les cas de l’enfant Mustapha Marzouk et de la militante Sultana Khaya dépassent l’imagination. “Après l’avoir (Mustapha Marzouk) arrêté au cours d’une manifestation pacifique pour dénoncer l’arrestation arbitraire de la militante Sultana Khaya, des policiers marocains l’ont torturé pendant trois jours avant de verser sur lui du plastique fondu bouillant et le suspendre au plafond”, a rapporté récemment l’ONG Amnesty International (AI). Dans le cas de la militante Sultana Khaya, les autorités marocaines ont procédé plutôt à “un châtiment en famille”. “Le 12 mai dernier, des policiers marocains masqués sont entrés dans la maison de Khaya et l’ont battue et tenté de la violer avant d’attaquer et de violer sa soeur”, a rapporté AI, notant que toute la famille de Sultana Khaya “se trouve encore sous résidence surveill ée”.

Selon des associations sahraouies, les violations des droits de l’Homme et les actes de répression se sont multipli és et durcis depuis la reprise de la lutte armée le 13 novembre 2020 entre le Front Polisario et le Maroc, suite à l’agression militaire de ce dernier contre des civils sahraouis à El-Guerguerrat. Les Sahraouis sont soumis depuis cette date à “un véritable blocus militaire qui leur interdit de se réunir, se déplacer ou manifester pacifiquement”, d’après l’Association sahraouie aux Etats-Unis (SAUSA). “Les villes sahraouis subissent, en sus du blocus militaire, une situation économique intenable”, a fait observer la SAUSA dans son récent rapport.

LE SILENCE DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE SE PROLONGE
L’inaction et le silence de l’ONU et du Conseil de sécurit é face aux violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc, au grand dam des Sahraouis, se sont prolong és après le refus du Conseil de sécurité de doter la Minurso d’un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme, en dépit de nombreux appels émis la veille de sa réunion par les autorités sahraouies et des ONG dans ce sens. La dotation de la Minurso d’un mécanisme des droits de l’Homme est, selon AI, doublement urgente.

Dans une lettre envoyée au président américain, Joe Biden, et aux membres permanents du Conseil de sécurité, l’ONG a indiqué que “la dotation de la Minurso d’un mécanisme des droits de l’Homme est une évidence, compte tenu du fait que la Minurso reste l’une des rares Missions modernes de l’ONU sans un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme et au regard du refus du Maroc de permettre aux observateurs de rentrer dans les territoires sahraouis occup és pour accomplir leur mission”. “Le Maroc poursuit son occupation et sa politique répressive en raison du silence et de l’inaction de l’ONU et du Conseil de sécurit é”, a témoigné le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali. “Le Conseil de sécurité doit abandonner ses anciennes méthodes et opter pour une nouvelle approche en phase avec les nouvelles donnes que connaît le conflit sahraoui”, a plaidé M. Ghali dans une lettre envoyée au SG de l’ONU.

Pour leur part, le Groupe de soutien et de la protection des droits de l’Homme au Sahara occidental (Groupe de Genève) et la Fondation amé- ricaine RF Kennedy ont mis l’accent sur l’urgence de doter la Minurso dudit mécanisme afin de mettre fin aux pratiques inhumaines de l’occupant marocain.

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