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Pourquoi le Maroc a besoin d’une formation à la gestion de l’eau

Le projet, qui s’est déroulé sur cinq ans depuis 2017, a permis d’introduire de meilleures pratiques de gestion de l’eau et des eaux usées au Maroc grâce au transfert de connaissances et de technologies modernes.

Etiquettes : Maroc, gestion de l’eau, sécheresse, stress hydrique, pénurie d’eau,

Charles Arthur

Le Maroc connaît sa pire sécheresse depuis plus de trente ans. Les ressources limitées en eau douce du pays sont mises à rude épreuve par la croissance démographique, l’industrialisation, l’urbanisation et le changement climatique.

Nizar Baraka, le ministre de l’Equipement et de l’Eau du pays, a récemment déclaré que la crise de l’eau s’était aggravée ces dernières années et a révélé que 2022 était l’année la plus sèche jamais enregistrée depuis 1945.

Pour accroître la disponibilité de l’eau pour la consommation domestique et industrielle et pour l’irrigation, le gouvernement prévoit de construire de nouvelles usines de traitement des eaux. Il s’agira notamment d’usines de recyclage des eaux usées et d’au moins 20 nouvelles usines de dessalement de l’eau de mer.

La crise de l’eau et les projets visant à la résoudre soulignent le besoin du Maroc de spécialistes de la gestion de l’eau formés à l’utilisation et à l’application des technologies modernes. Le projet H2O Maghreb répond précisément à ce besoin.

Le projet, qui s’est déroulé sur cinq ans depuis 2017, a permis d’introduire de meilleures pratiques de gestion de l’eau et des eaux usées au Maroc grâce au transfert de connaissances et de technologies modernes. Une série de cours de formation d’une durée de six mois était destinée aux jeunes diplômés tandis qu’un cours plus court ciblait les professionnels du secteur de l’eau déjà en place.

Le projet, mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et financé par l’USAID, a réuni des entités des secteurs public et privé pour fournir une formation et des équipements innovants.

L’entreprise allemande Festo Didactic, en coopération avec l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE), a développé des modules de formation combinant des éléments de différentes professions, notamment la mécanique, l’électronique, l’hydraulique et la chimie.

L’entreprise américaine EON Reality a fourni une simulation de réalité virtuelle qui a permis aux étudiants de découvrir ce que cela représente de gérer et de résoudre des situations difficiles qui peuvent survenir lors du travail dans une usine de traitement des eaux usées. La technologie de réalité virtuelle a permis aux étudiants de développer une meilleure compréhension de l’usine de traitement des eaux usées grâce à un processus d’apprentissage expérientiel, leur permettant de faire des erreurs et d’apprendre des défis qui se présentent.

« La formation H2O Maghreb a su combiner de manière équilibrée les aspects théoriques et opérationnels. Elle m’a permis non seulement de consolider et de renforcer mes connaissances dans le domaine de l’eau et des eaux usées, mais aussi de renforcer ma passion pour ce domaine fascinant », explique Imane Benomar.

Benomar fait partie des 112 jeunes Marocains, dont 85 femmes, qui ont suivi la formation de cinq mois dispensée par le projet H20 Maghreb.  

« Cette expérience a été très enrichissante et va certainement m’aider à exceller tout au long de ma carrière professionnelle… et contribuer à une meilleure gestion de l’eau pour un développement durable ! »

Le projet H2O Maghreb a recruté activement des stagiaires féminines. La mise à disposition d’un hébergement et de repas sûrs au centre de formation installé à l’Institut international de l’eau et des eaux usées de Rabat a permis à des jeunes de toutes les régions du pays de participer à la formation, et a peut-être été le facteur décisif pour les jeunes femmes qui ont envisagé de s’y inscrire.

En fin de compte, la prédominance des jeunes femmes parmi les stagiaires reflète leurs résultats aux examens d’entrée, note Salma Kadiri, responsable du projet USAID. « Certaines mesures ont encouragé la participation des femmes », dit-elle, « mais la transparence et la concurrence ouverte du processus de recrutement de H2O Maghreb ont également contribué à sélectionner les meilleurs candidats, qui se trouvaient être des femmes. »

Saadia Lagrani est l’une des 20 formatrices qui ont reçu une formation pour partager leurs connaissances et leur expertise sur la gestion de l’eau de pointe avec les 112 étudiants et un total de 164 professionnels de l’eau existants.

Au début de sa carrière, Lagrani était l’une des rares femmes à travailler dans ce secteur au Maroc. « Lors des réunions de travail, j’étais toujours la seule femme à la table », se souvient-elle. « Quand j’ai rejoint l’Office national de l’électricité et de l’eau, il n’existait pas de technicienne de réseau d’eau, c’était un métier d’homme. C’est une véritable révolution. »

Deux tiers des jeunes qui ont suivi le cours H20 Maghreb ont trouvé un emploi ou sont en stage. Lagrani est fière que de nombreuses femmes diplômées de H20 Maghreb soient désormais ses collègues qui contribuent à résoudre le problème de la pénurie d’eau dans le pays.

Source : Organisation des Nations Unies pour le développement industriel

#Maroc #ONUDI #Eau #sécheresse

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