Maroc : 4 ans de prison pour Ablak pour “insulte” au roi – Rif, Hirak, Rabia El Ablak,
Rabat, 25 avr. (EFE) – L’activiste rifain Rabia Ablaq a été condamné aujourd’hui à quatre ans de prison par le tribunal de première instance d’Al Hoceima (nord-est du Maroc) pour avoir insulté le roi Mohammed VI dans plusieurs publications sur les réseaux sociaux.
L’avocat de la défense de l’activiste, Abdelmayid Azeriah, a déclaré à Efe qu’Ablaq, qui a été jugé sous caution, a également été condamné à payer une amende de 20 000 dirhams (1 879 euros).
Ablaq est accusé d’avoir “manqué de respect à l’institution constitutionnelle suprême du royaume (en référence au roi) par des moyens électroniques” et a été jugé en vertu de l’article 179 du code pénal, qui prévoit une peine maximale de quatre ans pour cette infraction.
Selon l’avocat, Ablaq a été jugé pour plusieurs publications sur Facebook et Youtube dans lesquelles il critiquait la gestion du monarque, qui selon l’activiste préfère “être vaniteux” et “ne veut pas que ses erreurs soient critiquées”, selon certaines des expressions contenues dans le rapport de police.
Selon l’avocat, le rapport de police contient les publications du condamné contre la corruption, dans lesquelles il mentionne qu’il faut la combattre “même si elle se trouve dans les palais des dirigeants”.
L’activiste et son avocat ont confirmé à Efe qu’ils feraient appel de la décision, qu’ils considèrent comme “contraire à la liberté d’expression”.
Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi le Maroc à abandonner les poursuites contre Ablaq, qui était l’un des principaux militants du mouvement de protestation rifain Hirak en 2017.
Ablaq, 35 ans, avait alors été arrêté et condamné à cinq ans de prison en juin de la même année pour “publication de fausses nouvelles” et “usurpation du titre de journaliste”, en rapport avec des commentaires qu’il avait publiés sur des sites web en soutien aux soulèvements sociaux qui avaient éclaté dans la région à l’époque.
En 2020, il bénéficie d’une grâce royale et est libéré après plusieurs grèves de la faim en prison, la dernière en 2019 ayant duré 55 jours. EFE
La Vanguardia, 24/04/2022
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