Macron a une opportunité historique de régler des dossiers sensibles avec l’Algérie

Macron a une opportunité historique de régler des dossiers sensibles avec l’Algérie – Mémoire, essais nucléaires, Guerre d’Algérie

Mohamed Meslem

Le président français Emmanuel Macron a remporté le second tour des élections présidentielles françaises, en battant sa rivale d’extrême droite, Marine Le Pen, par une marge confortable, réalisant un deuxième mandat, en tant que deuxième président à réaliser cet exploit depuis l’ancien président Jacques Chirac en 2002.
Macron a remporté une nette victoire sur son adversaire d’extrême droite avec 58 % du total des suffrages exprimés, pour la deuxième fois consécutive, contre environ 42 % pour son rival, le candidat du « Parti républicain », sachant que les deux candidats s’étaient déjà affrontés il y a cinq ans, et Le Pen a perdu la course.
Le second mandat est le dernier pour Macron à l’Elysée, selon les exigences de la loi électorale française, ce qui signifie que l’ancien cadre de la « Banque Rothschild » s’est davantage affranchi des contraintes des comptes pour préserver son avenir politique, qui en 2027 deviendra son successeur.

Depuis que le détenu de l’Elysée a annoncé sa candidature à un second mandat, aucune déclaration n’a été publiée par la partie algérienne exprimant son intention de soutenir l’un des candidats. L’Algérie s’est plutôt distanciée de se présenter aux élections avant le premier tour, et cela s’est manifesté par ses réserves à recevoir le Premier ministre français, Jean Castex, pour ne compter sur aucun des candidats à l’Elysée, mais sur les résultats des première étape de la course a décidé, bien qu’implicitement, la position algérienne, en faisant obstacle au candidat d’extrême droite, dans l’intérêt de Macron.

Cette position a été démontrée par l’appel du doyen de la mosquée de Paris, Shams El-Din Hafeez, à ne pas rester neutre et à voter en faveur de Macron, un appel qui n’est pas sorti de nulle part puisqu’il a été annoncé deux jours seulement après la visite du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en Algérie, ainsi qu’un autre indice, qui est que la Mosquée de Paris est affiliée à l’Algérie dans le financement et dans la nomination de son doyen, ce qui responsabilise ses positions d’une manière ou d’une autre à l’Etat algérien.

Après que Macron a remporté le second mandat, la question sur les lèvres de beaucoup en Algérie est devenue : le président réélu osera-t-il prendre des mesures audacieuses et ouvrir des dossiers sensibles qu’il n’a pas pu ouvrir lors du premier mandat, concernant des questions qui concernent l’Algérie ? ? Ou va-t-il continuer son slogan pour les cinq prochaines années ?
L’ancien diplomate, Mustapha Zaghlache, estime que la continuité sera le mot d’ordre du président réélu dans son second mandat : ​​« Macron est connu pour avoir été soutenu par certains milieux financiers lors des élections de 2017 comme lors des dernières élections. Je pense qu’il a une marge de manœuvre régie par les lignes tracées par ces cercles pour lui.

Quant aux relations algéro-françaises, Zaghlache a déclaré, dans une déclaration à Echorouk, que les relations bilatérales sont régies par la continuité en vertu des liens historiques, sociaux, économiques et commerciaux. L’Algérie ne peut pas abandonner ces relations, ni Paris ne peut ignorer ces liens.
S’agissant de la question de la mémoire, ajoute l’oratrice, il est possible de revenir sur le rapport préparé par l’historien Benjamin Stora, à la demande de la présidence française, alors qu’il parle de résoudre progressivement les arcanes de cet épineux dossier.

Zaghlache dit : « Je pense que la partie algérienne est consciente de la sensibilité du dossier de la mémoire ramifiée à d’autres dossiers, à savoir les archives, les restes des martyrs et les répercussions des explosions nucléaires… Cependant, la réélection de Macron contribuer à avancer sur cette voie, ce qui est dans l’intérêt de la stabilité des relations bilatérales qui étaient fortement tendues.

Malgré cela, l’ancien diplomate ne voit pas beaucoup d’avancées dans le domaine de la mémoire, car les positions françaises sur ce dossier ne peuvent franchir certaines lignes, quel que soit le parcours du nouveau président, qu’il soit de gauche, de droite ou d’une autre sensibilité politique.

Macron, dit Zaghlache, est condamné à travailler pour son parti « La France en avant » pour obtenir une nouvelle victoire aux élections législatives de juin prochain, afin qu’il puisse travailler avec un grand confort loin des pressions de l’extrême droite, et cela nécessite de prendre des positions. qui préservent ses intérêts politiques.

Une autre question qui reste sujette à anticipation dans la position française est la question sahraouie, et ici l’ancien diplomate s’attend à ce que la continuité prévale, mais l’Algérie insiste pour que la position française soit favorable à la légitimité internationale représentée dans l’autodétermination du peuple sahraoui, dans la réunions du Conseil de sécurité de l’ONU, et contribuer à la décolonisation du territoire pour ne pas perdre la face avec un pays de la taille de l’Algérie.

Echourouk Online, 26/04/2022

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