Maroc: Souleiman Raissouni, le courage face à l’acharnement

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Le journaliste marocain en détention depuis deux ans, et en attente d’une réponse sur son pourvoi en cassation, a été transféré vers une autre prison. Un transfert surprise, durant lequel ses documents et livres ont été déchirés, et après lequel il a été placé à l’isolement. RSF dénonce des méthodes qui consistent une nouvelle fois à violer les droits d’un journaliste en détention.

Ce mercredi 25 mai, la famille et les proches du journaliste marocain Souleiman Raissouni, en détention depuis deux ans, ont appris avec stupéfaction que celui-ci avait été transféré deux jours auparavant vers la prison de Ain Borja.

Si le transfert est permis par la loi marocaine après une condamnation en appel – soit la situation dans laquelle se trouve Souleiman Raissouni – les conditions de ce transfert et les actes qui l’ont accompagné, violant les droits du journaliste emprisonné, suscitent l’incompréhension et le désarroi.

En effet, la loi marocaine conditionne le transfert des détenus au maintien d’une proximité avec la famille, condition qui était remplie par la prison d’Oukacha à Casablanca, dans laquelle était incarcéré Souleiman depuis mai 2020.

De plus, les autorités judiciaires marocaines ont procédé à ce transfert de manière inattendue. Il a eu lieu le 23 mai, dans la foulée de la rencontre du journaliste avec sa famille au parloir, sans qu’aucun d’eux n’ait été prévenu, laissant la famille repartir apaisée par cette visite. Les autorités marocaines ont attendu deux jours avant d’annoncer le transfert de Souleiman Raissouni à son épouse.

Durant le transfert, des gardiens de prison ont, en outre, saisi de nombreux documents préparatoires du futur roman qu’écrivait Souleiman Raissouni et ont déchiré plusieurs de ses livres et notes.

Enfin, Souleiman Raissouni a été placé à l’isolement dès son arrivée sur son nouveau lieu de détention. Alors que la santé physique du journaliste a été entamée par plusieurs grèves de la faim observées entre avril et août 2021, ce placement à l’isolement, que rien ne saurait justifier, constitue une nouvelle atteinte à son état moral.

RSF dénonce ces méthodes qui consistent une nouvelle fois à violer les droits d’un journaliste en détention. En effet, la loi marocaine offre plusieurs garanties aux détenus : une incarcération à proximité de leur famille, la limitation des placements à l’isolement aux seuls cas qui les justifient, ainsi que le droit de conserver leurs documents en prison.

Khaled Drareni, représentant de RSF en Afrique du Nord, a déclaré : “J’appelle les autorités marocaines à revenir à la raison. Il faut que cesse l’acharnement contre Souleiman Raissouni qui, tout comme Omar Radi, est en prison pour avoir fait son travail de journaliste en toute indépendance.”

Le journaliste marocain Souleiman Raissouni a été condamné le 24 février dernier par la Cour d’appel de Casablanca à cinq ans de prison à la suite d’un procès entâché d’irrégularités pour agression sexuelle, une accusation que le journaliste a constamment niée. Soutenu par RSF et plusieurs autres organisations de défense des droits de l’Homme, il attend dorénavant le résultat de son pourvoi en cassation.

RSF, 26 mai 2022

#Maroc #SoulaimaneRaissouni #Journalistes #Presse #Répression

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