Espionnage par le Maroc: Sanchez se mure dans le silence

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Espionnage par le Makhzen, tensions diplomatiques avec l’Algérie et revirement sur le Sahara occidental : Sanchez sommé de rendre des comptes !

Le Gouvernement de Pedro Sanchez est sur la sellette. Les agissements de Pedro Sanchez, qui ont induit de grandes tensions entre l’Algérie et l’Espagne, inquiètent au plus haut point la classe politique espagnole.

Le Parlement espagnol exige des comptes à Sanchez sur l’espionnage dont il a été la cible lui et son gouvernement par le biais du logiciel israélien Pegasus. Ils s’interrogent sur les données volées, dans ce contexte, par le Makhzen, et le rapport que cette affaire a avec le dernier revirement sur la question du Sahara occidental et les tensions diplomatiques avec l’Algérie. Cependant, Sanchez se mure dans le silence. Un silence qui lui vaut des critiques acerbes de la classe politique qui l’accuse de mener une politique qui va à l’encontre des intérêts de l’Espagne et la menace. D’ailleurs, la dirigeante du parti politique espagnol Ciudadanos (parti des citoyens), Inés Arrimadas a accusé Sanchez d’être « un danger public». Dans une interview publiée hier par «La Razon (la Raison)», la dirigeante du parti politique espagnol Ciudadanos a rappelé les règles à observer en tant que décideur, notamment en ce qui concerne les questions liées à la diplomatie étrangère.

«La politique étrangère d’un pays est quelque chose qui n’appartient pas à un président du gouvernement», a-t-elle rappelé. Car, a-t-elle souligné, «il s’agit de l’image de l’Espagne». «Cela peut avoir des conséquences géopolitiques très graves», a-t-elle expliqué. «Les conséquences du revirement de Pedro Sanchez dans le dossier sahraoui et les dommages causés par son gouvernement, dureront dans le temps, même après le départ de celui-ci », a-t-elle averti. Sanchez est en perte de terrain. Il est de plus en plus isolé. La classe politique espagnole affiche son mécontentement.

Le prix d’une mauvaise gestion

Samedi, le président du Parti populaire (PP, opposition), Alberto Nunez Feijoo, a indiqué que «le seul résultat du revirement du Premier ministre espagnol concernant le conflit au Sahara occidental, est la plus grande crise diplomatique avec l’un des pays stratégiques pour l’Espagne, qui est l’Algérie». D’un ton acerbe, il a critiqué le gouvernement de Sanchez et lui impute la responsabilité «d’avoir porté un coup sans précédent à la politique étrangère de l’Espagne », regrettant que «ce sont les Espagnols qui iront payer les conséquences de cette mauvaise gestion».

Le Figaro a récemment estimé que la convocation de «Sanchez au Parlement avait mis en évidence son isolement profond. Son seul soutien à ce sujet est sa formation politique, le Parti socialiste espagnol, force parlementaire, mais sans majorité absolue ». La Gauche radicale, UNIDAS Podemos (l’Unité) qui participe au gouvernement de Sanchez avec cinq portefeuilles ministériels, a vivement réagi en lâchant Sanchez, manifestant par là même son entière «solidarité avec les Sahraouis, conformément aux traditions politiques de la Gauche espagnole». Le porte-parole du parti, Pablo Eshenik, a pointé du doigt le Maroc, le qualifiant de «puissance occupante», tout en soutenant que «le peuple sahraoui était le peuple agressé», et appelé «à la nécessité de défendre la position du peuple agressé». «C’est aussi la position des Nations unies», a-t-il rappelé.

Le Figaro a également souligné que Sanchez est au cœur des critiques de l’ensemble des partis de la droite espagnole. La porte-parole du Parti populaire, Coca Gamarra, a estimé que «ce que Pedro Sanchez a pris comme décision n’était pas la position du gouvernement, mais le point de vue de la personne dirigeant une partie du gouvernement, en disant que ce dernier n’avait ni le soutien ni le mandat pour changer la position de l’Espagne sur la question du Sahara Occidental». Désormais, Pedro Sanchez est aussi sommé de s’expliquer et dénoncer le chantage et l’espionnage marocains. Jeudi, le Parti populaire espagnol l’a appelé à reconnaître qu’il avait été victime de chantage par les services de renseignement marocains, plutôt que de justifier sa décision sur la question de la décolonisation au Sahara Occidental.

Amar Malki

La Sentinelle, 13/06/2022

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