Maroc : L’énigme de la maladie du roi

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Le roi du Maroc, Mohamed VI, hospitalisé à Paris.

Le roi du Maroc, Mohamed VI, hospitalisé à Paris. Il se trouve actuellement dans son luxueux palais de Betz pour une convalescence après avoir subit intervention chirurgicale à la suite des problèmes respiratoires.

A l’instar du président algérien Abdelaziz Bouteflika, un silence radio règne autour de l’état de santé de Mohammed VI. La presse marocaine a interdiction de faire allusion à ce sujet. Le souverain marocain, absent de son pays depuis quelques semaines, serait en France pour être soigné.

Voilà plusieurs jours que le roi du Maroc Mohammed VI se repose dans son château à Betz, situé en Picardie, en France. Sa présence n’est d’ailleurs pas passée inaperçue comme le précise Nadine, coiffeuse à Betz : « Tout le monde à Betz sait que le roi est dans son château. Encore ce matin (Jeudi 6 juin) j’ai vu le drapeau du Maroc et une voiture officielle devant la marie de Betz ». Inutile pour l’heure de programmer une visite vue de l’extérieur du château de Betz, une armada de forces de l’ordre vous en empêchera une fois arrivé aux abords de la bâtisse, à moins d’avoir un laissez-passer.

Il se murmure que Mohammed VI est, à l’instar de ses homologues algériens et mauritaniens, gravement malade. D’ailleurs, les apparitions télévisées quotidiennes du roi sont inexistantes depuis plusieurs jours dans le royaume alors qu’elles sont une habitude depuis son intronisation. Mais interdiction de parler de la santé du « Commandeur des croyants », cela équivaut à un blasphème au royaume. Donc officiellement, aucune information viable quant à son état de santé.

Il n’est toutefois pas utile d’en parler pour s’apercevoir par soi-même que le souverain a pris un coup de vieux et qu’il a anormalement grossi depuis 2009. D’après un journaliste d’El Imparcial, Pedro Canales, Mohammed VI souffre d’une insuffisance rénale ou d’une maladie de foie qui l’obligerait ainsi à se déplacer régulièrement en France. Pour rappel, fin 2009, le monarque a été placé en convalescence de cinq jours pour une « infection » qui ne présente « aucune inquiétude sur sa santé », selon la publication à l’époque d’un communiqué de la Maison royale. Une annonce inédite sur l’état de santé du roi. « Sa Majesté le roi Mohammed VI […] présente une infection à rotavirus avec signes digestifs et déshydratation aiguë nécessitant une convalescence de cinq jours », avait indiqué le communiqué signé par le Pr. Abdelaziz Maaouni, médecin personnel du roi et directeur de la clinique du Palais royal. Une « petite forme » qui obligea tout de même le roi à se déplacer par moment à l’aide d’une béquille.

Il n’est pas le seul de sa famille à avoir été hospitalisé en France puisque, ironie du sort, quelques temps plus tard son frère cadet, le prince Moulay Rachid, avait été à son tour « hospitalisé à Paris dans un état sérieux ». Alors que la presse française n’a pas manqué de diffuser l’information, les journalistes marocains n’ont eu d’autres choix que de parler de la pluie et du beau temps au risque d’être arrêtés par la police marocaine pour « publication malintentionnée d’une fausse information » ou bien « allégations et faits non véridiques ». C’est ce qui est arrivé à certains journalistes marocains qui ont « osé » parler de la santé du roi.

Les Marocains se posent la question : comment va Mohammed VI ? Quand celui-ci se décidera à annoncer la vérité à ses sujets ? A suivre…

Source : Libres Penseurs, 07 juin 2013

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Liberté de la presse vs sacralité de la santé du Roi

Dans un geste progressiste, un communiqué du palais royal, premier du genre ( Cf communiqué sur la bonne santé du Roi ), informe les marocains que « SM LE ROI EN CONVALESCENCE DE 5 JOURS, MAIS SON ÉTAT DE SANTÉ NE JUSTIFIE AUCUNE INQUIÉTUDE ». Nous ne pourrons que se féliciter d’un acte de transparence de haute qualité et souhaiter prompt rétablissement au Roi.

Le cœur du communiqué parle de « Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, présente une infection à rotavirus avec signes digestifs et déshydratation aiguë nécessitant une convalescence de cinq jours ». Voilà ce qui donne envie au commun des mortels, de savoir ce que c’est ce rotavirus.

La presse écrite marocaine s’est saisie de l’occasion de l’ouverture et la transparence affichée par l’institution centrale du pays et a cru, comme tout le monde, naïvement, que « l’information est sacrée, le commentaire est libre ». Chaque publication fera son affaire pour donner le scoop, commenter l’événement de transparence inédit et surtout expliquer ce que veux dire ce mot bizarroïde de rotavirus.

Premier acte après la publication des dossiers, « Le parquet près le tribunal de première instance de Rabat a ordonné à la police judiciaire de diligenter une enquête minutieuse avec le directeur de publication du journal “Al Jarida Al Oula”, suite à la publication, le 27 août 2009, d’un article intitulé “la maladie du Roi reporte les causeries religieuses et Son déplacement à Casablanca”, ainsi qu’avec toute personne impliquée dans cette affaire ». Ali Anouzla et Bouchra Addou passent plus de 80 heures d’interrogatoires, notamment sur la source qui leur avait révélé que le Roi « était atteint d’asthme et qu’il est traité de médicaments à base de corticoïdes ». Mieux encore, le parquet ne lui suffit pas deux journalistes. Il interpelle les journaux Alayam et Almichal.

Alayam a titré « la vérité de la maladie de Mohamed VI ». Dans son dossier, la publication se demande si le Roi « souffre d’une maladie de l’asthme » et martèle que « seul Dr Maouni, médecin du Roi, est capable de répondre ». Abdelkrim Elmanouzi, spécialiste de l’appareil digestif, figure de gauche de l’USFP, explique que le fait que « le Roi soit atteint du rotavirus est une chose normale, parce que c’est une maladie démocratique » ! Il ajoute « que c’est une maladie normale qui ne nécisste pas plus d’une semaine de convalescence ».

Almichal, quant à lui, a consulté un autre spécialiste, Boubekri Mohamadine, membre du PSU et président du syndicat libre des médecins. Le pauvre Toubib de gauche a subi un interrogatoire pointu de plusieurs heures. Fait rapporté par Le soir Echos dans sa livraison du Mardi 08 Septembre.

Dernier développement dans l’affaire, « Le directeur de publication du journal « Al Jarida Al Oula », Ali Anouzla et la journaliste Bouchra Edaou, auteur de l’article « La maladie du Roi reporte les Causeries religieuses et Son déplacement à Casablanca », publié par le journal, comparaîtront le 29 septembre devant le tribunal de première instance de Rabat », selon un communiqué de la MAP.

Récapitulons : 10 journalistes ont subi des interrogatoires marathons, un médecin interpellé. Le communiqué officiel initial parlé de « fausses informations concernant la santé du Roi » qui n’ont pas de lien avec « la vérité » que contient le communiqué. Je ne suis pas peut-être spécialiste de la presse, mais je ne comprends pas qu’il puisse exister, avec mon background, « une vérité » que la presse serait obligée de relayer. Bien sur, comme d’habitude, quand tu fais taire ta presse, celle des autres, qui généralement n’a aucun souci national, profite pour te donner des leçons, ne serait-ce qu’ici, ici et là. Fekha yamen we7eltiha. Je pense à notre camarade khalidov, qui me traitera de tous les noms. Tout simplement, vous faites la gaffe, après vous venez criez, au nom du patriotisme, que l’on soit solidaire face à cette presse, qui si vous la contrôliez, elle sera aussi sous le verrou. Et remarquez que je n’ai aucune sympathie pour cette presse, je défends tout simplement un principe universel, qui s’appelle la liberté d’expression, qui, selon l’artcile 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme, veut dire « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. ». Je suis sur que le Roi, comme il l’avait montré dans de précédent cas, fera signe d’indulgence et abandonnera la poursuite collective des journalistes !

Remarque qui n’a rien à voir avec ce qui précède. Le journal arabophone du parti du premier ministre titre à sa une samedi dernier : « La compagne agressive contre ce chef d’Etat [Cf Kaddafi] frère est la cause de la convocation du président du polisario à la Libye ». Cela ne mérite pas une poursuite, dans la même logique, pour information abrutissante touchant la sacralité de la cause nationale !

Blog de Bensalah Mounir, 07 sept 2009

#Maroc #MohammedVI #Maladie




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