Lobbying du Maroc aux Etats-Unis : Le MAC

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Le Maroc a plongé dans le monde du lobbying à travers des organisations portant des noms anodins, tels que le « Moroccan American Cultural Center », le « Moroccan American Trade and Investment Council » et le « Moroccan American Center for Policy », mais en fait, ils ne sont plus que des ramifications du Centre Marocain Américain (MAC). Tout en prétendant afficher l’image d’organisations culturelles ou d’ONG indépendantes, elles sont en réalité le cheval de Troie pour embellir l’image du régime monarchique médiéval et recueillir en grande partie des soutiens pour son occupation du Sahara Occidental.

Cependant, le MAC n’a été enregistré dans la loi sur l’enregistrement des agents étrangers (FARA) qu’en 2004, et depuis lors, il a commencé à utiliser tous les moyens pour accumuler le soutien à la question la plus délicate pour le royaume marocain, le Sahara Occidental occupé.

Dès son enregistrement, le Maroc a commencé à prodiguer des fonds aux lobbyistes afin de rester dans les bonnes grâces de l’administration américaine. Selon les archives du FARA, le Maroc a employé neuf sociétés de lobbying depuis 2007 et dépensé environ 20 millions de dollars, sans compter les enveloppes rembourrées remises sous les tables comme dans le cas d’Ahmed Charai ; l’agent secret marocain déguisé agissant en tant que journaliste et qui a une fois été intercepté en entrant sur le territoire américain avec la possession d’une somme d’argent non déclarée considérable.

Ce que le régime de Rabat verse aux entreprises de lobbying américaines le classe parmi les principaux pays sollicitant de tels services, dépassant même les dépenses de lobbying des pays aux pétrodollars.

Dans le document classé confidentiel, on comprend bien pourquoi le Maroc fait appel à neuf cabinets de lobbying différents. Il s’agit en fait d’atteindre un objectif dans lequel une entreprise déterminée est réputée être son point fort. Les Marocains ont ostensiblement appris cette tactique grâce aux recommandations d’une agence de lobbying experte dans les enjeux du lobbyisme se déroulant à Washington DC.

D’un simple tour d’horizon des documents, on apprend que le Sahara Occidental était au cœur de la stratégie du MAC en 2012 qui devait par la suite être mise en œuvre à travers quatre campagnes.

La première campagne était «la campagne des faits sur le terrain» qui visait à établir une feuille de route pour la mise en œuvre de l’aide financière que l’USAID fournit chaque année au gouvernement marocain pour couvrir le territoire occupé du Sahara Occidental. Cependant, cette campagne a tourné au fiasco car le département d’Etat américain a été chargé de valider cette décision après 90 jours et a fini par exclure les terres sahraouies.

La deuxième campagne s’intitulait ‘Campagne de fermeture des camps’ fixant comme résultats attendus pour générer un élan à Washington pour fermer les camps de réfugiés sahraouis pour des raisons de sécurité et conditionner les fonds américains au HCR et au PAM. Le lobbying, comme le démontre le document, devrait être appliqué dans une propagande à grande échelle pour calomnier le Front Polisario par le biais des principaux médias et par le biais de certains membres du Congrès américain chargés de dépeindre faussement la collusion entre le Front Polisario et le terrorisme islamiste. Néanmoins, Daniel Benjamin, le coordinateur du Département d’État américain pour le contre-terrorisme a démenti ces allégations et a qualifié les rapports faisant état de liens du Polisario avec AQMI de « faux ».

La troisième campagne visait à faire du Maroc un modèle dans la région dans tous les domaines allant des droits de l’homme à la coopération en matière de sécurité et à la réforme pacifique et démocratique. En d’autres termes, transmuter le visage dégoûtant d’un régime dictatorial en un havre de démocratie pour cacher ses crimes odieux commis au Maroc et au Sahara Occidental.

La quatrième campagne « le déploiement des ambassadeurs » devait ouvrir la voie au nouvel ambassadeur du Maroc pour s’adresser à des publics importants et, ainsi, promouvoir des campagnes pertinentes pour des publics spécifiques afin de relayer la thèse expansionniste du Maroc au Sahara Occidental.

Au vu de ces campagnes, on peut résumer que la stratégie marocaine de lobbying aux USA vise avant tout à défendre son occupation du Sahara Occidental ; une douleur dans le dos du régime de Rabat. La stratégie du MAC en 2012 met en évidence l’obsession centralisée et pathologique de la politique étrangère du Maroc qui cherche à maintenir coûte que coûte une occupation qui, malgré son prix plus élevé, reste contre-productive.

Pendant ce temps, les millions de dollars que le régime marocain gaspille soulèvent encore des doutes quant à leurs sources suspectes. Le récent rapport du département américain classe le Maroc comme premier exportateur de cannibis et qu’environ le quart de son PIB est généré par ce trafic de drogue.

Souvent, le Maroc se vante de ses investissements coûteux au Sahara Occidental occupé, mais après les révélations de Chris Coleman, nous apprenons que les dépenses dont parle le Maroc sont plutôt gaspillées en lobbying, en achetant la plume des journalistes et la conscience des diplomates. Les ressources naturelles sahraouies sont régulièrement pillées et volées et la seule chose qui leur reste est une oppression et une pauvreté hideuses.

Pourtant, la question qui demeure est de savoir quel est le pourcentage du trafic de drogue étatique marocain réservé à la vente du droit d’occuper le Sahara Occidental ?

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