ONU: 12,7 millions de personnes souffriront de la faim au Sahel en 2022

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Dakar, 28 juin (EFE).- Le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti aujourd’hui que 12,7 millions de personnes souffriront de faim aiguë dans le Sahel occidental en 2022, un chiffre trois fois plus élevé qu’en 2019.

« La région sahélienne de l’Afrique de l’Ouest (Tchad, Burkina Faso, Niger, Mali et Mauritanie) est à un tournant critique », a déclaré mardi Alexandre Le, conseiller principal du PAM en matière de préparation et de réponse aux situations d’urgence pour l’Afrique de l’Ouest, à Cuziat.

« En 2022, la région connaît des coups dus aux conflits, aux conditions météorologiques, à l’impact économique du covid-19 et à la flambée des prix de la nourriture, du carburant et des engrais », a-t-il déclaré.

« Cette année, nous voyons tous ces facteurs en jeu. Ils provoquent tous en même temps une vague de faim et de souffrance qui pousse certaines parties de la région au bord du gouffre et met en péril des années de développement », a-t-il ajouté.

Selon le PAM, six millions d’enfants souffriront de malnutrition aiguë cette année dans la région et beaucoup d’autres risquent d’en souffrir.

« La faim aiguë est principalement provoquée par les conflits, qui continuent de provoquer des déplacements massifs de population (près de 2 millions au Burkina Faso seul). La violence empêche les gens d’accéder aux marchés, aux champs ou à l’aide humanitaire », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, Le Cuziat a indiqué que la région subit actuellement les conséquences d’une saison des pluies « très mauvaise » en 2021, l’une des pires de ces quarante dernières années.

La guerre en Ukraine affecte également cette région en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires, des pénuries d’énergie et d’engrais.

L’expert du PAM a souligné que seuls 46% des besoins en engrais de la région ont été couverts, ce qui pourrait entraîner une baisse de 20% de la production agricole en 2022 par rapport à la moyenne entre 2017 et 2020.

« Nous envisageons maintenant l’avenir avec un niveau d’inquiétude encore plus élevé, car la disponibilité alimentaire dans la région est menacée », a-t-il averti.

Selon Le Cuziat, environ 70% des régions du Tchad sont en crise nutritionnelle et rappelle que ce pays a déclaré début juin une urgence alimentaire, en plus de solliciter l’aide humanitaire auprès des différents acteurs nationaux et partenaires internationaux.

Cependant, « le PAM est confronté à un triple danger : les besoins sont à des niveaux record, les ressources diminuent et le coût de la réponse s’envole avec la hausse des prix du carburant et des matières premières et un accès limité en raison de l’insécurité », a-t-il ajouté. EPE

Swissinfo, 28 juin 2022

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