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Selon Le Monde qui cite ses amis ukrainiens, Brahim Saadoun était “tombé amoureux de l’Ukraine” et voulait rendre la pareille à ce pays qui lui a tant donné” en s’engageant dans l’armée de ce pays à l’automne 2021. C’est dans l’uniforme de la 36e brigade d’infanterie de marine de Marioupol qu’il a été capturé en avril dernier dans le Donbass, précise-t-il.
D’après le journal français, cette triple condamnation à mort a, en revanche, été qualifiée de “crime de guerre” par le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, tandis que la Cour européenne des droits de l’homme a ordonné à Moscou de surseoir à l’exécution de Brahim Saadoun.
De la part de Rabat, c’est le silence radio. “La seule déclaration officielle est venue de l’ambassade du Maroc à Kiev : elle s’est limitée à confirmer que Brahim Saadoun portait “l’uniforme de l’armée d’État ukrainienne” lors de sa capture, ajoutant qu’il “était actuellement emprisonné par une entité que ni l’ONU ni le Maroc ne reconnaissent”. Une telle absence de reconnaissance des autorités de facto de Donetsk justifie une forme de passivité officielle à Rabat, en termes d’assistance consulaire à Brahim Saadoun”. “Cette affaire est donc portée au Maroc par les seules organisations de défense des droits de l’homme, alors que le père de Brahim Saadoun, policier à la retraite, a publiquement demandé la clémence du président russe Vladimir Poutine, sans recevoir aucune réponse du Kremlin”, ajoute-t-il.
Pour le quotidien gaulois, “l’embarras du Maroc, généralement plus prompt à défendre ses ressortissants à l’étranger, renvoie à l’ambiguïté de sa position sur le conflit ukrainien. Le Maroc a en effet décidé de ne pas participer au vote de l’Assemblée Générale qui, le 2 mars, a condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Rabat n’a pas osé aller aussi loin, mais a souhaité, en ne participant pas à ce vote très symbolique, épargner la Russie, premier partenaire militaire de son rival algérien. Le Maroc, qui occupe la majeure partie de l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, et qui en revendique l’intégralité, veut aussi s’épargner l’hostilité de Moscou au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies. C’est ainsi que de tels calculs diplomatiques pèsent sur le sort de Brahim Saadoun”.
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