Maroc, Tunisie, TICAD 8, Sahara Occidental,
La huitième édition de la TICAD (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique) entre le Japon et le continent africain, qui s’est déroulé ces derniers jours en Tunisie, a été, de l’avis unanime des observateurs un véritable succès.
Créée en 1993, la Conférence marque le long engagement du Japon en Afrique. Entre aide au développement et partenariats économiques à long terme, le Japon s’est engagé cette année a accordé un soutien de 30 milliards de dollars destinés au développement des pays du continent africain. La Tunisie a ainsi tenu le pari d’organiser cette conférence. Pourtant cela n’a pas été facile tant à un moment donné une sérieuse menace a plané sur cette conférence. Oeuvre du Maroc, cette tentative de saborder ce sommet a, finalement, fait long feu.
Le Maroc, qui a boycotté ce sommet, n’a pas réussi, comme il l’espérait ardemment, a entrainer dans son sillage d’autres pays africains. Pourtant il a tout tenté dans ce sens en mobilisant à outrance ces médias, ses relais et ses lobbies pour faire pression sur certains pays africains alliés. Le départ précoce de ce sommet d’un dirigeant africain a été présenté par les marocains comme un signe de soutien à sa position. Il n’en fut rien puisque d’autres raisons étaient à l’origine de ce départ précipité de ce dirigeant. Un échec diplomatique, un autre, qui atteste indubitablement de la perte de vitesse de la diplomatie du Makhzen. Mais que s’est-il passé pour que le Maroc tente ainsi de saborder cette conférence pour ses intérêts étroits au détriment de celles de tout un continent ?
La question du Sahara occidental est à l’origine de cet impair marocain . Rabat n’a pas admis que le président de la RASD et chef du Polisario, Brahim Ghali, participe à cette conférence. Ce qui a le plus irrité le Makhzen c’est le fait que le Président tunisien, Kais Saied, accueille et s’entretient avec le Président Brahim Ghali. Ce dernier est venu participer à cette conférence comme tous les autres dirigeants ou représentants des dirigeants. Il en a parfaitement le droit car son pays , la RASD, est membre de plein droit de l’Union africaine (UA).
Un membre fondateur, de surcroît. Et c’est cet argument massue qui a été présenté par la Tunisie pour justifier l’action du président Kaïs Saïed. Mais le Maroc ne l’a pas entendu de cette oreille. Il a alors de suite convoqué son ambassadeur accrédité à Tunis en guise de protestation. En réaction à cette outrance diplomatique la Tunisie en a fait de même en convoquant à son tour son ambassadeur accrédité à Rabat.
Dans un communiqué le ministère tunisien des Affaires étrangères a exprimé son “profond étonnement face à ce qui a été déclaré dans un communiqu du Royaume du Maroc.” le qualifiant d’”inacceptable.” “Il convient de préciser dans ce cadre que l’Union africaine, en tant que principal participant à cette conférence, avait appelé tous ses membres, y compris la RASD, à y prendre part,” ajoute le communiqué. Cela a, l’évidence, créé une crise diplomatique avec la Tunisie.
Le Maroc est familier avec ces méthodes faites de chantages, de provocations et de pressions. Mais cela ne réussit pas à tous les coups et cette fois-ci le Makhzen s’est juste ridiculisé en perdant la face.
Par : KAMAL HAMED
Le Midi libre, 31/08/2022
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