8/12/11 à 16:50
Khouildi Hamidi
Khouildi Hamidi, l’ex-coordinateur du renseignement de Mouammar Kadhafi, son fils Khaled, et plusieurs de ses collaborateurs se seraient vus octroyer un droit de séjour au Maroc, au grand dam du Conseil national de transition (CNT) libyen. D’autres ex-personnalités libyennes ont trouvé refuge dans le royaume, dont Ali Kilani, ancien directeur de la radio et de la télévision, et Oman Boukraa, “monsieur Maghreb” de l’ancien régime. Ah, la légendaire hospitalité marocaine !
Exclusif : le trésor de Kadhafi et le vrai-faux passage de Senoussi par le Maroc
Posté le : 23 mars, 2012
Alors que des informations contradictoires ont circulé dans les médias sur un éventuel séjour de l’ancien chef du renseignement libyen, Abdallah Al Senoussi, par le Maroc avant son arrivée rocambolesque à Noukchott, une source bien introduite auprès des services de renseignements extérieurs français, la DGSE croit savoir que Senoussi n’aurait effectivement que « transité » par l’aéroport de Casablanca , et que les différents services de renseignements marocains étaient au courant de sa courte villégiature, et en auraient tenu informé leurs homologues libyens. Rabat, qui a été très tôt impliquée dans les opérations du CNT l’an dernier, et qui entretient des liens « privilégiés » avec le nouvel exécutif- le ministre marocain des affaires étrangères de l’époque , Taiëb el fassi, avait été le premier diplomate étranger à se rendre à Benghazi- aurait ainsi agit « de concert » avec les nouveaux services libyens, avec lesquels il n’y aurait pas l’ « ombre d’un papier à cigarettes », selon cette même source. Toujours selon lui, le plus important pour Tripoli serait désormais de récupérer les fameux comptes numérotés en Suisse et dans les Paradis Fiscaux, dont seul Senoussi détiendrait les codes. L’homme de tous les secrets de Kadhafi aurait disposé ces codes dans de nombreuses « boites aux lettres mortes » disséminées en Europe et en Afrique, ce qui constitue pour lui une sorte d’ « assurance vie » à l’égard du CNT. En effet, en l’absence de ces fameux numéros de comptes, la recherche de la fortune cachée par Kadhafi et son clan, qui se monterait à plusieurs milliards de dollars, pourrait durer des années, voire ne pas aboutir du tout. Ceci est du au fait que les gestionnaires de comptes dans les paradis fiscaux ne sont pas sommés de fournir les comptes de leurs clients, sauf si des références précises leurs sont fournies par la justice de leur pays. Etant donné que l’on est en présence de comptes qui ne portent pas de noms, mais des numéros qui cachent souvent des sociétés écrans, impossible de retracer les comptes et l’argent qui se cache derrière. Au vu de ces révélations, l’on comprend mieux le manque d’empressement de Nouakchott pour remettre Senoussi au Libyens ou à la CPI….
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Source maghreb confidentiel
Pourquoi Rabat a lâché Senoussi 22 mars 2012
L’ex-chef des services secrets libyens (et beau-frère de l’ex-guide Mouammar Kadhafi) Abdallah Senoussi a séjourné plus de deux mois à Casablanca avant son départ pour Nouakchott, selon nos sources dans le royaume. C’est laDirection générale des études et de la documentation (DGED, le service de renseignement extérieur dirigé par Yassine Mansouri) qui le “baby-sittait” avant que Rabat, sous forte pression de Tripoli, ne décide de s’en débarrasser. Si le Maroc peut assumer la présence de seconds couteaux sur son sol, celle d’Abdallah Senoussi, “boîte noire” du régime kadhafiste, également réclamé par Paris (attentat du DC 10d’UTA), était devenue gênante. Surtout après le voyage à Tripoli du ministre de l’intérieur Mohand Laenser et de membres de la DGED pour la Conférence régionale sur la sécurité aux frontières. A Rabat, depuis le 17 mars, la DST et la DGED tentent d’éviter que des informations sur l’accueil officieux des anciens du régime de Kadhafi ne s’ébruitent trop.
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Le mensonge de la DGED à propos de Abdellah Senoussi, ex-chef des renseignements militaires libyens
Note de la DGED a/s du séjour au Maroc de Abdellah Senoussi, ex-chef des renseignements militaires libyens.
Pour ne pas contrarier les pays africains, le Maroc n’a pas voulu arrêter Abdellah Senoussi, mais ils ont bien pris le soin de le dénoncer aux autorités mauritaniennes et annoncé le démantèlement d’un réseau de trafic de drogues libyens imaginaire.
Le mensonge de la DGED à propos de Abdellah Senoussi, ex-chef des renseignements militaires libyens
Note de la DGED a/s du séjour au Maroc de Abdellah Senoussi, ex-chef des renseignements militaires libyens.
Pour ne pas contrarier les pays africains, le Maroc n’a pas voulu arrêter Abdellah Senoussi, mais ils ont bien pris le soin de le dénoncer aux autorités mauritaniennes et annoncé le démantèlement d’un réseau de trafic de drogues libyens imaginaire.
L’ex-chef du renseignement de Kadhafi de retour en Libye
AFP, 5 sept 2012
Abdallah al-Senoussi, ex-chef des services de renseignement du régime de Mouammar Kadhafi, a été extradé par la Mauritanie et a déjà quitté mercredi ce pays où il était détenu depuis mars, a appris l’AFP de sources officielles concordantes à Nouakchott.
“Les autorités mauritaniennes remettent l’ex-chef des renseignements libyens Abdallah al-Senoussi à la Libye”, pouvait-on lire en arabe sur un bandeau défilant sur la télévision d’Etat mauritanienne, sans plus de détails. Un responsable mauritanien, joint par l’AFP, a parlé d'”extradition” de M. al-Senoussi, et a ensuite précisé qu’ “il a effectivement quitté la Mauritanie”, sans indiquer la date de son départ du pays. “Toutes les procédures légales concernant cette extradition ont été respectées et les garanties d’usage données par le gouvernement libyen”, a-t-il assuré sous couvert d’anonymat, sans autres commentaires.
La Cour pénale internationale (CPI), basée à La Haye, a indiqué mercredi à l’AFP qu’elle n’avait “pas d’information à ce sujet” tout en rappelant que M Senussi était “recherché par la CPI, qui a lancé contre lui un mandat d’arrêt “pour crimes contre l’Humanité”.
Plusieurs autres sources officielles mauritaniennes interrogées par l’AFP ont indiqué qu’une délégation libyenne, comprenant les ministres de la Défense et des Finances ainsi que le chef d’état-major de l’armée libyenne ont séjourné mardi à Nouakchott. Les sources estiment que ce déplacement entrait dans le cadre de l’extradition de M. al-Senoussi, recherché par la CPI et par la Libye.
Le séjour de la délégation libyenne n’a fait l’objet d’aucune communication officielle à Nouakchott. Beau-frère de l’ancien “Guide de la révolution” libyenne, Abdallah al-Senoussi, un colonel, faisait partie du premier cercle entourant Mouammar Kadhafi, dirigeant libyen déchu et tué en 2011.
Recherché par la CPI, par la France et par la Libye, M. al-Senoussi est entré en Mauritanie avec un passeport malien sous une fausse identité, et a été arrêté dans la nuit du 16 au 17 mars à l’aéroport de Nouakchott, alors qu’il arrivait du Maroc. Il avait été placé en garde à vue avant d’être inculpé le 21 mai de “falsification de document de voyage” et entrée illégale dans le pays. Il était détenu à Nouakchott depuis son arrestation.
Le président mauritanien Mohammed Ould Abdel Aziz avait indiqué le 6 août que le Libyen serait jugé avant toute décision concernant son éventuelle extradition. “C’est lorsque la justice mauritanienne aura terminé avec son dossier qu’une décision politique sera envisagée pour son extradition. (…) M. al-Senoussi a des problèmes avec la justice en Mauritanie, il doit être jugé pour son entrée avec une fausse identité en Mauritanie”, avait dit le président Ould Abdel Aziz lors d’une déclaration publique à Atar (nord de la Mauritanie).
Selon lui, “le passeport avec lequel al-Senoussi est entré en Mauritanie n’est pas falsifié, mais il y est indiqué qu’il est Malien et il se présente sous un faux nom, ce pourquoi la justice mauritanienne doit le juger”. Et cette “situation a été expliquée aux délégations libyennes venues demander l’extradition, tout comme à la partie française” qui réclame également l’extradition de l’ex-chef libyen des services de renseignements pour son rôle dans l’attentat contre un avion d’UTA en 1989.
Une délégation libyenne, dirigée à l’époque par le Premier ministre Abderrahim El-Kib, était venu début juillet à Nouakchott pour demander au président Ould Abdel Aziz l’extradition d’al-Senoussi. La CPI a émis un mandat d’arrêt à l’encontre d’Abdallah al-Senoussi le 27 juin 2011, l’accusant d’avoir commis “des meurtres et des persécutions de civils constitutifs de crimes contre l’humanité” dès le début, mi-février 2011, de la révolte contre le régime de Kadhafi.
Note a.s médiatisation du démantèlement réseau de trafic de drogue ( a composante Lybienne )
18 mars 2012
Les services de sécurité Marocains ont annoncé le démantèlement d’un important réseau de trafic de drogue animé par des Lybiens, cette annonce s’est accompagnée d’un importantes retombées a l’échelle nationale (journaux télévisés, presse écrite et électronique )
Toutefois nous relevons qu’il n’y a eu aucune visibilité de ce succès sur les médias internationaux.
Aussi, cette opération de très grande envergure gagnerait a être valorisée et relayée dans un cadre médiatique puissant et adéquat, axé sur des cibles a l’international.
CONTRAINTES A ANTICIPER :
Nous recommandons, dans le cadre du traitement international, d’anticiper les contraintes suivantes :
Ketama : lieu de production et de conditionnement principal tel qu’en atteste l’enquête .
Ce constat doit être médiatiquement traité avec attention pour ne pas en faire un retour négatif ( du style « tolérance des autorités face a une réalité terrain connue de tous » )
En contrepartie nous suggérons de mettre en avant les avancées réalisées en terme d’éradication de surfaces plantées telles qu’en témoigne le dernier rapport de l’Onudi , et le satisfecit américain récemment délivré au Maroc pour avoir réduit les surfaces cultivées de cannabis de 65%
Le transfert de drogue vers l’Algérie : c’est une thématique chère a la machine de propagande Algérienne qui affirme régulièrement, par presse algérienne interposée que le Maroc inonde les villes algériennes de drogue et affecte la jeunesse ( ils vont jusqu’à en faire un motif de maintien du statu quo en ce qui concerne les frontières terrestres )
Il s’agira ici de relever que dans le cas de cette affaire l’Algérie n’a servi que de lieu de transit, notamment vers l’Egypte
Tindouf : A noter la publication la veille de la révélation de ce démantèlement, d’une enquête du quotidien égyptien Al Wafd (du parti éponyme) présentant les camps de Tindouf comme principale provenance de la drogue “qui inonde le Moyen-Orient“
Nous recommandons a ce propos d’éviter tout rapprochement avec cette thématique, qui reviendrait a la lacer comme entrant dans la stratégie de défense de l’intégrité territoriale
Relations Maroc Lybie : ce démantèlement est quasi concomitant avec les révélations sur présence d’armes a l’ambassade Lybienne et tentative de complot du régime Kaddafi telle qu’affirmée par Le Ministre Marocain de l’intérieur ( cf itw de M. Laenser a akhbar al yaoum vendredi le 15 mars ) et l’arrestation de Senoussi.
Autant d’éléments qui plaident pour la mise en évidence d’une collaboration sécuritaire entre le Royaume et le CNT Lybien , notamment le cas échéant sur le trafic de drogue ( voire avec les services de sécurité Maliens et Nigériens )
Risque d’amalgame avec l’affaire du narco trafiquant Ould Hiboul de Témara, a gérer médiatiquement
ACTIONS MEDIATIQUES RECOMMANDEES
Tout en respectant le rythme judiciaire de cette affaire nous recommandons de :
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Transmettre d’urgence aux relais a l’international les éléments disponibles sur ce démantèlement
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Produire un documentaire grand format tv de Medi 1 Sat . cette station offre une couverture internationale, notamment sur la région Maghreb et maitrise ce type de format (cf documentaire spécial sur actions de la gendarmerie Royale) et permet une maitrise du contenu éditorial. Lequel documentaire pourrait ensuite être repris sur le web et offert a des diffuseurs TV Africains .
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Encourager une chaine transnationale type France 24 ou Al Arabiya , moyennant accès a un contenu exclusif et a des témoins privilégiés a s’intéresser a ce démantèlement ( tout en tenant compte des contraintes évoquées en introduction afin d’éviter toute biais tel l’émission de la chaine française M 6 )
- Provoquer l’intérêt de médias Américains, sensibles a la question de la sécurité dans la zone sahélienne et aux nouvelles routes de la drogue ( pistes : Souad Mkhennet , Fox news ou autre support du réseau Charai )
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Provoquer intérêt relais Espagnols spécifiques (du type Pedro Canales ou De Vega ) intéressés particulièrement par la thématique Sahel en raison de l’enlèvement de ressortissants Espagnols
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Le grand reporter du Figaro Georges Malbrunot serait susceptible d’être intéressé compte tenu de son intérêt pour les éléments géo stratégiques et la sous région Sahel
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Jeune Afrique pour les ramifications panafricaines de ce réseau démantelé
LEVIERS DE CONTENU :
Thématique de fonds sécurité dans le Sahel
Blanchiment de grand format ( plus de 30 milliards de dollars recyclés par cette bande criminelle ! ) et ses liens avec les marchés financiers ( cambiste Marocain interpellé …)
Liens entre trafic de drogue et séparatisme Touareg ( notamment a travers rôle joué par le surnommé Hama Hamani dit Djanet )
Filature intelligente par les services Marocains depuis 2011 et le respect de l’Etat de droit
L’envergure du trafic démantelé : 50 expéditions portant sur 90 tonnes, 15 millions de dhs saisis, ramifications dans plusieurs pays ( maroc , algerie , lybie, niger, mali, egypte, émirats…)
Ce démantèlement n’est pas un acte isolé, il s’inscrit dans la lignée de l’action profonde et continue du Royaume contre le crime international ( revenir sur le démantèlement important d’octobre 2010 dirigé par des Espagnols s’activant entre le Maroc et le Mami)
Le timing : la révélation médiatique de ce démantèlement est intervenue plusieurs jours avant l’annonce de l’arrestation de Senoussi en provenance du Maroc, ce qui laisse ouverte toute possibilité de lecture croisée
QUELQUES RELAIS POTENTIELS :
Pr Boukantar, Pr Benhammou ,Jawad Kerdoudi de l’Imri, Gabriel Banon, Hassan Alaoui directeur de L’Unité de traitement du renseignement financier (UTRF) , Pr Aymeric chauprade ( ou équivalent ), Wali Khalid Zerouali , des responsables de la Bnpj…
Le Maroc a-t-il facilité la fuite des kadhafistes?
par Ali Amar,
le 9 août 2012
Mise à jour du 9 août : En visite au Maroc les 7 et 8 août, Ali H’mida Achour, le ministre libyen de la Justice a demandé à son homologue marocain, Mustapha Ramid, l’extradition de certains responsables de l’ancien régime «au passé criminel», réfugiés dans le royaume depuis la chute de Kadhafi. Une demande qui pourrait aboutir, Ramid s’est dit disposé à «coopérer pleinement» dans ce sens.
***
C’est l’un des personnages-clés du régime Khadafi qui vient d’être arrêté en Mauritanie, alors qu’il arrivait du Maroc. Abdallah al-Senoussi était un pilier de l’ancien régime libyen: il était le puissant patron des services secrets libyens mais aussi le beau-frère du colonel Khadafi. L’homme est accusé de crimes contre l’humanité. Il est recherché par la Cour pénale internationale (CPI). Mais la France s’y intéresse aussi, il est le principal accusé dans l’explosion au-dessus du Niger d’un avion de la compagnie UTA transportant 170 personnes dont 54 français. En 1999, la justice française l’avait condamnée par contumace à la réclusion à perpétuité pour cet acte terroriste.
Drôle de cavale de Tripoli à Nouackchott
Fin de cavale donc pour cet ex-homme fort de Tripoli qui a été arrêté le 18 mars, à l’aéroport de Nouakchott à bord d’un vol régulier en provenance de Casablanca? En novembre 2011, le Conseil national de transition (CNT) avait annoncé son arrestation dans le sud désertique libyen aux confins de la frontière avec le Niger avant de se rétracter. Aucune information n’était plus disponible sur cet énigmatique personnage. Les hommes du CNT avaient, dit-on, perdu sa trace. Et plus personne ne parlait de lui dans le chaos libyen.
Celui qui a soutenu le colonel Khadafi jusqu’à sa chute a longtemps présidé le service de renseignements militaires, qui, selon l’acte d’accusation de la Cour pénale internationale, était l’un des organes de répression les plus terribles du régime déchu. Selon la CPI, le service qu’il dirigeait s’est rendu coupable de meurtres, de persécutions de civils pendant la révolution.
La Cour estime qu’à Bengazhi, bastion des insurgés, la population a été victime d’atrocités commises par les forces de sécurité sous les ordres d’Abdallah al-Senoussi. Il est aussi accusé d’avoir en 1996 réprimé violemment une émeute dans la prison d’Abou Salim située au cœur de la capitale libyenne, où plus d’un millier de prisonniers avaient été sommairement exécutés.
Une importante délégation du CNT libyen s’est déplacée à Nouakchott pour obtenir son extradition demandée aussi bien par la justice française que par le nouveau pouvoir à Tripoli. D’intenses tractations seraient en cours avec la Mauritanie qui aurait déjà donné son accord de principe pour livrer celui qui détient le plus de secrets sur l’ancien guide de la Jamahiriyah. Ceci-dit, Nouackchott souffle toujours le chaud et le froid sur ses intentions. Elle n’a pas signé le traité instituant la CPI et rien ne l’oblige en droit à livrer le suspect à la Cour qui siège à La Haye.
Un mystérieux séjour au Maroc
Avant son interception à l’aéroport de Nouackchott, Al-Senoussi aurait en fait passé plusieurs semaines au Maroc, après avoir passé les frontières du royaume muni, selon la version officielle, d’un passeport malien falsifié. «Mais son périple en mode incognito sera de courte durée. Les services de renseignement marocains le mettent assez vite sous surveillance et informent leurs homologues mauritaniens des détails de son vol» rapporte TelQuel. Pourquoi ne pas l’avoir arrêté au Maroc dans ce cas?
«Rabat ne voulait pas s’impliquer directement dans cette affaire. Plusieurs mandats d’arrêt internationaux ont été lancés contre al-Senoussi, ce qui rend son extradition assez problématique», explique une source citée par TelQuel.
Cette thèse est pourtant mise en doute par certains médias marocains comme Demain Online qui font allusion aux rapports ambigus qu’a pu avoir le proche collaborateur de Kadhafi avec les services de renseignement marocains. Alors que l’ex-dictateur avait normalisé ses relations avec l’Occident et notamment la France, le Maroc qui avait pu obtenir du régime de Kadhafi sa neutralité sur le conflit du Sahara Occidental avait aussi tissé les liens d’intérêt avec Tripoli.
Sur le plan économique, et malgré les dénégations officielles du Maroc sur la présence d’actifs liés à la famille du Guide déchu, la Libye avait entrepris d’investir dans le pays. Exemple parmi d’autres, la compagnie Libya Oil Holding (LOH) dirigée alors par Ali Shamekh «Monsieur pétrole» historique de Mouammar Kadhafi, a repris en 2008 les 182 stations-services d’Exxon-Mobil, rebaptisées Oilibya. C’est aussi depuis Casablanca que LOH gère toutes ses filiales africaines, via African Corporate Services.
En mars 2011, en pleine révolution libyenne, le palais avait cherché à ménager le pouvoir de Kadhafi. L’ambassade libyenne à Rabat, désertée par les diplomates du régime, avait été investie par des Libyens se réclamant du CNT. Mais les autorités marocaines qui n’avaient pas encore reconnu leur légitimité leur avaient interdit de lever le drapeau tricolore arboré par les insurgés. A l’époque, le Maroc était farouchement opposé à une intervention de l’OTAN en Libye.
Le réchauffement des relations entre Tripoli et Rabat n’a pu se faire qu’à l’aune de contacts entre leurs services secrets respectifs et probablement aussi sous les auspices de la France. Une relation triangulaire que l’on retrouve dans certains dossiers où al-Senoussi est omniprésent et dont Paris et Rabat préféreraient à l’évidence que l’on taise.
Opération «Popcorn»
Abdallah al-Senoussi, en sa qualité de chef du renseignement militaire, était le client d’Amesys (une filale de Bull), l’entreprise française ayant vendu à Tripoli son système EAGLE de surveillance d’Internet. Avec la chute de Kadhafi, le Wall Street Journal avait mis la main sur les dossiers de ce système qui permettait de contrôler les messageries mail et les conversations instantanées (chats), ainsi que les vidéoconférences effectuées avec Skype. Amesys est liée à l’homme d’affaires Ziad Takieddine, un marchand d’armes impliqué dans d’embarrassants trafics d’armement qui a introduit le système dès 2006 en Libye. Or, il se trouve que le même système de surveillance aurait été vendu au Maroc comme l’a révélé le Canard Enchaîné. La distribution du numéro du Canard Enchaîné qui révélait l’affaire et comprenait une caricature du roi avait été perturbée au Maroc.
Le contrat, dénommé «Projet Popcorn» d’un montant de 2 millions de dollars devait assurer aux services de renseignement marocains la livraison d’ordinateurs et de disques durs de stockage, mais surtout l’installation du fameux logiciel d’espionnage EAGLE.
Ziad Takieddine, l’ami commun
Le marchand d’armes Ziad Takieddine qui avait huilé la même transaction avec les Libyens est par ailleurs une vieille connaissance du royaume. En 1986, alors qu’il était un proche collaborateur de Cheikh Ali Ben Mussalem, un conseiller du roi Fahd d’Arabie Saoudite, il avait assisté un certain Abdul Rahman Salaheddine Al Assir, homme d’affaires libanais aujourd’hui décédé, marié un temps à la sœur du marchand d’armes Adnan Khashoggi, dans une tentative de vente d’une escadrille de mirage péruviens au Maroc. A l’époque, le Président du Pérou, Alan Garcia Perez étudiait la rétrocession au Maroc de 12 des 26 Mirage 2000 commandés à Dassault. Hassan II avait alors décliné l’offre.
Avec le Maroc, Al Assir mènera à terme d’autres juteux contrats via Excell, une officine montée à Madrid. Il perçoit de jolies commissions pour la vente en 1987 de matériel français pour l’armée de terre marocaine, dont des blindés de type AMX 13. En 1994, c’est avec la société espagnole Pegaso qu’il réussira à remplir un contrat portant sur des véhicules de transport de troupes aux Forces armées royales. A l’époque, le bureau de la CIA à Rabat le surveillait de près.
C’est par ailleurs lors d’un déplacement en 1994 dans le sud marocain que François Léotard, alors ministre français de la défense, avait scellé avec les Saoudiens le fameux contrat Sawari II dans lequel Al Assir était intervenu.
En France, dès septembre 1995, le réseau Al Assir avait été banni par Jacques Chirac pour faire barrage aux Balladuriens. On connaitra la suite des implications de ce marchand d’armes dans les hautes sphères politiques françaises avec l’affaire Karachi et son lot de révélations sur son système présumé de rétributions occultes.
Ces liens entretenus dans le marigot de contrats occultes mettant en scène des intérêts sécuritaires croisés entre la France, le Maroc, la Libye et l’Arabie Saoudite ont-ils joué dans la cavale d’al-Senoussi? Rabat a-t-il laissé filé l’encombrant espion libyen vers la Mauritanie avec l’assentiment de Paris pour éviter qu’il livre ses secrets à la justice internationale? Autant de questions qui restent sans réponse.
La planque marocaine du clan Kadhafi
Toujours est-il que dès le déclenchement de la révolution libyenne, le Maroc n’a pas hésité à accueillir de nombreux partisans de l’ancien chef d’Etat libyen.
«Affublé d’une réputation de terre d’accueil hospitalière, une tradition chère au royaume chérifien, le Maroc est le pays qui arrive en tête des destinations préférées des pro-kadhafi» affirmait Maghreb Confidentiel.
Alors que plusieurs anciens partisans du régime du guide s’étaient réfugiés au Niger, ce pays n’a été qu’une étape avant la destination finale pour certains d’entre eux qui est le Maroc.
Ces informations ont été révélées par des kadhafistes en fuite après avoir été arrêtés par l’armée nigérienne dans le massif de l’Air, à deux pas de la frontière algérienne.
«Le Maroc est le pays maghrébin le plus éloigné de la Libye ce qui serait un avantage pour ces déserteurs» selon Jeune Afrique.
Dès le 7 septembre, le commandant Khouildi Hamidi, très proche de Kadhafi – il était son coordinateur du renseignement-, avait été arrêté à l’aéroport de Tunis-Carthage alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol à destination de Casablanca.
Khouildi Hamidi, son fils Khaled, et plusieurs de ses collaborateurs se sont vus octroyer un droit de séjour au Maroc, au grand dam du CNT (Conseil national de Transition).
«Si le commandant Khouildi Hamidi et sa famille semblent s’être effacés – ce dernier aurait trouvé refuge au Venezuela et son fils Khaled serait toujours au Maroc -, d’autres proches de Kadhafi s’agitent» rapportait Maghreb Confidentiel.
Kadhafistes réfugiés au royaume
Une véritable source d’inquiétude pour Tripoli, qui a recemment dépêché à Rabat le colonel Ahmed Bani, porte-parole militaire du CNT. Ce dernier a fait le voyage au Maroc, officiellement pour rendre visite aux blessés de guerre, officieusement pour aborder avec Rabat la question des kadhafistes réfugiés dans le royaume, à leur tête, le général Khaled Touhami, ex-chef de la sécurité intérieure du colonel qui a résidé un temps à Agadir. Il est épaulé par les enfants d’un ancien membre des services de sécurité de Kadhafi, Ezzedine Al Hanshiri, tué en octobre par les rebelles à Syrte.
D’autres hauts responsables du défunt Guide se trouvaient aussi au Maroc en janvier, toujours selon Maghreb Confidentiel: l’ancien ministre du tourisme Ammar El Tayef, l’ex-ministre des affaires maghrébines Omran Boukraa et Ali Abdelsamee, président de la Ligue des natifs du premier septembre, regroupant les Libyens nés le jour de la prise de pouvoir de Kadhafi, et longtemps très puissante.
D’autres ex-personnalités libyennes ont trouvé un refuge provisoire chez Mohammed VI. Parmi eux, on retrouve Ali Kilani, ex-directeur de la radio et de la télévision d’Etat, Abdelhafiz Messaoud, ancien commandant de la région Sud, et Abdelhamid Sayeh, ex-membre des Comités révolutionnaires.
Aux dernières nouvelles, certains d’entres eux se seraient envolés pour Le Caire, où le procureur général de la Libye, Abdelaziz Hassadi, les traqueraient en vain, en plus de ceux qui se sont réfugiés à Tunis ou Alger.
Le Maroc a-t-il facilité la fuite des kadhafistes? | Slate Afrique
Le bref séjour d’Abdallah al-Senoussi au Maroc comporte bien de zones d’ombres. L’ancien chef des renseignements libyens détient des secrets compromettants pour Paris, mais aussi peut-être pour Rabat, qui a offert l’asile temporaire à d’autres kadhafistes.
Mise à jour du 9 août : En visite au Maroc les 7 et 8 août, Ali H’mida Achour, le ministre libyen de la Justice a demandé à son homologue marocain, Mustapha Ramid, l’extradition de certains responsables de l’ancien régime «au passé criminel», réfugiés dans le royaume depuis la chute de Kadhafi. Une demande qui pourrait aboutir, Ramid s’est dit disposé à «coopérer pleinement» dans ce sens.
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C’est l’un des personnages-clés du régime Khadafi qui vient d’être arrêté en Mauritanie, alors qu’il arrivait du Maroc. Abdallah al-Senoussi était un pilier de l’ancien régime libyen: il était le puissant patron des services secrets libyens mais aussi le beau-frère du colonel Khadafi. L’homme est accusé de crimes contre l’humanité. Il est recherché par la Cour pénale internationale (CPI). Mais la France s’y intéresse aussi, il est le principal accusé dans l’explosion au-dessus du Niger d’un avion de la compagnie UTA transportant 170 personnes dont 54 français. En 1999, la justice française l’avait condamnée par contumace à la réclusion à perpétuité pour cet acte terroriste.
Drôle de cavale de Tripoli à Nouackchott
Fin de cavale donc pour cet ex-homme fort de Tripoli qui a été arrêté le 18 mars, à l’aéroport de Nouakchott à bord d’un vol régulier en provenance de Casablanca? En novembre 2011, le Conseil national de transition (CNT) avait annoncé son arrestation dans le sud désertique libyen aux confins de la frontière avec le Niger avant de se rétracter. Aucune information n’était plus disponible sur cet énigmatique personnage. Les hommes du CNT avaient, dit-on, perdu sa trace. Et plus personne ne parlait de lui dans le chaos libyen.
Celui qui a soutenu le colonel Khadafi jusqu’à sa chute a longtemps présidé le service de renseignements militaires, qui, selon l’acte d’accusation de la Cour pénale internationale, était l’un des organes de répression les plus terribles du régime déchu. Selon la CPI, le service qu’il dirigeait s’est rendu coupable de meurtres, de persécutions de civils pendant la révolution.
La Cour estime qu’à Bengazhi, bastion des insurgés, la population a été victime d’atrocités commises par les forces de sécurité sous les ordres d’Abdallah al-Senoussi. Il est aussi accusé d’avoir en 1996 réprimé violemment une émeute dans la prison d’Abou Salim située au cœur de la capitale libyenne, où plus d’un millier de prisonniers avaient été sommairement exécutés.
Une importante délégation du CNT libyen s’est déplacée à Nouakchott pour obtenir son extradition demandée aussi bien par la justice française que par le nouveau pouvoir à Tripoli. D’intenses tractations seraient en cours avec la Mauritanie qui aurait déjà donné son accord de principe pour livrer celui qui détient le plus de secrets sur l’ancien guide de la Jamahiriyah. Ceci-dit, Nouackchott souffle toujours le chaud et le froid sur ses intentions. Elle n’a pas signé le traité instituant la CPI et rien ne l’oblige en droit à livrer le suspect à la Cour qui siège à La Haye.
Un mystérieux séjour au Maroc
Avant son interception à l’aéroport de Nouackchott, Al-Senoussi aurait en fait passé plusieurs semaines au Maroc, après avoir passé les frontières du royaume muni, selon la version officielle, d’un passeport malien falsifié. «Mais son périple en mode incognito sera de courte durée. Les services de renseignement marocains le mettent assez vite sous surveillance et informent leurs homologues mauritaniens des détails de son vol» rapporte TelQuel. Pourquoi ne pas l’avoir arrêté au Maroc dans ce cas?
«Rabat ne voulait pas s’impliquer directement dans cette affaire. Plusieurs mandats d’arrêt internationaux ont été lancés contre al-Senoussi, ce qui rend son extradition assez problématique», explique une source citée par TelQuel.
Cette thèse est pourtant mise en doute par certains médias marocains comme Demain Online qui font allusion aux rapports ambigus qu’a pu avoir le proche collaborateur de Kadhafi avec les services de renseignement marocains. Alors que l’ex-dictateur avait normalisé ses relations avec l’Occident et notamment la France, le Maroc qui avait pu obtenir du régime de Kadhafi sa neutralité sur le conflit du Sahara Occidental avait aussi tissé les liens d’intérêt avec Tripoli.
Sur le plan économique, et malgré les dénégations officielles du Maroc sur la présence d’actifs liés à la famille du Guide déchu, la Libye avait entrepris d’investir dans le pays. Exemple parmi d’autres, la compagnie Libya Oil Holding (LOH) dirigée alors par Ali Shamekh «Monsieur pétrole» historique de Mouammar Kadhafi, a repris en 2008 les 182 stations-services d’Exxon-Mobil, rebaptisées Oilibya. C’est aussi depuis Casablanca que LOH gère toutes ses filiales africaines, via African Corporate Services.
En mars 2011, en pleine révolution libyenne, le palais avait cherché à ménager le pouvoir de Kadhafi. L’ambassade libyenne à Rabat, désertée par les diplomates du régime, avait été investie par des Libyens se réclamant du CNT. Mais les autorités marocaines qui n’avaient pas encore reconnu leur légitimité leur avaient interdit de lever le drapeau tricolore arboré par les insurgés. A l’époque, le Maroc était farouchement opposé à une intervention de l’OTAN en Libye.
Le réchauffement des relations entre Tripoli et Rabat n’a pu se faire qu’à l’aune de contacts entre leurs services secrets respectifs et probablement aussi sous les auspices de la France. Une relation triangulaire que l’on retrouve dans certains dossiers où al-Senoussi est omniprésent et dont Paris et Rabat préféreraient à l’évidence que l’on taise.
Opération «Popcorn»
Abdallah al-Senoussi, en sa qualité de chef du renseignement militaire, était le client d’Amesys (une filale de Bull), l’entreprise française ayant vendu à Tripoli son système EAGLE de surveillance d’Internet. Avec la chute de Kadhafi, le Wall Street Journal avait mis la main sur les dossiers de ce système qui permettait de contrôler les messageries mail et les conversations instantanées (chats), ainsi que les vidéoconférences effectuées avec Skype. Amesys est liée à l’homme d’affaires Ziad Takieddine, un marchand d’armes impliqué dans d’embarrassants trafics d’armement qui a introduit le système dès 2006 en Libye. Or, il se trouve que le même système de surveillance aurait été vendu au Maroc comme l’a révélé le Canard Enchaîné. La distribution du numéro du Canard Enchaîné qui révélait l’affaire et comprenait une caricature du roi avait été perturbée au Maroc.
Le contrat, dénommé «Projet Popcorn» d’un montant de 2 millions de dollars devait assurer aux services de renseignement marocains la livraison d’ordinateurs et de disques durs de stockage, mais surtout l’installation du fameux logiciel d’espionnage EAGLE.
Ziad Takieddine, l’ami commun
Le marchand d’armes Ziad Takieddine qui avait huilé la même transaction avec les Libyens est par ailleurs une vieille connaissance du royaume. En 1986, alors qu’il était un proche collaborateur de Cheikh Ali Ben Mussalem, un conseiller du roi Fahd d’Arabie Saoudite, il avait assisté un certain Abdul Rahman Salaheddine Al Assir, homme d’affaires libanais aujourd’hui décédé, marié un temps à la sœur du marchand d’armes Adnan Khashoggi, dans une tentative de vente d’une escadrille de mirage péruviens au Maroc. A l’époque, le Président du Pérou, Alan Garcia Perez étudiait la rétrocession au Maroc de 12 des 26 Mirage 2000 commandés à Dassault. Hassan II avait alors décliné l’offre.
Avec le Maroc, Al Assir mènera à terme d’autres juteux contrats via Excell, une officine montée à Madrid. Il perçoit de jolies commissions pour la vente en 1987 de matériel français pour l’armée de terre marocaine, dont des blindés de type AMX 13. En 1994, c’est avec la société espagnole Pegaso qu’il réussira à remplir un contrat portant sur des véhicules de transport de troupes aux Forces armées royales. A l’époque, le bureau de la CIA à Rabat le surveillait de près.
C’est par ailleurs lors d’un déplacement en 1994 dans le sud marocain que François Léotard, alors ministre français de la défense, avait scellé avec les Saoudiens le fameux contrat Sawari II dans lequel Al Assir était intervenu.
En France, dès septembre 1995, le réseau Al Assir avait été banni par Jacques Chirac pour faire barrage aux Balladuriens. On connaitra la suite des implications de ce marchand d’armes dans les hautes sphères politiques françaises avec l’affaire Karachi et son lot de révélations sur son système présumé de rétributions occultes.
Ces liens entretenus dans le marigot de contrats occultes mettant en scène des intérêts sécuritaires croisés entre la France, le Maroc, la Libye et l’Arabie Saoudite ont-ils joué dans la cavale d’al-Senoussi? Rabat a-t-il laissé filé l’encombrant espion libyen vers la Mauritanie avec l’assentiment de Paris pour éviter qu’il livre ses secrets à la justice internationale? Autant de questions qui restent sans réponse.
La planque marocaine du clan Kadhafi
Toujours est-il que dès le déclenchement de la révolution libyenne, le Maroc n’a pas hésité à accueillir de nombreux partisans de l’ancien chef d’Etat libyen.
«Affublé d’une réputation de terre d’accueil hospitalière, une tradition chère au royaume chérifien, le Maroc est le pays qui arrive en tête des destinations préférées des pro-kadhafi» affirmait Maghreb Confidentiel.
Alors que plusieurs anciens partisans du régime du guide s’étaient réfugiés au Niger, ce pays n’a été qu’une étape avant la destination finale pour certains d’entre eux qui est le Maroc.
Ces informations ont été révélées par des kadhafistes en fuite après avoir été arrêtés par l’armée nigérienne dans le massif de l’Air, à deux pas de la frontière algérienne.
«Le Maroc est le pays maghrébin le plus éloigné de la Libye ce qui serait un avantage pour ces déserteurs» selon Jeune Afrique.
Dès le 7 septembre, le commandant Khouildi Hamidi, très proche de Kadhafi – il était son coordinateur du renseignement-, avait été arrêté à l’aéroport de Tunis-Carthage alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol à destination de Casablanca.
Khouildi Hamidi, son fils Khaled, et plusieurs de ses collaborateurs se sont vus octroyer un droit de séjour au Maroc, au grand dam du CNT (Conseil national de Transition).
«Si le commandant Khouildi Hamidi et sa famille semblent s’être effacés – ce dernier aurait trouvé refuge au Venezuela et son fils Khaled serait toujours au Maroc -, d’autres proches de Kadhafi s’agitent» rapportait Maghreb Confidentiel.
Kadhafistes réfugiés au royaume
Une véritable source d’inquiétude pour Tripoli, qui a recemment dépêché à Rabat le colonel Ahmed Bani, porte-parole militaire du CNT. Ce dernier a fait le voyage au Maroc, officiellement pour rendre visite aux blessés de guerre, officieusement pour aborder avec Rabat la question des kadhafistes réfugiés dans le royaume, à leur tête, le général Khaled Touhami, ex-chef de la sécurité intérieure du colonel qui a résidé un temps à Agadir. Il est épaulé par les enfants d’un ancien membre des services de sécurité de Kadhafi, Ezzedine Al Hanshiri, tué en octobre par les rebelles à Syrte.
D’autres hauts responsables du défunt Guide se trouvaient aussi au Maroc en janvier, toujours selon Maghreb Confidentiel: l’ancien ministre du tourisme Ammar El Tayef, l’ex-ministre des affaires maghrébines Omran Boukraa et Ali Abdelsamee, président de la Ligue des natifs du premier septembre, regroupant les Libyens nés le jour de la prise de pouvoir de Kadhafi, et longtemps très puissante.
D’autres ex-personnalités libyennes ont trouvé un refuge provisoire chez Mohammed VI. Parmi eux, on retrouve Ali Kilani, ex-directeur de la radio et de la télévision d’Etat, Abdelhafiz Messaoud, ancien commandant de la région Sud, et Abdelhamid Sayeh, ex-membre des Comités révolutionnaires.
Aux dernières nouvelles, certains d’entres eux se seraient envolés pour Le Caire, où le procureur général de la Libye, Abdelaziz Hassadi, les traqueraient en vain, en plus de ceux qui se sont réfugiés à Tunis ou Alger.
Ali Amar