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TUNIS, 16 novembre (Reuters) – Le chef d’un parti politique tunisien, opposant de premier plan au président Kais Saied, a déclaré mercredi qu’il avait été empêché de quitter le pays, alimentant les inquiétudes concernant le droit à la dissidence et le pluralisme démocratique.
Fadel Abdel Kefi, le chef du parti Afek Tounes, a déclaré que la police l’avait arrêté à l’aéroport international de Carthage et l’avait empêché de voyager, mais sans aucun mandat judiciaire.
Cette décision intervient un jour après que la police a commencé à enquêter sur un journaliste national pour un article critiquant le Premier ministre et à l’approche des élections législatives que les opposants de Saied ont décriées comme antidémocratiques.
Saied s’est emparé de larges pouvoirs l’année dernière, a fermé le parlement élu et a organisé un référendum pour consacrer un pouvoir présidentiel quasi absolu renforcé par une législature affaiblie dans une nouvelle constitution.
Un responsable du ministère de l’Intérieur a déclaré à Reuters qu’un tribunal de Tunis avait rendu une décision judiciaire pour empêcher Abdel Kefi de voyager, ajoutant que le ministère n’était pas habilité à prendre une telle mesure de manière indépendante.
Abdel Kefi a déclaré à Reuters qu’il n’avait été informé d’aucune décision judiciaire à son encontre. « Est-il raisonnable qu’une décision soit rendue à mon insu ? a-t-il déclaré, qualifiant cette décision de “violation d’un droit fondamental”.
Des groupes de défense des droits ont averti que les mesures prises par Saied mettaient en péril la démocratie tunisienne et les droits et libertés acquis après la révolution de 2011.
Cependant, il n’y a pas eu de grande campagne d’arrestations ou de répression de la dissidence, et Saied a nié avoir des ambitions dictatoriales.
Abdel Kafi est apparu ces derniers mois comme un critique de premier plan de la prise de la plupart des pouvoirs par le président, affirmant qu’il agissait comme un roi et n’avait pas amélioré la gouvernance ni sauvé l’économie chancelante.
Il a également appelé à la révocation de la majeure partie de la nouvelle constitution de Saied et au rétablissement d’un équilibre des pouvoirs entre les différentes branches du gouvernement.
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