Un jeune anverois raconte son expérience dans un orphélinat marocain

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Amir Bachrouri s’est rendu au Maroc avec l’organisation de jeunesse anversoise Safe Space dans le cadre d’un programme d’échange visant à « connaissance avec le travail de jeunesse sur place, s’immerger brièvement dans la culture du pays ».

« C’était la première fois que je voyais un orphelinat. En Flandre, il s’agit d’un lieu destiné aux enfants de parents décédés, dans l’espoir qu’un jour ils puissent encore se tenir debout. Mais au Maroc, les orphelins ne sont pas nécessairement des orphelins au sens propre. La principale raison pour laquelle les enfants se retrouvent là est la pauvreté. Les parents qui n’ont tout simplement pas les moyens d’élever un enfant ne voient pas d’autre issue que l’orphelinat. Les bébés sont parfois carrément jetés à la rue. Une adresse : l’orphelinat. Et puis, bien sûr, il y a l’interdiction légale, sauf exceptions, de l’avortement », écrit Bachrouri dans un média belge.

L’orphélinat « reçoit régulièrement des couples belges qui veulent adopter un enfant, a-t-il expliqué. Ils arrivent ici, scannent les enfants et indiquent sur une liste leurs préférences. Les enfants blonds qu’ils veulent. De préférence mince, avec des cheveux longs, des yeux bleus, des dents droites. Les filles sont préférées car elles peuvent servir de servantes plus tard dans la vie. Ici, les enfants sont triés sur le volet comme des moutons, comme à la fête du Sacrifice. Là aussi, la loi d’airain s’applique : plus le manteau est blanc, plus il y a d’intérêt », ajoute-t-il.

Bachrouri avoue avoir été « frappé par l’ouverture d’esprit avec laquelle ces enfants envisagent la vie, malgré tout ». Selon lui, « ils peuvent encore rire, ils ont encore envie de jouer. Comme il sied à un enfant. Loin des exigences des enseignants ou des parents adoptifs pendant un certain temps. Parce que la pression pour être un « bon » enfant est étouffante. Un bon enfant qui veut aller en Europe est multilingue. Ils reçoivent donc des cours de français le matin, des cours de musique en anglais l’après-midi, et il semble que le fait de pouvoir chanter un schlager en allemand rapporte des points supplémentaires. Ces enfants ne sont pas seulement élevés, ils sont entraînés ».

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