Tags : Maroc, Pays Bas, Plan d’action Pays Bas-Maroc, droits de l’homme, migration, répression,
Des ONG marocaines et néerlandaises signent une lettre commune rejetant l’accord “dégoûtant” conclu entre le Maroc et les Pays-Bas. Le gouvernement néerlandais a tenté de garder le secret, mais le Parlement l’a forcé à le rendre public.
Dans une lettre ouverte, plusieurs ONG maroco-néerlandais ont fustigé le dénommé « plan d’action Pays-Bas-Maroc », qu’ils considèrent comme un diktat visant uniquement à faciliter l’impunité du régime marocain et ses violations constantes des droits de l’homme.
Pour les signataires de cette lettre, suggérer que le Maroc, à l’instar des Pays-Bas, disposerait d’un système judiciaire indépendant est tout à fait ridicule et toute prise de position à partir de là est donc incorrecte.
Plus important encore, en restreignant la liberté d’expression (y compris en ce qui concerne les médias sociaux) non seulement pour les Marocains au Maroc mais aussi pour ceux qui vivent à l’étranger, le Maroc restreint également les libertés constitutionnelles des citoyens marocains néerlandais telles que nous les connaissons et les embrassons aux Pays-Bas.
Sachant que nous parlons ici d’un pays où des journalistes, des blogueurs, des rappeurs et des militants des droits de l’homme sont enfermés afin de dissuader quiconque aspire à une société juste et y travaille de quelque manière que ce soit, et d’un pays où des citoyens qui travaillent dur sont broyés dans des camions poubelles, il devrait être clair pour tout le monde que les Pays-Bas ne devraient en aucun cas s’identifier à cette situation.
Outre le fait que l’ensemble du plan ne devrait pas avoir sa place ailleurs que dans une poubelle, nous soulignons ici certains points qui nécessitent une attention particulière :
L’attitude répressive du régime marocain à l’égard des organisations de défense des droits de l’homme est renforcée par ce plan en raison de l’insistance du Maroc pour que ces organisations ne puissent recevoir une aide que si le Maroc est d’accord. La facilitation des ONG est ainsi virtuellement freinée. Cela ne profite qu’au Maroc et ne sert à rien d’autre qu’à maintenir et renforcer les politiques répressives du régime marocain.
La participation active des Pays-Bas dans le soi-disant centre culturel (Dar Al Maghreb) n’est pas une tâche pour les Pays-Bas et ne mène à rien d’autre qu’à faciliter le bras long du Maroc. Il convient de noter qu’il est scandaleux que l’argent de nos contribuables soit détourné pour financer un projet de prestige du régime marocain.
En ce qui concerne la “sécurité, la justice et la coopération policière”, il est question de lutte contre le terrorisme. Il convient de garder à l’esprit que le Maroc utilise abusivement cette rubrique pour emprisonner les opposants au régime.
Tout ce qui est dit sur la coopération entre la police, la justice et le ministère public doit, à notre avis, être lu en sachant que la police, la justice et le ministère public au Maroc ne représentent en aucun cas ce que ces institutions représentent aux Pays-Bas. Après tout, au Maroc, ils sont caractérisés par une corruption de grande ampleur.
En ce qui concerne les négociations proposées pour parvenir à un traité d’extradition, il convient de noter que le fait même d’avoir un traité légal avec le Maroc devrait déjà être examiné, et son élargissement devrait être considéré comme hautement indésirable.
Nous demandons donc à tous les partis de la coalition et de l’opposition ainsi qu’à l’ensemble du Parlement de ne pas laisser se concrétiser cette coopération, qui est hautement préjudiciable aux Pays-Bas sur tous les fronts. Nous appelons également toutes les organisations de défense des droits de l’homme, de la société civile et du développement aux Pays-Bas à faire des efforts pour abolir ce plan dégoûtant.
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