Qatargate : Peur et embarras à Bruxelles

Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

Des sacs avec des liasses de billets totalisant un million et demi d’euros, un vice-président emprisonné, des bureaux sous scellés… Et ce qui peut encore sortir au grand jour. Dans le scandale de corruption qui secoue le Parlement européen ces jours-ci, le Qatargate, le sérieux et le minable se touchent. L’institution qui est censée veiller sur les valeurs de l’Union européenne a été incapable de détecter que certains de ses travailleurs, on ne sait toujours pas combien, étaient payés sous la table pour favoriser, au moins, le Qatar et le Maroc.

Les détails sont chacun plus embarrassants : celui qui est considéré comme le cerveau du complot, l’ancien député italien Antonio Panzeri, président d’une ONG qui s’appelle rien de moins que Fight Impunity, combat l’impunité. Cette ONG, disent certains responsables, a signé des accords non seulement avec le Parlement, mais aussi avec la Commission européenne, donc on ne sait pas où finit le pourri. Panzeri a placé des gens pour parler de certaines questions devant le Parlement. Avec étonnement, nombreux à Bruxelles se demandent aujourd’hui s’il a été payé pour se concentrer sur certaines causes.

Pendant que les autorités enquêtent, l’ambiance dans l’Eurochambre est à l’alarme et à la méfiance : chacun a commencé à revoir son agenda pour voir à quelles réunions il s’est rendu et s’il a eu la malchance de se prendre en photo avec la mauvaise personne. Peu de députés veulent parler en public. Si le scandale touche pour l’instant les sociaux-démocrates, leurs adversaires politiques reconnaissent ne pas être trop durs dans leurs critiques car ils n’excluent pas que la saleté finisse par éclabousser leurs groupes.

Ce qui est troublant, c’est qu’il existe des mécanismes de surveillance, mais ils n’ont pas servi à éviter cette honte. Le Parlement européen est beaucoup plus transparent que les nationaux : les députés publient leurs réunions et il existe un registre des groupes d’intérêts. Cependant, dans un environnement aussi vaste, avec 700 parlementaires et des milliers de travailleurs, il y a trop de zones grises et d’avenues ouvertes au picaresque. Des représentants d’ambassades et d’entreprises alternent quotidiennement au bar des députés. Il n’est pas rare de voir des fonctionnaires et assistants se lancer dans les groupes dits d’ amitiéavec des régimes autoritaires comme le Qatar. Ni à d’anciens responsables de l’Eurochambre devenus lobbyistes d’Etats, consultants ou ONG, comme dans le cas de Panzeri. Il est possible que davantage de contrôles ne soient pas nécessaires, mais reconsidérer ceux qui existent, améliorer la traçabilité et l’étendre au reste des institutions.

La crainte — et le risque — est que le scandale s’amplifie et finisse par porter atteinte à la crédibilité du Parlement et de l’Union européenne elle-même. Les europhobes profitent de la situation, comme le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui s’est moqué du Qatargate en le traitant de troll plus. @Anna Fuentes

Source : Almshaheer, 16/12/2022

https://almshaheer-sd.com/2022/12/16/qatargate-fear-and-embarrassment-in-brussels-opinion/

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