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Le scandale du Qatargate peut être l’occasion de réformer les institutions de l’UE et de les rendre plus pertinentes pour les citoyens.
Le scandale du Qatargate menace la fragile crédibilité des institutions de l’UE auprès des citoyens ordinaires qui sont de plus en plus sceptiques quant à la capacité de leurs politiciens à améliorer leur vie.
Lorsque, en décembre, la police fédérale belge a fait une descente dans Bruxelles, saisi des téléphones portables, des ordinateurs et plus de 1,5 million d’euros en espèces et arrêté quatre personnes, beaucoup n’ont pas été surpris.
Lucy Hall et Hans Van Scharen sont chercheurs pour Corporate Europe Observatory, une ONG qui surveille le lobbying à Bruxelles. Suite à l’éclatement du scandale du Qatarate, ils ont écrit : « Pour le commun des mortels, le Qatargate est choquant : l’idée que des élus accepteraient de véritables pots-de-vin de l’un des régimes les plus répressifs au monde, en échange de la minimisation de graves violations des droits. Mais pour ceux d’entre nous qui ont travaillé pendant des années pour faire la lumière sur la corruption de l’UE, ce scandale n’est pas un choc, ni même une surprise ; ce n’est que la pointe de l’iceberg.
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a agi rapidement pour limiter les dommages à la crédibilité des institutions européennes. Elle s’est engagée à assurer “plus de transparence” et de “responsabilité” avec une “approche initiale” qui inclurait un examen plus approfondi de “ceux qui représentent les pays tiers et leurs intérêts”.
Elle a insisté sur le fait que ce n’était que “le début, pas la fin” d’une action pour nettoyer l’abus de pouvoir des députés.
Pourtant, certains députés et observateurs ont estimé que ses propositions n’allaient pas assez loin pour restaurer la crédibilité publique des institutions.
Les allégations de corruption n’affectent pas seulement les institutions de l’UE. Chaque système politique a des escrocs. Mais le scandale du Qatargate perturbera la tentative du Parlement européen de lutter contre la corruption parmi les 27 États membres du bloc.
Lorsque ce scandale a éclaté, le Conseil européen a accepté de suspendre 6,3 milliards d’euros de subventions de l’UE à la Hongrie jusqu’à ce qu’elle adhère aux principes fondamentaux de l’État de droit. Viktor Orban, le Premier ministre hongrois de droite, se réjouit du malaise de l’UE.
Le Parlement européen a décidé de lever l’immunité des eurodéputés impliqués dans ce scandale et Metsola a fait 14 propositions pour faire face au resserrement de la vis sur le comportement des eurodéputés. Parmi ces propositions figurent des règles plus strictes pour les députés européens sur les contacts avec les lobbyistes et l’obligation de divulguer qui ils rencontrent lors de discussions sur le travail législatif, ainsi que de consigner toutes les personnes entrant dans les locaux du PE et le but de leur visite.
Il s’agit d’un bon début pour les réformes dont l’UE a besoin pour gagner la confiance d’un plus grand nombre de citoyens ordinaires. Mais il reste encore beaucoup à faire.
Malgré ses pouvoirs limités, le PE modifie et vote des lois améliorées par son expertise. Il doit lutter pour impressionner le public. Il est souvent perçu comme englouti dans la bulle bruxelloise, une grande partie de l’énergie du parlement étant dépensée à essayer de s’assurer plus de pouvoirs.
The Economist décrit le rôle du Parlement européen comme « fournissant un vernis de légitimité démocratique à l’étrange engin qu’est l’UE ».
Plus de 60 000 personnes travaillent dans les institutions de l’UE, dont environ 10 000 au seul parlement. Beaucoup sont compétents et travailleurs, mais il y a peu de preuves d’efforts significatifs pour rationaliser les ressources humaines nécessaires pour gérer efficacement ces institutions. Certains observateurs affirment que le Parlement européen n’a pas besoin de plus de 700 députés pour remplir ses fonctions législatives limitées.
La structure de gouvernance de l’UE fait souvent l’objet de débats, mais il est rare que des mesures soient prises pour la réformer.
Le scandale du Qatargate peut être une excellente occasion de lancer une réforme fondamentale des institutions de l’UE afin de les rendre plus pertinentes pour des centaines de millions de citoyens de l’UE.
Times of Malta, 08/02/2023
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