Tags : Monarchies du Golfe, Arabie Saoudite, Qatar, Emirats Arabes Unis, prostitution, pédophilie, pédocriminalité, tourisme sexuel,
L’un des combats que de nombreux Khalijis doivent entreprendre est celui contre tous les stéréotypes dressés contre eux, notamment par le reste du monde arabe. Ces stéréotypes sont causés par trois facteurs : le pétrole, les travailleurs migrants et le tourisme. Les millions d’Arabes, nationalistes arabes ou non, qui stéréotypent négativement les gens du Golfe, les méprisent et marginalisent leurs luttes politiques et humaines, reprochent au Golfe de ne pas utiliser leur pétrole pour autonomiser la région arabe. Ils les voient comme des créatures gâtées, improductives et des alliés classiques de l’Occident. Simplement, le Golfe est en quelque sorte blâmé pour la plupart de leurs tragédies.Quant aux travailleurs migrants, le Golfe a l’un des pires bilans en matière de mauvais traitements, de discrimination et de violation des droits de millions de travailleurs migrants ; Arabes, asiatiques et africains, et certainement beaucoup moins contre les occidentaux blancs qui occupent pour la plupart des postes prestigieux dans les entreprises et les universités. Le troisième générateur de ces stéréotypes vient classiquement des touristes Khaliji visitant des pays comme le Liban, l’Egypte et le Maroc.
Les hommes qui voyagent à la recherche de tourisme sexuel et ce qui l’accompagne le font simplement parce qu’ils se voient refuser une grande partie de leur liberté individuelle dans des sociétés qui ne normalisent pas l’interaction entre les deux sexes. Qu’est-ce que le Golfe pour les Arabes ? Une terre pétrolière remplie de Bédouins arriérés qui ne méritent pas le luxe dont ils disposent. Pour de nombreux Arabes, le Golfe n’est jamais décrit comme la région qui a combattu le colonialisme, contribué à la lutte des autres nations arabes, s’est révoltée à Oman, à Bahreïn et en Arabie saoudite. Le Golfe n’est pas la beauté de la culture bédouine mais sa dureté, le Golfe n’est pas la diversité, ni ce point de rencontre des cultures africaine, yéménite, arabe, persane et indienne.
Pour de nombreux étrangers, le Golfe est exactement ce que les régimes du Golfe veulent qu’il soit décrit ; passif, déconnecté et gâté. L’un des pires arguments avancés par de nombreux Arabes contre le Golfe est avancé par les esprits néo-coloniaux, ceux qui utilisent les mêmes arguments utilisés par les colonialistes européens ; vous n’êtes pas civilisés, vous êtes des tribus, et c’est pourquoi vous ne pouvez pas être productif, créatif ou libre. Ils ne remettent même pas en cause le discours dangereux qu’ils tiennent et ne réalisent pas l’importance de connaître le vrai Golfe. Ils ne se rendent pas compte qu’ils maltraitent les Khalijis comme ils ont été maltraités ; déshumaniser les nations, les isoler et les laisser sans formes de solidarité et sans exposition nécessaire.
Le discours de civilisation a souvent été utilisé dans le monde arabe moderne et renaît aujourd’hui en réaction à la montée en puissance des islamistes que l’on croit financés par les régimes du Golfe. Au lieu de pointer du doigt les actes de ces régimes, les cultures du Golfe et les peuples en accusent. Les cultures sont déformées d’une manière qui dépeint le jeu politique comme s’il s’agissait d’un acte d’exportation d’une culture violente, sexiste, raciste et arriérée vers le reste de la région.
Ici, la discussion d’un printemps arabe de l’esprit vient jouer un rôle important. Je crois que les voix montantes autour du Golfe contribuent non seulement à la lutte pour la démocratie, mais surtout façonnent une nouvelle image pour elles-mêmes ; lorsque d’autres Arabes verront combien de communautés sont opprimées dans le Golfe et combien d’entre elles font des compromis pour mettre en lumière ces luttes, alors nous assisterons à une nouvelle ère de compréhension mutuelle arabe. On ne peut plus croire à l’élite (qu’il s’agisse d’écrivains ou de blogueurs) tant qu’elle insiste pour utiliser le discours colonial de la civilisation.
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